A chaque voyage son carnet

En classe de 6e (ce qui remonte aux année 90 quand même) j’ai eu le droit au relativement classique voyage scolaire en Angleterre. Logement en famille, crumble aux pommes le premier soir, voilà mes seuls souvenirs… Associés quelques semaines plus tard à une réunion post-voyage dans la salle du réfectoire du collège. Nous avions eu l’obligation de tenir un journal de bord de notre semaine linguistique. J’avais reçu un cadeau, une sorte de prix spécial car j’étais la seule à avoir tenue mon journal de bord (je ne me souviens plus du terme employé par les profs) comme un journal au jour par jour, écrit directement sur place, avec même les menus de mes repas.
Ce journal est probablement quelque part, dans un carton oublié dans un grenier familial.

Depuis à chaque voyage j’ai commencé un nouveau journal et je les ai quasiment toujours fini. J’écris un peu chaque soir, racontant avec beaucoup trop de détails le déroulement de chaque journée. Je le termine dans l’avion ou le train retour. Éventuellement dans les jours qui suivent, j’y colle les tickets et autres papiers retrouvés dans les différentes poches de mon sac. Le cahier termine alors sa route sur une étagère en attendant un hypothétique lecteur, qui n’arrivera probablement jamais. Pendant longtemps j’ai eu honte de mes carnets de voyage tenant plus du journal intime qu’autre chose. Ils n’étaient pas fait pour être lu.

carnet-de-voyage-3
En 2008 je suis partie en Malaisie avec mon namoureux (qui ne l’était que depuis trois mois), ses parents et ses trois sœurs pour assister à un mariage auquel ils étaient invités. Mon namoureux m’a alors offert un cahier à remplir (immense et très classe, comme j’aimerai que tous mes carnets de voyage soient). Et probablement parce que j’avais un public, mon namoureux, je ne pouvais pas me contenter du blabla intime. Un peu plus de collage, quelques dessins de mon namoureux et le résultat est tout de suite plus chatoyant. C’est simple, celui-ci a été ouvert plus d’une fois depuis notre retour, pour retrouver un nom, un souvenir.

C’est aussi lors de ce voyage que j’ai pris conscience que l’envie de garder une trace écrite d’un voyage est très commune. Les trois sœurs de mon namoureux avaient chacune un petit carnet pour prendre des notes. Mais c’est une activité exigeante qui réclame de se ménager du temps, au calme et tous les jours. J’ai écrit dans des cafés, des restaurants, assise sur le bord du trottoir… J’ai écrit, écrit, écrit et finit encore une fois dans mon avion.

carnet-de-voyage-1
Aujourd’hui j’ai enfin trouvé un équilibre, probablement encore plus exigeant en temps, mais qui me donne envie d’ouvrir mes carnets de voyage après mon retour. Je laisse également mon namoureux les lire et certaines rares personnes les feuilleter. Tout ça c’est grâce à Orelie, qui contrairement à moi n’écrit pas mais dessine. Nous n’aurions pas du partager plus de quelques jours au Kirghizstan ensemble et finalement nous avons été logé dans la même famille. Et tous les soirs, Orélie sortait son matériel pour tenir son carnet de voyage, avec des dessins, des collages, des photos. Elle m’a beaucoup inspiré. Depuis j’ai un sac spécial carnet de voyage contenant tout mon « matériel ». Et j’obtiens des résultats qui me plaisent à tel point que j’ose les prendre en photo pour vous les montrer.

Au début de l’hiver je souhaitais apprendre à dessiner pour aller plus loin dans la tenue de mon carnet, mais le temps manque (ou plutôt je n’arrive pas à faire du dessin une priorité). Bien sûr c’est un travail d’amateur, mais après tout le carnet de voyage est avant tout un écrit personnel, un peu comme un journal intime finalement, mais avec plus de couleurs et d’exotisme.

Je suis curieuse de savoir si parmi vous certains tiennent un journal de bord ou carnet de voyage. Qu’en faites-vous ensuite ?

carnet-de-voyage-2

3 commentaires Ajoutez les votres
  1. Bonjour,
    je découvre avec ravissement ton blog, dont a parlé Orélie !
    Concernant le carnet et le matériel, je me suis longtemps posée les mêmes questions (comment font les autres, comment faut il faire, …) mais finalement j’ai compris qu’il n’y avait pas de règles, et que c’est vraiment selon les préférences de chacun: on emporte le matériel avec lequel on est le + à l’aise, on remplit son carnet sur place ou le soir,…
    En tous cas, je suis tjs fascinée par les carnets des autres 😉 et ne suis jamais complètement satisfaite des miens (pas assez de dessins, trop de photos, trait des dessins trop conventionnels, …). Mais quoi qu’il en soit, en fait, avec du recul, ça fait du bien de rejeter un oeil dans ses carnets, on revit ses voyages.
    Continue ton blog, on y sent vraiment l’envie d’un partage ! : j’y reviendrai avec plaisir !

    1. Je pense que la destination influence aussi pas mal le matériel. Je n’utilise pas les mêmes outils en ville ou à la campagne par exemple. Mais tu as tout à fait raison de dire que le mieux, c’est ce avec quoi on se sent à l’aise soit-même.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *