Au printemps dernier, j’ai participé au salon des blogueurs à Bruxelles et j’y ai rencontré l’office de tourisme de Douai. Je ne pouvais situer cette ville dans le Nord Pas de Calais, uniquement grâce à l’office de tourisme de Lille qui m’avait soufflé l’information. Hum… Et je suis repartie de notre rencontre avec en tête des balades mi-historiques mi-natures : on peut y découvrir un terril en compagnie de chevrettes.
C’est finalement fin juillet que Nine et moi avons pris la direction du Nord. Et si les chevrettes étaient dans nos pensées, entre temps, elles étaient sérieusement concurrencées par d’autres créatures : les géants de Douai.
Mais qui sont les géants du Nord?
Certains ne sont pas capables de dire quoique ce soit sur le Kirghizstan. Moi, c’est sur le Nord de la France que je sèche. Et le Nord au sens le plus large, n’ayant jamais mis les pieds plus haut qu’Amiens (le temps d’un week-end). En dehors des Bêtises de Cambrai et du Maroilles, je ne connaissais rien, donc je n’avais jamais entendu parler des Géants. Pourtant ils sont nombreux et célèbres et de nombreuses villes possèdent un géant voir même une famille de géants.
Les géants sont nés au Moyen-Âge lors de fêtes religieuses, avant d’être intégrés à des fêtes plus profanes. Actuellement il y aurait 650 géants dans le Nord Pas de Calais et la Picardie, ainsi que 1500 géants en Belgique ! Certains sont même inscrits au patrimoine oral et immatériel de l’humanité par l’Unesco depuis 2005.
Pour en savoir plus, je vous conseille le site de l’Association La Ronde des Géants.
Et pour notre première rencontre avec les géants, nous n’avons peut-être pas choisi de nous rendre dans la région à l’occasion d’une procession, mais à la place, nous sommes allées voir le plus ancien géant attesté : Monsieur Gayant, le géant de Douai ! D’ailleurs lui et sa famille sont inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Rencontrer la famille Gayant de Douai
Nous sommes allées saluer les Gayant dans leur maison juste avant de quitter Douai. Mais je commence ce récit de voyage par cette incroyable rencontre, car c’était l’activité la plus géniale de notre séjour.
C’est en 1530 que Monsieur Gayant a vu le jour. À l’époque, il était porté par un seul homme, mais il a fait suffisamment impression sur la foule pour que l’année suivante Marie Gagenon le rejoigne et devienne Madame Gayant. Une histoire d’amour qui donna naissance au 17e et 18e siècle à trois enfants géants, Fillon, Jacquot et Binbin.
Imaginez qu’aujourd’hui il faut 6 hommes pour porter M. Gayant qui pèse 370kg pour une hauteur totale de 8,50mètres. Et qu’est-ce qu’il est beau ce chevalier !
Mais attention, voir un géant, cela se mérite. Car la famille Gayant est timide, ou plutôt elle demande beaucoup de travail à la corporation qui s’en occupe. Ils ne sortent donc qu’une fois par an, mais il paraît que c’est une fête exceptionnelle. Elle dure trois jours et se déroule toujours en juillet.
Le reste de l’année, il est toutefois possible d’aller faire leur connaissance. En été se tiennent des goûters, à l’automne il y aura des Mid’visites à la maison des géants. Les réservations sont indispensables, les places partent vite et on comprend vite pourquoi. Car même si les géants ne sont plus totalement habillés, on ne peut prendre conscience de leur taille qu’en se trouvant à côté d’eux.
Plus d’information sur les visites aux géants de Douai ici et sur les fêtes de Gayant là.
Et à part les géants, que faire en famille à Douai ?
Je vous parlais de chevrettes et pour lever le suspens, oui, nous les avons rencontrées. Elles sont adorables et elles sont installées sur un autre élément du patrimoine mondial de l’Unesco, le terril des Argales que j’ai présenté plus longuement dans cet article.
Les sorties en famille nécessitent de savoir équilibrer les temps de marche et les temps de pause. Nous vous conseillons de faire un tour avec les bateaux-promenades du vieux Douai. Le départ se fait devant le tribunal et la balade guidée permet une belle introduction à la ville.
Un carnet de bord est remis aux enfants. Il est un peu austère et est à réserver aux enfants qui savent lire. Mais en principe tout le monde devrait apprécier la balade, sans limite d’âge.
Les balades ont lieu de mai à septembre. Plus d’informations ici.
Pour une visite plus sportive, je vous inviter à monter à l’assaut du beffroi. Avec ses 54 mètres de haut et seulement 196 marches, c’est une tour assez petite qui se visite en groupe avec un guide. Avant de se débuter l’ascension, les enfants et les adultes sont invités à se costumer. Nine était ravie de le faire, je n’ai pas osé. Où est passé l’insouciance de mes 4 ans 1/2 ?
