Le terme « voyage » évoque toujours une destination exotique, voir même lointaine. L’argument est tout trouvé pour ceux qui ne voyagent pas « mais moi je connais bien mon propre pays ! ». Argument surprenant, le voyage à l’étranger n’empêchant en rien la découverte nationale. Et pourtant on parle de « voyages à l’étranger » et de « vacances en Bretagne ».
Cet argument, justifiant de ne pas quitter la France (alors que je ne vois pas en quoi il faudrait s’en justifier), n’a jamais quitté mon esprit depuis que je l’ai entendu, après l’année faste où j’ai foulé le sol australien, américain, néerlandais et même luxembourgeois. Encore aujourd’hui, cela me demande un effort pour envisager un balade française avec le même regard qu’une balade japonaise. Je suis aidée par les guides en anglais ainsi que les sites internet également anglophone. Comment ne pas résister à une telle description de la France :
« Snooty, sexy, superior, chic, infuriating, arrogant, officious and inspired, the French have long lived according to their own idiosyncratic rules, and if the rest of the world doesn’t always see eye-to-eye with them, well, tant pis(too bad). That’s just the price you pay for being a culinary trendsetter, artistic pioneer and all-round cultural icon. » (lonely planet europe on a shoestring)
(traduction personnelle : Prétentieux, sexy, supérieurs, chics, exaspérants, arrogants, zélés et inspirés, les Français vivent depuis longtemps selon leurs propres règles idiosyncratiques, et si le reste du monde n’est pas toujours d’accord avec eux, et bien, tant pis. Ce n’est que le prix a payé pour être un lanceur de mode gastronomique, un pionnier artistique et une véritable icône culturelle.)
Petit à petit, j’essaie du mieux que je peux de modifier ma vision un peu snob de considérer les vacances. Et puisque je n’ai pas de projet d’exotisme avant l’été prochain, je tente de profiter de ce qui m’entoure.
Pontoise, ville d’art et d’histoire, ne se trouve qu’à 25 minutes en transport en commun de chez, et à 25 km de Paris, en plein Val d’Oise. Une destination parfaite pour un après-midi entre les fêtes de fin d’année. Un après-midi gris, humide, mais un après-midi de vacances : se balader dans le centre ville, visiter la cathédrale, faire un détour pour profiter de la chaleur de la librairie, goûter dans un petit salon de thé, prendre quelques photos, doubler des touristes asiatiques de passage et oublier que nous sommes en banlieue parisienne.
C’est un peu comme ces touristes étrangers qui visitent Paris, et qui sont tous montés au sommet de la Tour Eiffel, alors que la majorité des parisiens n’y a jamais mis les pieds.
Cet été je vous emmène visiter Senlis, haut lieu de l’histoire Française car c’est quand même la ville qui a vu le couronnement d’Hugues Capet en 789 ! (Comment ça on s’en fou ?)
Moi j’adore visiter la France, et voyager a l’étranger, et je trouve que ça se complète très bien. Je pars en « vacances » loin ou les deux semaines sont indispensable et en « weekend » ou une ou deux journée suffise, parce qu’au pire si ça me plait je peux y retourner. Il ne faut pas exclure l’un ou l’autre a mon avis.
J’ai encore du mal à retourner quelque part. Il y a tellement de lieux à découvrir ! Mais ça vient progressivement, mais à une autre échelle. Par exemple, je ne vais peut-être pas me programmer de nouvelles vacances à Clermont tout de suite, mais pourquoi pas des vacances en auvergne.