Balade (littéraire) dans les rues de Londres

À l’automne 2018, nous avons passé environ 3 jours à Londres. Nous, c’est ma mère, ma sœur de 13 ans, ma fille de 6 ans 3/4 et moi-même. Il n’y avait pas de véritable programme, juste l’envie pour moi de présenter quelques symboles londoniens à Nine et pour tout le monde l’idée de passer devant des lieux « connus ».

Je pourrais vous raconter nos journées dans l’ordre, tel un carnet de voyage, ou je pourrais vous proposer nos coups de cœur. Mais puisque chaque soir je me plongeais dans un roman où le héros déambulait dans les rues de Portobello et que Nine était accompagnée du Bon Gros Géant de Roald Dahl, ce que j’ai envie de partager (et ainsi de fixer dans ma mémoire) ce sont les héros qui se promènent dans les rues de Londres et dont nous avons croisé la route, volontairement ou par hasard.

Harry Potter, boutique souvenirs et lieux de tournage

À dix heures et demie, ils étaient devant King’s Cross. L’oncle Vernon mit la grosse valise sur un chariot et accompagna Harry jusqu’à l’entrée des voies.
– Et voilà, mon garçon, dit-il. La voie 9 est ici, et la voie 10 juste à côté. J’imagine que la tienne doit se trouver quelque part entre les deux, mais j’ai bien peur qu’elle ne soit pas encore construite.
Il avait raison, rien sûr. Il y avait un gros chiffre en plastique au-dessus de chacun des deux quais et rien du tout au milieu.

Harry Potter, à l’école des sorciers, J.K. Rowling

Si Harry Potter mérite la première place ici, c’est tout simplement pour son omniprésence dans la gare de King’s Cross situé juste à côté de la gare de St Pancras où l’eurostar arrive.
La plateforme 9 3/4 est devenue une attraction touristique pour laquelle il faut faire la queue et juste à côté se trouve une boutique souvenirs à la déco magique. Nous avons évité la pause photo pour faire un tour dans le magasin car Nine rêvait d’acheter une bièraubeure, suite à la lecture d’un magazine (elle n’a jamais lu Harry Potter, elle aura le premier tome quand elle sera en âge d’entrer à Poudlard, comme tout le monde, non?). Elle en est ressortie sans bièraubeurre mais avec la ferme conviction que sa maison est Serdaigle.

balade littéraire Londres Harry Potter

C’est finalement à Hamley’s, le plus grand et le plus vieux magasin de jouets de Londres, qu’elle a trouvé son bonheur. Elle m’a aussi demandé de la prendre en photo avec Hagrid construit en lego, car même si elle ne sait pas qui sait, elle sera contente d’avoir la photo quand elle commencera à lire la série (un raisonnement qui me convient).

J’ai également fait un tour entre le Millenium Bridge et la Cathédrale St Paul pour admirer de gigantesques baguettes magiques exposées temporairement. À la tombée de la nuit, c’est impressionnant mais peu photogénique.

Comme j’ai une préférence pour les livres, ce sont les seuls lieux que je voulais voir. Mais en réalité, nous sommes aussi passées au Leadenhall Market qui servit de décor pour le Chemin de Traverse (dans le premier film) et les amateurs se souviennent peut-être que le Millenium Bridge a été détruit par les Mangemorts.

Londres littéraire Harry Potter

Londres tournage Harry Potter

Le dernier apprenti sorcier de Portobello au métro

Covent Garden est une grande place au cœur de Londres, avec le Royal Opera House à l’extrémité est, un marché couvert au centre et l’église St Paul à l’ouest. À une époque, il s’agissait des principales halles de la ville. Toutefois cette partie-là a déménagé au sud de la Tamise dix ans avant ma naissance. Cet endroit a vu passer le crime, la prostitution et le théâtre, mais aujourd’hui il attire avant tout les touristes. St Paul est connue comme l’« Église des Acteurs », pour ne pas la confondre avec la cathédrale du même nom, et a été construite par Inigo Jones en 1638. Figurez-vous que quand on fait le pied de grue par une nuit glaciale, on s’intéresse à toutes les sources de distraction, comme cette grande plaque d’information, remarquablement détaillée, accrochée sur le flanc de l’édifice. Par exemple, saviez-vous que la première victime recensée de la peste de 1665 – une épidémie qui s’est achevée par l’incendie de Londres – est enterrée dans son cimetière ? Après dix minutes passées à m’abriter de la bise, je n’étais pas près de l’oublier, moi. »
Le dernier apprenti sorcier, Les rivières de Londres, Ben Aaronovitch

Je ne sais ce qui est le plus plaisant dans cette série fantastique : l’humour et les références britanniques, la façon dont les créatures fantastiques sont intégrées à une bonne intrigue ou l’amour de l’auteur pour Londres.
Dans tous les cas, c’était la lecture parfaite pour m’accompagner à Londres et j’avais dans mon sac le tome 3 Murmures souterrains (et le tome 4 au cas où). Je ne le savais pas en le choisissant, mais j’allais lire les déambulations de l’agent Grant dans Portobello, quelques heures avant de m’y rendre. Et le quartier préféré de sa maman, Peckham, est celui où se trouvait notre hôtel.

