La 2e Guerre Mondiale à Paris – musée et mémorial

Il y a des sujets qui nous restent en tête avec cette sensation qu’il manque quelque chose. Comme l’idée qu’il y une information, un élément de compréhension qui nous échappe, tout en ayant conscience que l’on ne veut pas tout savoir, que l’on ne veut pas être un spécialiste. Pour moi, ce fût l’apartheid en Afrique du Sud pendant que j’étais au collège. C’est un récit qui replaçait les évènements dans la perspective des habitants noirs qui m’a donné la sensation de satiété… ou de compréhension. Pour Nine, c’est la 2e Guerre Mondiale. Ou peut-être devrais-je dire c’était car j’ai l’impression que cet été, elle a eu des réponses qu’elle ne savait pas chercher.

Le mémorial de la Shoah à Drancy

Le texte qui suit a été écrit par Nine. Elle a effectué la visite avec son père. L’excuse officielle à mon absence était qu’il s’y connaît mieux et que cela m’offrait un après-midi de solitude. L’excuse la plus juste est que ce genre de lieu me laisse profondément triste (et que ça peut durer plusieurs jours).

Ce lieu est un mémorial avec un musée pour commémorer les victimes du camp de transit qui était installé là. L’ensemble est un grand bâtiment en forme de U qui formait tout le camp avec quelques baraques en bois. Aujourd’hui, ces bâtiments, la Cité de la Muette, sont des lieux d’habitation occupés et le mémorial est en face. Il y a aussi une statue devant les bâtiments, des plaques commémoratives et informatives et un wagon commémoratif.
Nous avons suivi une visite guidée gratuite. Il y avait un petit temps dans le musée puis la visite s’est faite dehors. La guide avait des photos et des extraits de texte pour compléter ses explications. L’anecdote qui m’a la plus intéressée concernait la construction d’un tunnel pour s’évader qui existe toujours. Puis la visite s’est terminée dans le musée avec entre autres une vidéo.
Cette visite était intéressante mais surtout grâce à la guide car aujourd’hui on dirait juste des immeubles quelconques. Le musée présente quand même beaucoup de documents.
Grâce à cette sortie, j’ai découvert l’existence de Drancy. J’avais entendu le nom mais sans plus. J’ai beaucoup appris sur le traitement des prisonniers (il n’y avait pas que des juifs) mais aussi que personne n’était protégé (les nouveaux-nés et les très vieux étaient aussi arrêtés).

Côté pratique :
Cette visite guidée a lieu le dimanche à 15h, c’est gratuit mais sur réservation. Elle est proposée sur le site #ExploreParis que j’ai découvert cet été et c’est une vraie mine d’or pour des balades.

Visiter Drancy
Photo prise en août 1941 et issue des archives fédérales allemandes

Drancy depuis le musée de la Libération à Denfert Rochereau

Musée de la Libération Leclerc Moulin

Commençons par un petit message pratique pour tous ceux qui m’ont dit quand j’ai évoqué l’idée d’y aller : « Ah oui, à Montparnasse ! » et à qui j’ai répondu « Oui, c’est ça ». Cela fait 4 ans que le musée a ouvert ses portes à Denfert-Rochereau…

Sur le principe, le lieu a des faux airs de musée classique sur le thème (car oui, j’en ai visité plusieurs du coup). On débute par une reprise des grandes étapes de la 2e Guerre mondiale à Paris mais surtout en France et dans les pays limitrophes. Les documents montrent principalement le vécu des Parisiens quand les explications sont plus générales. C’est surtout l’occasion de remettre ses connaissances d’aplomb. Nine veut toujours tout lire mais si c’était à refaire, je la forcerai à passer plus vite pour vraiment profiter de la suite.

Puis on arrive à une section qui introduit les deux personnalités qui ont donné leur nom au musée : le général Leclerc (de son vrai nom Philippe de Hauteclocque) et Jean Moulin. On poursuit avec la Résistance et Jean Moulin avant de passer à la 2e division blindée et Leclerc. Le hic est que le musée est immense et qu’une fois arrivée au bout de la section sur la résistance, nous commencions à sérieusement fatiguer. Je me suis aussi sentie plutôt démunie face aux informations sur le Général Leclerc. Son parcours personnel au début de la 2e Guerre Mondiale est plutôt bien présenté mais j’ai tiqué quand j’ai découvert qu’il faisait partie avant ça des soldats chargés de « pacifier le Maroc » occupé par les Français. J’y retournerai bien avec mon amoureux pour avoir une petite mise en contexte et un regard critique sur l’apologie en place. Disons que tout concentré sur la libération de la France, le musée avance sans aucun questionnement, aucune remarque sur tout l’aspect colonial.
Enfin la dernière section est sur la libération de Paris avec une vidéo qui nous a permis de nous asseoir avant de poursuivre.

