Noël, croire ou ne pas croire au Père Noël

C’est une réflexion que je mûrie, mais qui n’est probablement pas encore totalement aboutie. Ai-je envie de faire croire à ma fille que le Père Noël existe ? Diverses lectures ont fait écho en moi, ainsi que des discussions avec une amie qui n’offre pas de cadeau à sa fille et son collègue qui fait l’ermite avec sa famille pendant les vacances pour éviter toutes les festivités.

Cette année, je pense enfin être à l’aise dans mes baskets depuis que j’ai lu un article par Adeline Alternatives  sur la croyance que l’on met dans le Père Noël selon Maria Montessori. Ce qui me parle est parfaitement cité ici :

Ne pas croire au Père Noël

Cette idée de crédulité entretenue me gêne. Car je suis tout à fait d’accord avec Maria Montessori et je déteste ces blagues qui jouent de la crédulité d’une personne, jusqu’à lui faire douter ensuite de tout ce qui sera dit.

Je n’évoquerai même pas le chantage au Père Noël tellement je trouve ça ignoble.

D’un autre côté j’avais lu un article passionnant sur l’importance du cadeau sans attente d’un retour spécifique. A Noël, l’enfant reçoit un cadeau, juste comme ça. Il n’a pas à faire la bise, à remercier, puisque c’est le Père Noël qui l’offre. Nous sommes alors, en tant qu’adulte/grand dans le don, pour le simple plaisir de donner. L’idée est pervertie le plus souvent, mais c’est pour moi là que se cache l’idéal de Noël : apprendre à se faire plaisir dans le fait de donner sans rien attendre en retour, juste dans le plaisir de savoir que l’on fait plaisir !

Du coup, j’hésite, je suis entre deux idées. Et puis il y a cette amie (et des échanges lus sur internet) qui m’ont permis de voir une position intermédiaire, entre générosité et honnêteté. Noël et la figure paternelle du Père Noël sont partout. Il est impossible d’y échapper dans notre société. De la même façon que, même si Nine n’est pas scolarisée de façon tout à fait légale, pendant les deux dernières semaines d’août tout le monde lui demande si elle est prête pour la rentrée.
Je ne me vois pas dire franchement « le Père Noël n’existe pas ». Je n’ai pas envie de devoir dire devant des enfants qui y croient que le monsieur là-bas est en costume et que les boîtes aux lettres dans chaque marché de Noël sont bidons. Car je pense que le Père Noël a une certaine existence : dans le monde des livres. Il existe au même titre que les dragons et les licornes, les sirènes et les centaures. Chez nous, nous chantons une chanson sur les dragons, nous jouons aux dragons et s’il y a eu un jour un petit doute sur l’existence réelle des dragons aujourd’hui nous sommes d’accord que les dragons n’existent que dans les histoires !

Cela permet de garder l’ambiance, de ne pas dénigrer les faux Père Noël, les chansons, les histoires, les lettres et les costumes. Cela permet aussi de mettre en place la notion de générosité sans retour. Nous faisons des cadeaux car cela nous fait plaisir. Et Nine peut m’aider à trouver ce qui fera plaisir à son papa.

Pendant la période de l’Avent, cela consiste aussi à créer et envoyer des dizaines de cartes de Noël. A ouvrir tous ensemble notre calendrier de l’Avent. L’idée n’est pas d’être dans un consumérisme de folie, mais de se plonger dans l’ambiance de Noël. Ainsi il y aura des chocolats, des bonbons, mais aussi des tampons pour faire nos cartes de Noël, un exemplaire du magazine Cram-Cram, une soirée à regarder le Casse-Noisette ensemble, un après-midi à prendre le thé dans un salon de thé, etc. Nous allons partager du temps ensemble, nous offrir du temps ensemble. De son côté Nine a participé aux remplissages des calendriers de l’Avent de ses tantes.

goûter de Noël à Altkirch
Préparer Noël n’est pas une course d’un magasin à l’autre !

Et le jour de Noël, nous ouvrirons nos cadeaux. Mais comme je ne veux pas que ce soit un événement qui éclipse toute la période de l’Avent, les cadeaux sont modérés. Nine aura deux paquets de notre part, qui s’éclipseront pour quelques semaines si d’autres sont donnés par la famille. Nous souhaitons savourer chaque cadeau et pouvoir tous les essayer le jour même, tous ensemble. Et peu importe qui offre les cadeaux du moment que chacun est apprécié et utilisé.
J’ai, à cause de ça, du mal avec les Noël en famille, où les cadeaux idiots et inutiles sont souvent trop nombreux. Noël à trois, c’est se recentrer sur l’essentiel en toute simplicité.

Le Père Noël est un personnage merveilleux, qui invite à la générosité. Il n’est qu’une inspiration, pas un mensonge et nous tenterons cette année encore de profiter autant que possible de notre temps ensemble.

