Voici quelques mots sur mon début d’année 2019, entre balades, lectures, séries télévisées et obligations liées à la non-scolarisation de Nine.
Il n’y a que très peu de photos car je n’en ai quasiment pas prises ou alors surtout dans le cadre d’un défi photo sur Instagram que proposait la Girafe qui vole en janvier.
Nos balades : Mulhouse, Wépion et Paris
Dans mes projets pour 2019, il y a l’envie de prendre le temps de m’échapper de l’Alsace une fois par mois. Sans compter que depuis 4 ans, j’avais pris l’habitude de voyager quelques jours avec Laurence et Sacha qui sont d’excellents compagnons de route pour Nine et moi-même. Cependant nous ne les avons vus que quelques heures par-ci par-là en 2018. Alors avant de faire quoique soit d’autres, nous avons pris le train, direction la Belgique pour passer le week-end avec eux.
Bien entendu qui dit séjour en Belgique, dit frites. Pour le reste, ce fut de longues discussions, de courtes promenades, des conseils de lecture, de rares rayons de soleil. Une forme d’équilibre, plus efficace que certaines sessions de yoga !
À Mulhouse, le MUR, espace d’expression pour les espaces de street-art a véritablement retrouvé son rythme de fonctionnement. Il avait semblé être un peu abandonné, les mêmes fresques restant en place pendant de longs mois. À présent tous les mois un nouvel artiste est présent et il ne faut donc pas hésiter à y aller sans remettre à plus tard.
J’ai aussi fait une petite rando avec mon amoureux direction Illzach. Ce n’est pas forcément un endroit qui donne envie, mais j’ai une carte des randonnées dans le secteur et une balade intitulée les oiseaux passe là-bas. Très mal indiquée, on a peu fait le circuit mais on a découvert un nouveau quartier.
Enfin à Noël, à défaut d’offrir des billets d’avion pour le Japon à Nine (sa demande classique depuis 4 ans, quoique parfois elle demande la Chine), je lui ai offert un week-end à Paris avec son papa. L’idée était qu’ils passent un peu de temps tous les deux et qu’ils en profitent pour faire des visites qui ne sont pas vraiment ma tasse de thé (euphémisme, euphémisme). En quatre jours, ils ont été dans un café chat, un café manga et un super restaurant japonais. Ils ont visité le musée de l’Armée, le Centre Pompidou et l’exposition sur le Cubisme, l’exposition sur la digestion de la Cité des Sciences (où Nine a trouvé sa bactérie préférée, une gentille bactérie), le Planétarium (sur les trous noirs) et enfin la Galerie de l’Évolution. Autant dire que l’objectif a été atteint.
Puis en février, elle a profité d’une semaine au ski avec son père et son grand-père. Elle est revenue enchantée, avec l’adresse d’une nouvelle copine et sa médaille (flocon cette année). Moi, je ne sais pas vraiment skier et je n’y prends pas plaisir. Ces temps seule me permettent de recharger mes batteries ou de faire tous ses trucs en attente depuis des semaines.
Les gourmandises du mois
Ce mois-ci, je vous propose de découvrir deux adresses du côté de Namur, pour les amateurs de sucré et ceux qui préfèrent les hamburgers. L’avantage d’aller voir des amis, c’est qu’ils peuvent nous emmener directement dans les meilleures adresses de leur région.
Les cup’inn
C’est une halte gourmande au milieu des rues piétonnes de Namur. On peut prendre à emporter ou s’asseoir sur place (il y a peu de place). Cela semble être une adresse incontournable vu la longueur de la file à l’heure du goûter.
Si les cupcakes n’ont rien de belge, j’ai tout de même opté pour le cupcake spéculoos et je me suis régalée.
Infos pratiques : les Cup’inn
American 50’s
Cette friterie (pour reprendre l’expression belge) est un american diner où chaque détail est pensé avec soin, me semble-t-il, que ce soit dans l’assiette, dans la déco ou dans le nom des hamburgers. Alors oui, on y va pour manger des frites belges (enfin moi, en tant que française, c’est là qu’était mon intérêt), mais surtout on savoure d’énormes hamburgers dans une belle ambiance américaine.
Le seul défaut est que cette adresse est à Wépion, soit à l’extérieur de Namur et qu’il faut avoir une voiture pour s’y rendre.
Infos pratiques : American 50’s
Lectures et séries télévisées
J’ai découvert grâce à ma médiathèque ma nouvelle série TV coup de cœur : Miss Fisher enquête, à écouter impérativement en version originale.
Techniquement c’est une banale série d’enquêtes policières, mais je craque pour le décor : Melbourne en 1928. Au fil des épisodes, on entre dans la prison, on croise les joueurs de l’équipe de Collingwoods (dont j’ai vu un match il y a une éternité), on aperçoit l’entrée de Luna Park, bref on se promène dans les endroits emblématiques de Melbourne que j’ai visité il y a des années. Sans oublier les costumes qui sont absolument parfaits, dans cette entre-deux si spécifiques, où certaines femmes osent le pantalon et des carrières tandis que d’autres se contentent d’une vie de femmes vertueuses.
Et enfin, le fond de chaque enquête est révélateur des questionnements de cette époque : immigration chinoise, travail des femmes, opposition science et religion, arrivée du cinéma parlant, essor de la radiophonie, etc.