Le premier tome met à l’honneur Covent Garden et les rivières de Londres, le second se concentre dans Soho, l’intrigue du troisième se déroule dans le métro avec quelques scènes dans Portobello et le quatrième évoque les tours à l’architecture surprenante se trouvant en plein centre de la capitale (mais à partir d’une tour qui n’existe que dans le roman). Je n’ai pas encore lu la suite, mais tous les livres ont en commun de donner envie de se promener dans Londres.

Je n’ai pas spécifiquement cherché les lieux de la série, car je suis la seule de ma famille à la lire. Mais si ça vous tente, l’auteur propose sur son blog une carte pour chaque tome.

balade les rivières de Londres

Sur les pas de Paddington autour de la gare du même nom

– Je n’ai pas vraiment de nom. En fait, c’est un nom péruvien que personne ne peut comprendre.
– Dans ce cas, nous ferions mieux de te donner un nom anglais, dit Mme Brown. Ce sera plus facile.
Elle regarda ici et là, en cherchant l’inspiration.
– Il faut que ce soit un nom qui sonne bien, ajouta-t-elle, songeuse.
Tandis qu’elle parlait, une locomotive poussa un long gémissement et un train démarra.
– Je sais ! s’exclama-t-elle. Comme nous t’avons trouvé à la gare de Paddington, nous t’appellerons Paddington !
– Paddington ! répéta l’ours plusieurs fois. Ça me semble un nom drôlement long.
– Mais tout à fait distingué, dit M. Brown. Oui, Paddington, ça me plaît. Eh bien, ce sera Paddington.

Un ours nommé Paddington, l’histoire de l’ours qui venait du Pérou, Michael Bond

Pour nous, Paddington c’était surtout une frustration, celle de ne pas avoir réussi à trouver le livre avant le départ. Peu importe, on a décidé de tout de même profiter de sa présence autour de la gare du même nom et de faire plus ample connaissance au retour.

Dans la gare même de Paddington, nous avons fait un rapide tour de la boutique dédiée et surtout nous avons été saluer la statue de l’ours. Elle est un peu à l’écart, quand on est face aux quais depuis la boutique, il faut aller totalement à gauche (notez-le car sur place il n’y a aucune indication). Un couple de touristes mangeaient assis sur le socle de la statue, comme l’auteur l’espérait dans la postface de son livre.

Il existe plusieurs balades sur le thème de Paddington (le plan est disponible gratuitement à la boutique). C’est une façon simple de se promener autour de la gare, de découvrir un quartier moins fréquenté des touristes qui pourtant a un charme fou et de voir d’autres statues de Paddington.

banc paddington à Londres

statue de Paddington

Suivre Peter Pan à Kensington Garden

Madame Darling aimait que tout soit bien comme il faut, et son époux mettait un point d’honneur à imiter ses voisins. C’est pourquoi ils avaient une nourrice. Comme ils n’avaient plus un sou, à cause des litres et des litres de lait que buvaient leurs enfants, ils avaient pris à leur service une chienne terre-neuve très respectable, prénommée Nana. Elle n’avait encore jamais occupé cette fonction, mais elle s’était toujours intéressée aux enfants. Monsieur et Madame Darling avaient fait sa connaissance à Kensington Garden, où elle occupait son temps libre à regarder furtivement dans les landaus. Les nourrices peu scrupuleuses la détestaient, car elle les suivait chez elles pour rapporter leurs négligences à leurs maîtresses.
Peter Pan, James Matthew Barrie

Nous avions fini de lire Peter Pan quelques semaines avant le départ et la couverture du livre que nous avons offre une magnifique vue sur Big Ben. Le monument et le livre sont donc étroitement liés dans notre esprit et c’est avec plaisir que nous avons finalement vu Big Ben de nuit en passant devant en bus pour rejoindre l’hôtel en fin de journée.

