On peut vouloir apprendre l’italien en famille pour des raisons égoïstes (maman adore l’italien), pour préparer un voyage ou simplement pour se lancer en famille dans une belle aventure.
Pour Nine, tout à commencer par de l’italien en immersion. Pour moi, tout a commencé il y a 10 ans lors de mon BTS tourisme et tout recommence à présent en Sicile.
En arrivant à Brindisi, la première chose que j’ai du faire fut de demander mon chemin en italien. Alors même que les mots sortaient de ma bouche et que la réponse me parvenait de façon compréhensible, un poids s’est soulevé de mes épaules. Après trois mois de confusion linguistique, j’étais de nouveau dans un coin du monde où la bavarde que je suis allait pouvoir entrer en contact avec les locaux.
C’est donc avec l’objectif en tête d’apprendre autant que possible la langue italienne que j’ai pris mes marques à Cefalu, notre ville sicilienne, nous protégeant des frimas de l’hiver.
Surtout qu’avec simplement une heure de pratique par jour, un enfant peut apprendre une langue, s’y sentir à l’aise et rapidement se débrouiller par lui-même. Absolument incapable de suivre un rythme régulier et strict, l’italien se fait en dilettante chez nous. Une activité mère-fille dans laquelle les sons roulent, avec surprise, plaisir ou difficulté, mais un peu tous les jours quoiqu’il arrive.
Première étape : lire !
J’ai commencé par me trouver quelques blogs à lire en italien. J’aime beaucoup Tips 4 italian trips qui se concentre sur l’Italie en famille mais qui surtout propose tous ces articles en anglais et en italien. Je lis aussi avec plaisir Viaggi e Baci, qui est plus comme un journal de voyage (toujours en famille) qu’un site de conseils. Un type d’écrit que j’affectionne particulièrement, même si cela veut dire que le niveau de langue est tout de suite plus compliqué. Après tout il est plus facile d’apprendre quand on prend plaisir à ce que l’on fait !
J’ai également choisi de suivre les pages twitter et facebook de ces blogs et de quelques autres. Avoir tant d’italien sous les yeux me forcent à lire et à tenter de comprendre un maximum. Et surtout je me retrouve piégée par de belles photos qui me donnent envie d’en savoir plus et donc de déchiffrer l’italien.
Et à la gare de Messine, un petit tour au kiosque à journaux m’a convaincu que je pouvais m’offrir deux magazines. Malheureusement la plupart des journaux sont vendus sont plastique et je suis repartie avec un magazine vraiment pas terrible et un second totalement italien (jusque dans l’humour). J’ai comme l’impression qu’ils pourraient me tenir une année entière avant d’avoir fait le tour (et compris) tous les articles…
Et bien sûr j’ai également choisi des livres en italien pour Nine. Rien de bien compliqué, tant pour elle que pour moi. Ainsi nous pouvons lire ensemble, des histoires courtes, simples, très imagées, comme celui sur la toute première photo de l’article.
Je vous propose de découvrir les livres en italien que nous utilisons pour piocher des idées faciles à acheter depuis la France.
Comme notre appartement possède une télévision, nous regardons également ponctuellement des dessins animés, 100 % en italien. Nous le faison exactement comme nous lisons un livre, de façon active, en utilisant le vocabulaire entendu pour en discuter pendant et après. Je ne peux que vous recommander Peppa Pig et Zou.
Peppa Pig est une petite fille cochon qui vit avec ses parents et son frère George. Ce dessin animé britannique a été créé dans l’objectif de facilité l’acquisition du langage chez les jeunes enfants. Les épisodes sont courts, drôles, sur des sujets variés et intéressants (la journée d’un vétérinaire, l’ombre qui s’étale sous nos pieds, envoyer des cartes d’invitation…). Ici Peppa Pig est une méga-star que l’on trouve dans toutes les librairies, dans les magasins de jeux et au rayon chocolat/bonbon des supermarché.
Zou est un petit garçon zèbre qui vit avec ses parents, ses grands-parents, son arrière-grand-mère et son petit oiseau de compagnie. Zou est tout autant français que Peppa Pig est anglaise. Ça se voit dans le décor, dans les thèmes. Ici on est bien plus dans une valorisation de l’indépendance. Beaucoup de choses me font penser aux théories de Maria Montessori sur l’autonomie des enfants. Là encore, le langage est soigné et articulé. Parfait pour nos objectifs.
Deuxième étape : profiter d’être en immersion !
Ma principale chance est que mon namoureux ne parle pas italien. Il n’y a donc pas d’hésitation, si nous avons besoin d’un renseignement, c’est à moi de poser la question et de traduire la question. Bon la plupart du temps, la réponse semble simple (le français et l’italien sont des langues très proches), mais je me sens quand même utile et mon apprentissage a un objectif immédiat.