Tract de la 2e Guerre mondiale à Paris - musée de la Libération

Nous y sommes restées tout l’après midi et le point fort de ce musée, au risque de me répéter, est ce qu’il donne comme informations strictement sur Paris. Venant de la campagne, avec forêt et passage de la zone libre pas si loin (mais pas si proche non plus), les musées et les discours avec lesquels j’ai grandi étaient bien différents.

Mais ce n’est pas tout et nous avons donc choisi d’y retourner la semaine suivante !

Un abri de défense passive en plein Paris

L’emplacement du musée n’est pas anodin. Il est dans des locaux qui servaient pour de l’administration (j’ai oublié les détails), au-dessus de l’abri de défense passive qui a été utilisé comme poste de commandement par le Colonel Rol en vue de la libération de Paris.

Dans l'abri du poste de commandement Rol
Fléchage directement sur les murs de l’abri

Ce site est un musée de la ville de Paris, en accès libre et gratuit. Le poste de commandement se découvre à des horaires précis et n’accepte qu’un nombre limité de personnes. En semaine, il est (d’après l’employée de l’accueil avec qui j’ai discuté) relativement facile d’y avoir accès. Le week-end c’est plus délicat car l’affluence est plus importante. Les réservations ne sont pas possibles, du moins pas totalement. Comme c’est gratuit, pour être sûr que ceux inscrits soient présents, l’inscription se fait sur place et le jour même. C’est tout !
Alors sur les conseils de la même employé, nous y sommes retournées en semaine et en matinée, peu avant le début d’une visite (vers 11 h je n’ai plus les horaires en tête). Le plan A était d’avoir accès direct, le plan B était d’avoir accès à la visite 30 minutes plus tard (et refaire un tour dans certaines sections), le plan C était de s’inscrire pour la fin d’après-midi après avoir visité un autre musée.

Ça demande un peu d’organisation et beaucoup de flexibilité, mais c’était passionnant. En soi, l’abri n’est pas si incroyable : murs blancs, salles vidées de leurs contenus d’origine. On y apprend le rôle de cet abri et son fonctionnement. On voit un vélo qui permettait d’avoir de l’électricité ou de purifier de l’air. La préparation aux attaques par gaz était détaillée. Des effets sonores compensent l’absence de mobilier. Et surtout la grande salle centrale se concentrait sur les bombardements de Paris et la différence entre le traitement médiatique et les faits. Bref, c’est tout un pan de la 2e Guerre Mondiale dont j’ignorais tout.

Côté pratique :
Le musée de la Libération Leclerc Moulin est donc gratuit et en accès libre. On peut probablement le visiter en 2h, nous en sommes sorties au bout de 3h, sans avoir tout vu.
L’abri se découvre en une vingtaine de minutes maximum, sur inscription à l’accueil le jour même. Il faut descendre (puis remonter) une centaine de marches bien escarpées. Il est possible de le découvrir en réalité mixte (à partir de 14 ans, je n’ai donc pas de détails).
Il y a des casiers sur place et un parc juste à côté pour le pique-nique.

La 2e Guerre Mondiale à Paris, c'est aussi fêter la Libération !

Conclusion sur nos visites sur la 2e Guerre Mondiale à Paris

De ces deux visites et même par rapport au musée de la Résistance à Lorris, Nine a préféré le musée de la ville de Paris car c’est celui qui se concentrait le plus sur l’humain. On y découvre la vie et pas juste les faits d’armes de Jean Moulin et Philippe de Hauteclocque. Des femmes et des hommes de la résistance sont présentés pour la personne qu’ils étaient avant tout.
Je partage totalement son avis et j’aime bien cette vision de l’histoire, celle qui nous permet d’imaginer ce que c’était que de vivre là, à ce moment précis, bien loin des décideurs politiques et des conflits diplomatiques.

Bon, maintenant Nine aimerait bien étudier la 1re Guerre Mondiale. Et oui, je sais qu’en Alsace pour une guerre comme pour l’autre il y a pas mal de visite possible mais sans voiture, c’est toujours compliqué.

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