Côté lecture, j’ai surtout lu des bandes dessinées.
En janvier je n’ai lu que deux romans, le premier tome de Paddington avec Nine (un vrai coup de cœur pour elle) et un récit autobiographique de Jean-Christophe Ruffin, Un léopard sur le garrot. J’en suis ressortie avec l’envie de relire l’Abyssin (que j’avais dévoré quand j’avais 20 ans) et de découvrir d’autres titres de cet auteur.
J’ai aussi plongé pendant deux jours dans le roman Moxie que j’ai trouvé hyper bien fait. Je l’ai reçu en service de presse par curiosité pour le sujet (le féminisme) et je trouve que l’autrice s’en sort super bien. Il sera en vente début mars.
Le sujet est simple : Vivian 16 ans va dans un lycée où les joueurs de foot sont adulés et où le machisme suinte de partout. Inspirée par l’adolescence de sa mère, elle écrit un fanzine pour dénoncer la situation et le dépose discrètement dans les toilettes des filles. Son geste va provoquer la réflexion chez tous : les filles qui en avaient ras le bol osent le dire, celles qui trouvaient ça normal repensent la situation. Même les garçons qui pensent que « tous les garçons ne sont pas comme ça » apparaissent avec justesse et pertinence dans ce récit. Bien sûr l’ensemble pourrait aller beaucoup plus loin, mais pour une première réflexion à destination des adolescents, j’ai trouvé ça vraiment intéressant et complet.
Il y a juste la fin qui me laisse un peu songeuse. La reconnaissance des réflexions féministes n’est possible que par un geste extrême et grave. Comme s’il fallait atteindre obligatoirement le fond pour pouvoir remonter.
La vie, le quotidien, l’IEF
En janvier, la vie de toutes les familles du Haut-Rhin ayant des enfants non-scolarisés (dit en IEF, instruction en famille) ne tourne qu’autour d’une seule chose : le rendez-vous avec l’Éducation Nationale. C’est une obligation légale et ce rendez-vous est quasiment la seule chose qui peut forcer à la re-scolarisation.
Tout le monde ne parle que de ça et il est difficile de réussir à en faire abstraction. Et pourtant ce rendez-vous devant, normalement, s’organiser en fonction des choix pédagogiques des parents, il devrait être différent pour chaque famille, adapté à chaque enfant.
Cette année, j’ai vécu deux rendez-vous, le premier comme « assistante » auprès d’une amie qui n’avait plus de voix (mais au final je n’ai fait qu’observer) et le second pour Nine. Et j’ai eu un cruel rappel, que finalement la loi, les décrets, le respect et donc le déroulé de chaque rendez-vous ne dépendent absolument pas de nos choix pédagogiques, mais totalement du bon vouloir de l’inspecteur.
Je n’ai pas envie de m’étendre sur le sujet, car je sais que nos choix sont marginaux par rapport à la réalité quotidienne de très nombreux enfants non-scolarisés. Par contre, ce rendez-vous m’a donné l’opportunité de relire quelques mots sur la pédagogie Freinet et je ne les ai jamais trouvé aussi juste qu’à la suite de notre rendez-vous :
« L’erreur commence quand, au lieu de laisser l’enfant forger ses propres outils, on croit hâter ses apprentissages en lui imposant, de l’extérieur, un outil étranger à ses tâtonnements et dont il n’a nul besoin. La formation didactique d’acquisition systématique risque alors de nuire plus qu’elle ne sert. » Élise Freinet dans La méthode naturelle, l’apprentissage de l’écriture.
Le blog, la newsletter et les rencontres
Le blog tourne au ralenti, en ce moment je cherche beaucoup mes mots, je commence des articles que je ne finis pas. En fait mes interrogations viennent du fait que mes articles les plus lus sont rarement mes articles préférés. Je pense ainsi à mon dernier article sur Londres, pour lequel j’ai pris plaisir à chercher des extraits de romans ou il y a quelques mois celui sur les lieux de mémoire dédiés à la Première Guerre Mondiale…
Mi-février j’ai animé un atelier. « Voyager autrement avec un enfant » a été l’occasion de parler de consommables, de bouteilles d’eau, mais aussi d’éthique, de rapport à l’argent et de bien d’autres choses. J’aime toujours autant animer ces rencontres, même si quand j’arrive le stress me fait perdre le fil de mes pensées. Du coup, j’ai envoyé quelques mails pour essayer d’en organiser d’autres dans divers coins de la France. Si vous avez des idées de lieu, n’hésitez pas à m’en faire part.
Et enfin, comme annoncé sur facebook et en conclusion du livret d’activités sur la Suisse, le prochain livret sur un pays sera un peu différent des précédents (et peut-être même le dernier ?) car Nine a demandé à le créer avec moi. Elle a donc fait elle-même la liste des activités qu’elle souhaite inclure. On va avancer à notre rythme, sans pression, du coup il nous faudra quelques semaines avant de le mettre en ligne (ou pas). En tout cas elle ne manque pas d’idées.
En Mars, je vais passer trois jours à Lyon, seule. Je n’ai encore rien organisé et je ne souhaite qu’une chose, voir l’exposition sur Hugo Pratt. En fait non, je veux aussi prendre le temps de lire, écrire, dessiner, flâner. Et peut-être retrouverai-je l’inspiration pour écrire ici…