Il existe également une aire de jeux dédié à Peter Pan, à l’angle nord-ouest de Kensington Garden. Son nom exact est Diana Memorial Playground et il est strictement réservé aux enfants (c’est à dire que les adultes sans enfant de moins de 12 ans n’ont pas le droit d’entrer, que les enfants seuls n’y ont pas accès n’ont plus et surtout qu’un enfant seul ne peut pas en sortir).
À mon avis tous les parcs devraient être construits avec le même cahier des charges : tous les enfants doivent pouvoir y jouer, y compris les enfants en fauteuil roulant par exemple, les structures sont faites pour laisser les enfants utiliser leur imagination librement et il est même précisé que pour grandir les enfants doivent pouvoir prendre des risques, se dépasser. Donc même si les lieux sont sécurisés, les enfants peuvent grimper, sauter, courir, ramper, faire de la musique.
Ils peuvent ainsi embarquer sur le bateau pirate, jouer dans les tipis, se perdre dans la forêt…

parc Peter Pan à Londres

balade littéraire Londres Peter Pan

Le Bon Gros Géant

– Que se passe-t-il ? chuchota Sophie dans un souffle.
– Je suis un peu embourillaminé, répondit le BGG.
– Mais non, vous vous repérez très bien, au contraire, chuchota Sophie.
– Pas du tout, je suis complètement déssoubolé, je suis perdu, affirma le BGG.
– Pourquoi cela ?
– Parce que normalement, nous devrions nous trouver au centre de Londres et tout à coup nous voici en plein milieu d’un bois.
– Ne dites pas de bêtises, chuchota Sophie, c’est ici, le centre de Londres. Ça s’appelle Hyde Park. Je sais parfaitement où nous sommes.
– Tu me fais une farce.
– Absolument pas, je vous jure que non. Nous sommes presque arrivés.
– Tu veux dire que nous sommes tout près du palais de la reine ? s’exclama le BGG.
– C’est juste de l’autre côté de la rue, murmura Sophie, maintenant, c’est moi qui vais vous guider.

Le BGG, Roald Dahl

C’est au milieu de la nuit que le BGG et la petite Sophie sont arrivés à Buckingham Palace. C’est par hasard que nous y sommes également allées en fin de journée, soit dans la nuit grâce aux courtes journées hivernales. Bien entendu nous n’avons pas vu grand-chose, mais peu importe, car c’était comme Sophie et Nine a adoré ça.

Si vous voulez faire les choses parfaitement, je vous conseille de prévoir un petit déjeuner totalement anglais, puisque Sophie et le BGG ont quand même la chance de prendre le leur avec la Reine le lendemain matin.

Le BGG à voir à Londres

Les librairies londoniennes

Il existe de nombreux livres ayant Londres pour décor. J’aurai pu choisir de relire Sherlock Holmes par exemple. J’avais également en tête de faire quelques tours dans des librairies pour renouveler mes lectures, mais je n’en ai pas vraiment eu le temps. Il faut dire qu’à la librairie Foyles sur Charing Cross Road (d’ailleurs le roman 84 Charing Cross Road est une superbe lecture également), j’ai surtout profité du café et de la possibilité de m’asseoir.

Je suis tout de même revenue de Londres avec un nouveau tome de la série Le dernier apprenti sorcier (cadeau de Noël pour mon amoureux) et un très bel album pour Nine, Ruby Red Shoes goes to London.

Et vous, quel livre vous donne envie d’aller à Londres ?

Merci à Ellye pour ses conseils londoniens (le parc Peter Pan était entre autre une superbe idée pour Nine) et à ma maman qui nous a emmené avec elle.

librairie Londres Foyles

12 commentaires Ajoutez les votres
    1. De mémoire il y a même un musée Sherlock Holmes. L’avantage finalement à y être allé avec ma fille, c’est qu’en suivant ses premières lectures, il était plus facile de faire un tri dans la profusion de visite possible.

  1. Alors moi, » Le dernier apprenti sorcier », bien sûr, comme tu le sais, et comme tu me savais morte de jalousie alors que tu déambulais avec Peter 🙂 mais aussi dernièrement la série des « enquêtes de Cormoran Strike » de Robert Galbraith alias J.K.Rowling (quoi, encore elle ?) ! que je te prête quand tu veux, soit dit en passant.

    1. Merci, il est vrai que je veux lire cette série dont tu m’as déjà parlé. Je manque juste de temps pour pouvoir lire autant que je le souhaiterai.

    1. J’ai la chance d’avoir une fille qui adore les livres, du coup nous sommes parfois excessives dans nos découvertes, mais on s’amuse bien.

    1. Merci. Surtout que Londres s’y prête à merveille, mais je pense qu’en fouinant un peu on peut trouver de beaux récits dans toutes les plus grandes villes du monde.

  2. Avec plaisir! J’ai encore plus envie d’y aller maintenant! Je ne connais pas du tous les aventures de l’apprenti sorcier par contre le Bon gros Géant oui, c’est chouette d’avoir pu y aller la nuit pour être dans les mêmes conditions! J’aime assez le raisonnement de Nine, très logique !

    1. Je pense que le fait d’aimer Londres est un préalable nécessaire pour aimer le dernier apprenti sorcier. Et à l’issu de la lecture tu finis particulièrement au point sur les petits détails pas facile à recaser dans une discussion.

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