Du coup, autant que possible, je parle italien tous les jours. Il y a des jours fastes, comme celui où j’ai du demander des conseils de cuisson au boucher et que j’ai obtenu toute la recette. D’autres jours, les contacts sont pauvres. Ainsi quand j’ai voulu acheter des enveloppes, mon seul échange a été de montrer des enveloppes et d’en demander le nom en italien. Mais comme je l’ai déjà dit, peu c’est mieux que rien.
Et lors de nos balades mes interlocuteurs s’adressent directement à Nine quand c’est nécessaire. Je traduis un peu et l’invite à répondre directement par elle-même. Les réponses ne sont jamais compliquées et l’objectif n’est pas de la faire parler en italien, mais de la maintenir dans l’échange, de ne pas me poser comme interprète qui sait mieux qu’elle, juste comme un coup de main ponctuel.
Ainsi quand nous sommes allées acheter des cartes postales, elle les a choisi, puis est entrée la première dans la boutique. Elle a tendu ses achats au vendeur, qui lui a demandé 0,80€ en italien. Peu importe ce qu’elle a compris (puisque de toute façon elle ne sait pas compter), elle lui a tout de même donné l’argent, a repris ses cartes et sa monnaie et a salué en partant.
Et je ne parle même pas des échanges au parc, où les enfants ne s’embarrassent pas des nuances entre le français et l’italien.
Troisième étape : ajouter une touche d’apprentissage formel de l’italien
En tentant d’obtenir des conseils sur les possibilités de travailler comme prof de langue en Italie, j’ai fait la connaissance d’une italo-britannique à la recherche d’un tandem pour progresser en français. Et hop, me voilà lancée, avec un ou deux rendez-vous par semaine, échangeant mon français contre son italien. En plus, étant toutes les deux profs, nous parlons boulot, élèves et utilisons ses ressources (des flashcards par exemple) ou alors nous faisons le tour du marché. Je me sens beaucoup plus à l’aise dans cet échange que lorsque j’ai simplement le le rôle d’élève.
Et j’ai également rencontré un prof d’italien langue étrangère qui me prête des manuels. Zéro dépenses, mais trois livres sur mon bureau pour tout revoir depuis le début. La bonne nouvelle est qu’en partant, je n’aurai pas à chercher à les revendre/donner/porter. Ces manuels me permettent de travailler ma conjugaison et surtout de trouver les réponses à mes différentes questions à la lecture de telle affiche ou tel article.
Quatrième étape : faire de l’italien en famille une aventure magique !
Quand on vit en Italie, le besoin suffit à stimuler l’enfant pour apprendre. En fait les plus jeunes ne se rendent pas exactement compte qu’ils apprennent, puisqu’ils appliquent le même processus que pour apprendre leur langue maternelle. Mais dès qu’ils grandissent, ils ont bien conscience qu’il y a un effort à fournir qui n’est pas indispensable.
Chez nous, l’italien est la langue de maman et Nine, comme un code secret. J’exagère un peu dessus, volontairement, et ainsi utiliser l’italien revient à avoir une langue spéciale. De la même façon qu’utiliser le japonais la relie à son père et m’exclut un peu. Je ne peux pas lire Totoro (que nous n’avons qu’en japonais) et mon namoureux ne lit pas en italien. Une distinction qui a pour but de nous aider après notre départ d’Italie à maintenir la pratique de cette nouvelle langue.
Et finalement pour apprendre une langue en famille, l’important est de passer du temps ensemble. C’est le lien familial, les émotions, le goût de tel plat, le fou rire en dansant sur tel chanson, qui vont ancrer la langue dans la mémoire, plus sûrement que n’importe quel manuel.
Un enfant apprend incroyablement vite, surtout à un si jeune âge… ça en devient presque frustrant parfois (pourquoi on garde pas un cerveau aussi maléable quand on grandit?)
Continue ces méthodes, c’est les plus simples mais les plus efficaces aussi 🙂
C’est effectivement très frustrant, surtout quand tu l’as sous les yeux en permanence !
Et merci, ce ne sont pas de vrais méthodes, beaucoup de bidouillages et pas mal de confiance en moi vu les études que j’ai faites.
Ma fille de 2 ans et demi adore la chanson « il coccodrillo come fa ».
http://www.youtube.com/watch?v=JvZ8YwykAKw
Tu peux apprendre en chantant! 😉
Merci pour ce partage. On va regarder ça ensemble ce soir !
Je suis déjà trilingue, en ce moment j’essaye d’apprendre le portugais, mais ce n’est pas evident.
Ce n’est jamais facile, mais je trouve que plus on apprend de langues et plus c’est facile. Déjà on connait mieux c’est propre méthode d’apprentissage, ce qui nous convient. Et ensuite on peut lier les langues entre elles.