Encore aujourd’hui il y a un détail, un trois fois rien, auquel je n’arrive pas à m’habituer et qui me fait râler à chaque fois : le café que l’on me sert quand je commande « un café ».
Je sais que le café parisien n’est pas bon. On ne commande pas un café dans le premier bar venu d’une rue parisienne pour le plaisir de la boisson, mais pour le geste, le siège, la discussion, l’ambiance. D’ailleurs je vous conseille la lecture de cet article In defense of bad French coffee.
Je sais aussi que le café en Belgique est servi dans une tasse que j’utiliserai plutôt pour un chocolat chaud. Beaucoup d’eau, pas beaucoup de café, ce n’est pas pour rien que l’on parle de la bière belge et pas du café belge.
Mais le café en Alsace, c’est un peu plus compliqué que juste un mauvais café ou un café plein d’eau.
Commander un café en Alsace
Dans mon esprit, moi qui ait grandi dans le Loiret, étudié dans le Loir-et-Cher et habité plus de 10 ans en région parisienne, bref moi la fille de la France de l’intérieur quand je demande un café, j’attends une petite tasse à moitié remplie d’un breuvage noir et amer dans lequel je plonge deux sucres.
Quand je demande un café, j’attends un espresso. Voyant l’un comme le synonyme de l’autre.
Mais à Mulhouse, Sélestat et probablement toutes les autres villes d’Alsace, si je demande un café, dans un restaurant ou un autre type d’établissement ne proposant ni déco hipster ni autel en hommage au dieu café, on me sert systématiquement un café allongé, dans une grande tasse. Un peu comme en Belgique en fait, mais avec tout de même moins d’eau.
Autant dire que les 3/4 du temps, le résultat est plutôt mauvais. Sauf que souvent il n’y a ni l’ambiance ni la discussion pour compenser le goût.
Cependant le café obtenu n’est pas exactement un vrai café allongé (vrai tel qu’imaginé ici), car si je demande un café allongé, il y a de forte chance qu’on m’apporte un café (tel que décrit ci-dessus) dans une graaande tasse, avec un pichet d’eau chaude à côté.
Pour avoir un café petit format, il faut demander spécifiquement un espresso. Ou aller dans un établissement qui ne vend que du café Nespresso pour choisir avec soin.
La bonne nouvelle c’est qu’un peu partout en Alsace le café (long) coûte autant que le café (court, serré, noir, amer) servi à Paris. La deuxième bonne nouvelle est que les Alsaciens aiment le café et qu’il y a beaucoup d’établissements proposant un large choix de très bons cafés.
Au fait, c’est quoi la France de l’intérieur ?
Cette deuxième chronique sur la réalité de mon quotidien en Alsace est l’occasion de préciser une expression bien locale : « la France de l’intérieur ».
L’expression vient de la fin du XIXe siècle, époque tout en délicatesse et diplomatie, pendant laquelle l’Alsace et la Moselle appartenaient à l’Allemagne. Pour désigner cette région si particulière, le gouvernement français utilisait l’expression « la France de l’extérieur ». Si aujourd’hui ce terme n’a plus lieu d’être, celui de « France de l’intérieur » est toujours utilisée, surtout lorsque l’on commence à évoquer les jours fériés, le concordat ou l’enseignement de l’allemand à l’école.
Et le fait qu’une expression existe pour désigner la France hors Alsace-Moselle veut dire beaucoup. Mais ça, il faut s’installer dans la région pour le comprendre.
Si vous l’aviez loupé, dans mon précédent billet, je vous présentai le dimanche matin en Alsace.
Haha on a du le meme problème en Malaisie. La mère de notre ami a commandé un café et à eu un allongé sans lait 🙂 ici ce qu’elle voulait s’appelle Flat white 😉 la déception !
Alors elle devrait apprécier la Belgique. Un café est par défaut un allongé…
C’est… étrange 😀
Même pas besoin d’aller à l’étranger pour être dépaysé !
J’ai beaucoup aimé ton lien vers l’article sur les cafés parisiens 🙂
J’aime vraiment beaucoup ce site, il y a des articles très variés, mais quasiment toujours en lien avec la nourriture ou simplement la vraie vie quotidienne. J’aimerai être des articles aussi intéressant que sur ce site !