Nous avions une guide fantastique. Frédérique a, je pense, séduit tout le monde. Ceux qui ne savaient rien, ceux qui savaient déjà tout, la petite fille très curieuse et bavarde qu’est Nine. La halte dans la cabine du carillonneur était très intéressante. Il n’y a que la vue qui est décevante. En fait il n’y a pas vraiment de vue, pas de plateforme, pas de baie vitrée. On glisse un œil entre les mailles du grillage qui empêche les pigeons d’entrer et on se tord le cou, sans beaucoup de succès.
Et pourtant, je vous recommande cette visite. C’est un très beau beffroi, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, et la présence du guide permet de mieux comprendre cette spécificité architecturale de la région.
La réservation n’est pas indispensable mais elle est quand même fortement conseillée. Il y a plusieurs visites par jour, toute l’année. Plus d’informations ici.
Bien entendu, je vous conseille de vous promener dans la ville. L’architecture est assez surprenante et on peut ainsi se retrouver face à d’incroyables façades de maison art nouveau, coincées entre deux maisons quelconques. La collégiale est très belle, même si nous n’avons pu voir que l’extérieur. Plusieurs circuits sont disponibles à l’office de tourisme, dont un livret enfant, que nous n’avons pas eu le temps de faire.
Si vous êtes en voiture, je vous conseille également de sortir de Douai, pour visiter le Centre Historique Minier. Sur place, il y a plusieurs espaces et je pense que pour tout voir, il faut prévoir presque la journée. Avec Nine, nous avons fait le livre jeu Martin le Galibot (gratuit) qui permet de faire le tour des monuments en cherchant qui a fait une farce au jeune Martin. On passe dans les écuries, le bureau de l’ingénieur, la salle de bains, la lampisterie, etc. C’était une bonne façon de découvrir les lieux, très dynamique également puisque Nine me poussait à avancer vers la suite de l’enquête.
Nous avons aussi visité la galerie reconstituée. J’ai été un peu déçue car j’ai visité une vraie mine en Belgique et que là, le guide tente de nous faire croire que nous sommes dans une vraie mine jusqu’à la dernière minute. Alors je comprends la question de la sécurité, mais je ne vois pas l’utilité de leurrer ainsi les visiteurs. Cette approche m’a gênée, car au final être dans une reconstitution va dans la logique générale des lieux. Le Centre Minier invite à connaître un métier, à travers les siècle. D’ailleurs il y a un espace consacré aux expositions temporaires.
Jusqu’au 31 décembre 2016, vous pouvez y découvrir les écrivains inspirés par les mines, ainsi que l’exposition Germinal, fiction ou réalité ?. C’est par contre une exposition à faire sans enfant si vous voulez en profiter pleinement.
Enfin, même si je ne l’ai pas fait, il est possible de participer à une rencontre-témoignage avec un ancien mineur. Il faut payer 1,50€ de plus pour y avoir accès, mais si vous n’avez jamais visité de mine, je pense que ça vaut le coup.
Retrouvez les horaires et les tarifs sur le site du Centre Minier de Lewarde. Sur place se trouve un restaurant très bon (que je vous présente plus bas) et une aire de pique-nique.
Profiter des saveurs gourmandes du Nord
Vous le savez déjà, Nine et moi sommes deux gourmandes. Impossible de visiter une région sans mettre nos papilles à contributions.
Voici nos meilleurs adresses à Douai (ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’autres meilleurs adresses, seulement que je ne mets pas tout ce que nous avons testé).
Direction la pâtisserie Lecolier, 99 rue des Ferronniers pour acheter du pain d’épices. Il est délicieux et se conserve plutôt bien. On peut donc l’acheter le matin et le manger sur le terril des argales (je parle d’expérience).
Pour une expérience gustative surprenante, faites halte à la chocolaterie des Délices, 68 rue de la Mairie. Demandez des cœurs en Nord. Je ne vous en dis pas plus car Nine a prévu de faire un article pour vous en parler.
Le samedi matin se tient le marché sur la place St Amé. Vous pourrez y acheter des gaufres cuites et fourrés à la vergeoise sur place. Par contre c’est un tout petit marché.
Pour un dîner (ou déjeuner) local, complet et savoureux, réservez une table au Prévert. Ce petit restaurant a su se créer une belle ambiance, propice à une sortie sans prise de tête. Nine y a mangé les meilleurs moules de toute sa vie, c’est elle qui le dit. Elle était tellement enthousiaste que je pense que ce n’est pas un hasard si la table voisine a aussi commandé des moules au curry. De mon côté j’ai testé un plat local que j’ai adoré (même si j’ai eu un peu de mal à le digérer) : le welsh maroilles (à 13,80€ le plat). Si quelqu’un a une recette, je serai ravie d’en remanger cet hiver.
Sinon, si vous voulez tester toutes les saveurs locales en un seul repas, je vous conseille le Briquet qui se situe dans le Centre Historique Minier. Il y a une assiette qui permet de savourer plusieurs spécialités régionales. On peut faire de même pour le dessert. Alors cela fait une grosse assiette, mais j’ai ainsi pu goûter le potjevleesch dont ont m’avait parlé. J’avais de gros doutes et effectivement je n’ai pas aimé. J’ai pu me rattrapé sur la carbonnade. Par contre au dessert, j’ai tout aimé !
