Il y a un an ou presque nous étions à Bologne. Je viens de me rendre compte que je n’ai jamais pris le temps de vous parler de cette douce semaine, riche en glaces, pizzas et kilomètres à pied. En prenant le temps d’y réfléchir, j’avais surtout envie de parler de cafés et de pâtisseries et du plaisir de commander en italien.
Partout où je vais, j’aime apprendre quelques mots de la langue locale, mais je n’ai pas une très grande flexibilité vocale ni une très bonne mémoire. Dès qu’une langue s’éloigne trop de ce que je connais, je n’arrive pas à dépasser bonjour, merci, au revoir. Je sais bien que dans les régions touristiques on peut tout faire en anglais, je l’ai testé dans suffisamment de pays, comme le Cambodge. Mais ce n’est pas pareil.
Parler la langue locale, même en étant maladroit attire souvent une certaine sympathie ou au minimum une curiosité. Temporairement, le client (en l’occurrence moi) fait l’effort de la communication tandis que le vendeur peut se reposer. Cela semble assez basique comme vision, mais il faut avoir passé des journées entières dans une langue que l’on maîtrise mal pour comprendre la fatigue que cela entraîne.
Au-delà de cette sympathie, je trouve que cela donne accès à des informations plus concrètes.
D’ailleurs je l’ai vu à Bologne. Si mon amoureux demande en anglais ou français ce qu’est cette tarte au chocolat, on lui répond que c’est une tarte avec du chocolat. À moi, on explique qu’il y a une crème au chocolat moelleuse (morbida, j’adore ce mot) recouverte d’un chocolat croquant. Avec l’une ou l’autre explication, j’aurai passé la même commande. La surprise est que, dans un café, le serveur a ajouté « il y a aussi cette pâtisserie avec beaucoup de chocolat » en me pointant quelque chose qui n’était pas chocolaté de façon flagrante.
Alors mon plaisir à Bologne a été de pouvoir choisir le parfum de mes glaces en toute conscience et non juste selon la couleur, de m’assurer des ingrédients des plats au restaurant, de tester plein de trucs différents avec du chocolat.
Attention, je n’ai fait aucune longue discussion, rien de très compliqué ; mes connaissances restent limitées. J’ai juste renforcé mon envie d’apprendre à parler l’italien, mon goût pour le cappuccino et l’idée de me promener un peu plus à travers le pays.
Je crois même que chaque employé de café qui a pris le temps de discuter avec moi a soigné à sa façon la petite blessure (l’énorme timidité) créée par mes cours d’italien suivis quand j’avais 18 ans. À l’époque, ma prof explosait de rire quand je prenais la parole. Ce n’était pas méchant, elle était profondément heureuse car j’avais l’accent « d’une grand-mère de Florence ». Ma timidité et ma gêne étaient par contre bien réelles et j’ai fini l’année sans plus jamais ouvrir la bouche.
Je n’ai plus qu’à attendre que la ligne de train Basel-Milan soit de nouveau ouverte pour repartir à l’aventure.
PS : la dernière fois que j’ai vraiment eu l’occasion de parler italien en Italie, c’était en Sicile et j’en parlais dans cet article car j’avais embarqué ma fille dans l’aventure (linguistique).
J’ai eu ce même plaisir à Turin. Mmmhhh le bicerin ! Un bel article « petits plaisirs de voyage » qui m’a rappelé les douceurs de l’Italie.
Je connais de nom cette boisson mais je n’ai jamais eu l’opportunité d’y goûter. Alors que ça donne totalement envie (mais comme beaucoup trop de boissons et plats italiens).
Ça a l’air d’être une chouette ville et je note la destination pour un jour où le gouvernement italien ne sera plus d’extrême droite…
Je te comprends tellement mais avec ce qu’on vit en France aujourd’hui, je me sentirai hypocrite face aux Italiens (mais je n’ai pas de voyage de prévu et de toute façon la ligne de train est coupée pendant encore probablement un an).
Mais sinon oui Bologne est une ville géniale bien desservie en train si on a envie de se promener à proximité.
bonjour, comment vas tu? c’est vrai que c’est toujours agréable de pouvoir communiquer dans la langue du pays qu’on visite. personnellement je me débrouille avec l’anglais, mas ce n’est peut etre pas suffisant si on sort d’Europe. je ne suis jamais allée en italie mais tes images font vraiment envie. passe un bon jeudi et à bientôt!
Peu importe la langue que l’on choisit, on finit obligatoirement limité et c’est frustrant. Mais l’anglais reste effectivement un passeport bien pratique.
Bonne fin de semaine