Je vous souhaite à tous une belle période de l’Avent. Et surtout, ma réflexion étant fraîche, je serai ravie de la poursuivre via les commentaires.

10 commentaires Ajoutez les votres
  1. moi aussi je n’aime pas trop le père noël, avec mon aîné je dirais que c’est passé comme une lettre à la poste, il a suivit le mouvement familiale. L’important pour lui était de faire la fête avec sa famille, de se retrouver autour d’un bon repas et surtout les cadeaux peu importe d’où il venait. Pour mes filles cela a été différent, elles ont pleuré, j’étais l’horrible personne qui refusait le mythe, la vérité elle ne la comprenais pas. J’ai donc été dans la démarche de les initier à toutes les légendes, ainsi il y a pleins de personnages qui apportent des cadeaux à des dates différentes pas toujours pour les même raisons. Ainsi donc le père noël est devenu un énième personnage folklorique.
    Cet année j’ai créé ce document si cela t’intéresse

    1. Ce doit être tellement horrible de devoir mettre les enfants devant la réalité, surtout quand ils l’apprennent à cause de quelqu’un d’autres et non pas parce qu’ils sont prêts et murs.

  2. Pas question de laisser tomber le Père Noël. Il ne manquerait plus que les auditeurs de la réalité gagnent la partie. (J’ai un peu trop lu le Père Pocher de Terry Pratchett désolée). Et lorsque Rodrigue sera plus grand, je lui expliquerait : il y a le vrai, il y a le faux et il y a le mythe.

  3. Ton article fait écho à mon propre questionnement actuel. Little Miss Sunshine aura trois ans ce Noël et est donc tout à fait capable de comprendre et de se souvenir (elle se souvient très bien de Noël dernier d’ailleurs!). L’an dernier, nous étions tout à fait d’accord avec Papa Lou pour laisser le Père Noël de côté, se concentrer sur la magie de la nuit de Noël d’un point de vu plus religieux (de confession catholique, c’est quand même et avant tout la naissance de Jésus que nous fêtons) et sur la joie de passer du temps en famille, d’offrir et de recevoir des cadeaux… Nous en avons parlé aux grands-parents. Et mes parents notamment n’ont pas compris. Le Père Noël pour eux, c’est la magie de Noël. Alors quand Little Miss Sunshine les a chaleureusement remercié en leur sautant au cou et que je les ai entendu répondre, « ce n’est pas nous, c’est le Père Noël qu’il faut remercier », ça m’a mis un coup… Je comprends tout à fait et approuve totalement l’idée du cadeau désintéressé, mais nous en avions parlé un peu lus tôt et ça m’a déçu. Et puis je ne parle pas des livres, des autres enfants, des dessins animés qui parlent et racontent l’histoire de Noël sous l’angle du Père Noël. Alors je crois que cette année, nous allons faire avec. Nous allons essayé progressivement de parler du Père Noël comme d’un personnage de conte, comme c’est le cas de T’choupi ou Totoro. Encore que je doute que Little Miss Sunshine comprenne déja que ces deux personnages sont fictifs, alors le Père Noël… Je pense laissé venir et voir avec le temps… Tu as bien raison, Noël à trois permet de se recentrer sur l’essentiel. Mais comme ce ne sera encore pas le cas pour nous cette année, il faudra faire avec les attentes de chacun pour que ça se passe au mieux 😉

    1. Le plus dur est effectivement l’entourage. Et je suis aussi d’accord que Totoro existe dans leur petite tête. Mais du coup lorsque Totoro cessera d’exister, tout en étant un ami probablement pour la vie, le Père Noël cessera d’exister car il n’y aura pas eu d’insistance sur le fait d’exister. Depuis que j’ai commencé à y réfléchir, je trouve que la pression est bien plus dans le discours des adultes que dans les histoires/films/etc. D’où la difficulté a allé à contre courant…

  4. On peut plonger dans la magie de Noël, sans jouer de la crédulité de l’enfant. Plonger dans la magie d’un Noël qui ait du sens pour nous. Si pour vous, c se recentrer en famille, c le meilleur des Noëls:-)
    Chez nous, c le plaisir de l’Avent, préparer un calendrier avec des petits mots, des bons pour un temps jeux partagé ou une douceur faite maison..et c’est le temps de la création de cartes. Des cartes de Noël, faites de petits bouts de récup, papier cadeau, journaux, offerts…
    Enfin, un livre pour étayer la réflexion:  » faut-il croire au père noël? » de Martyne Perrot.Bien avant que Noël soit récupéré par l’Eglise et Coca Cola, il y avait déjà des figures de générosité…et la fête des lumières!

      1. Avec plaisir pour la référence:-)
        Oui, la période de Noël est ce que nous en faisons…Moi je me régale à l’avance, en pensant  » chouette » toutes les heures à créer, à partager des moments créatifs avec mon enfant…
        Belle période de l’Avent à vous aussi!

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