Derniers conseils pour préparer des vacances à Douai
Alors avant toute chose, si mon article vous donne envie d’assister aux fêtes de Gayant en juillet, même si nous sommes en octobre, réservez dès maintenant votre hébergement. Disons qu’il faut que ce soit fait avant le mois de mai si vous souhaitez séjourner à Douai même.
De notre côté, nous avons logé à l’hôtel Ibis, qui a l’avantage d’être bien situé pour découvrir la ville.
Je partage avec vous une autre bonne adresse, celle d’une librairie. Il y a un super espace jeunesse (il n’est pas grand, mais on voit que chaque livre a été choisi par les libraires) et on a su me conseiller un très bon roman pour le trajet retour. Il s’agit de la librairie La Charpente, au 134 rue de la Mairie.
Nous n’avons pas testé le parc et musée archéologique Arkeos dont le thème aurait bien plu à Nine. Le site est en cours d’évolution et de transformation, mais certains espaces sont déjà ouverts. Je n’ai aucune idée de ce que vaut une visite sur place, mais n’hésitez pas à me donner votre avis en commentaire.
Enfin, pendant les vacances scolaires, il y a pas mal d’activités pour les familles. L’idéal est de se mettre en contact avec l’office de tourisme qui centralise les informations.
J’ai été invité sur place par l’office de tourisme de Douai ainsi que le Nord Pas de Calais. Je les remercie de leur accueil, cependant je reste libre du choix de mes articles. Les avis présentés ici sont personnels et n’engagent que moi.
hello !
Bel article 🙂
J’organise une sortie IEF pour aller voir les géants de Douai justement 🙂
Ce sera le jeudi 6/10 et le lundi 17/10 à 10h.
C’est dommage car nous avons du faire sur 2 jours séparé et le beffroi ce sera une autre fois car niveau horaire ça coinçait pour les familles 🙁
Mais bon, ce sera l’occasion d’y retourner 🙂
C’est vrai que pour moi, Douai c’était la ville où je suis allée faire un stage à une époque… A part ça, je n’y ai plus remis les pieds !
Ton article nous donne l’envie d »en connaître davantage 🙂
A bientôt
biz
yza
Génial, j’étais sure qu’une telle sortie pouvait vous plaire.
Et le beffroi est vraiment une sortie à faire, car la présentation était très accessible pour les enfants (ou alors la guide avait adaptée son langage à la présence de Nine). En plus vous pourrez vous costumer tous ensemble 😉
J’aurai bien aimé faire le Beffroi cette fois-ci mais bon, … on remet ça à plus tard.
Ah bon ? Super si on peut se déguiser !:)
Hihi j’ai travaillé quelques mois à douai mais je ne me suis jamais aventurée dans le centre ville! Ca me donne envie d’y emmener les enfants! Je pense qu’on sera tous contents de la visite!
Tu me fais rire avec ton welsh au maroille pas étonnant que tu ais eu du mal à le digérer!!
Mais c’est très bon le welsh, disons que l’été n’est peut-être pas la saison la plus indiquée pour le découvrir.
Merci d’avoir partagé avec nous cette nouvelle balade !
Superbes ces géants ! Et les gaufres à la vergeoise sont bien tentantes… Autrefois on me rapportait de petits cœurs gélifiés à la fraise de Douai, je ne sais pas si cela existe toujours.
Je n’ai pas entendu parler de coeurs gélifiés, mais je sais que je n’ai pas tout vu car il y a aussi plusieurs sucreries au nom des gayants que nous n’avons pas testé.
Oh quelqu’un qui parle de chez moi. Douai j’y suis née, j’y ai passé mes samedi après-midi ado et fait une partie de mes études. J’aime son architecture, ses geants, son beffroi, ses restaurants, musée de la chartreuse, le bord de Scarpe… Mais faut reconnaître que ce n’est pas aussi vivant qu’une grande ville comme Lille.
Difficile de comparer Douai à Lille, mais du coup, lors de notre passage dans la région, nous avons découvert ces deux villes, alternant les musées de Lille avec les sorties plus actives de Douai (entre le Beffroi, le centre minier et la balade en ville, on a beaucoup marché).
Par contre nous n’avons pas eu le temps de visiter le musée de la Chartreuse.
Wow, je suis allée à Douai en… 2005? Plus de 10 ans, déjà! Je ne me souviens de rien de très concret, mais je conserve d’excellents souvenirs. C’était la fête de la musique quand nous y étions, l’ambiance était géniale et les gens, terriblement généreux avec les deux petits voyageurs perdus que nous étions alors. 😉
Je suis contente de voir que je ne suis pas la seule à avoir des souvenirs parfois flous de lieux découvert il y a 10 ans. Tiens j’étais où en 2005… (j’ai du vérifier dans mes albums photos pour trouver, je n’étais nul part, je m’étais trouvé un copain qui n’aimait pas voyager…)