Cancre ou amateur d’histoire, il y a des personnalités que tout le monde connaît. Vercingétorix et Jules César sont de ces hommes dont le nom traverse les siècles pour finir dans les manuels d’histoire ou mieux encore dans les rêves de grandeurs des enfants.
Mais ce n’est pas la postérité des ces chefs de guerre qui nous ont conduit au MuséoParc Alésia.
L’année dernière, en allant découvrir les Anis de Flavigny, mon regard a été accroché par l’architecture surprenante du MuséoParc : un bâtiment circulaire avec une résille en bois qui se fond dans le décor pastoral de la Côte d’Or. Je crois que le bâtiment aurait abrité n’importe quel type de collection, j’aurai essayé de m’y rendre, mais j’avoue que les Gaulois est un thème plutôt sympathique, que l’on soit lecteur des aventures d’Astérix ou non.
Alésia, un centre d’interprétation à visiter à tout âge
Un centre d’interprétation se distingue d’un musée par son objectif. En visitant le MuséoParc Alésia, on doit saisir l’événement historique que fut le siège d’Alésia. On ne se promène pas d’une vitrine pleine d’objets à une autre. On passe devant des fresques, des frises, des schémas. On rencontre les différents protagonistes, on compare les équipements militaires des uns et des autres.
Nine avait un temps d’avance pour cette visite, car elle avait visionné à plusieurs reprises un épisode de C’est pas sorcier et lu un documentaire très bien fait sur le sujet. Comme de plus en plus souvent, je me suis sentie bien inutile sur place. Équipée de son audioguide (sur le programme enfant), elle avançait seule d’un espace à un autre. Il n’y a bien que pour suivre le déroulé des batailles qu’elle avait besoin de moi (heureusement qu’elle ne sait pas encore totalement lire!).
Ma mère et ma sœur qui nous accompagnaient (et nous servaient de chauffeurs pour le trajet aller) ont visionné le film de 20 minutes. Nous, nous avons pris le temps de lire les schémas, car le film est déconseillé au moins de 8 ans (et de l’extrait que j’ai vu, je pense que l’on peut même attendre 10 ans pour les enfants les plus sensibles).
Voir de près des fortifications romaines
Que l’on se sent petit quand on prend place à côté de la reconstitution des fortifications romaines. J’avais également l’impression d’être dans un décor de cinéma, avec d’un côté une ado qui faisait la sieste sur un banc et de l’autre une Nine bien plus intéressée par les grenouilles vivant sur place.
Pendant l’été des animations ont lieu sur le site, y compris entre les deux fortifications (deux car une pour bloquer les assiéger et l’autre pour se défendre de l’armée de secours). Cela doit avoir une tout autre allure loin du calme du printemps.
Essayer le tissage antique
J’adore l’archéologie expérimentale. À partir de fragments, de trucs et de bidules que le néophyte ne comprend pas, des historiens, archéologues et passionnés tentent de fabriquer l’objet d’origine. Le résultat nous en apprend plus sur la vie quotidienne de l’époque concernée.
Nous avons rencontré Joanne Millet-Brasquer, tisseuse passionnée du collectif Anatis Ordo. À partir de documents historiques et d’objets archéologiques, elle reproduit des motifs de diverses époques et donc conçoit les métiers à tisser qui permettent ce résultat.
Plusieurs dimanches dans l’année, elle est présente dans le cadre d’un atelier MuséoFac au MuséoParc Alésia et chacun peut s’essayer au tissage. Nine et moi sommes chacune reparties avec un ruban suffisamment long pour nous faire un bracelet ou un bandeau.
C’était l’un des meilleurs moments de notre après-midi, non pour le tissage en lui-même (que nous connaissions déjà un peu même sans l’avoir fait nous-même grâce à une tisseuse de kelsch alsacien), mais bien pour la discussion pendant tout notre atelier.
Découvrir la ville gallo-romaine d’Alise Saint Reine
Alise-Sainte-Reine est le nom de l’actuelle ville du site Alésia. Et si dans la plaine se sont déroulées de sanglantes batailles, sur l’oppidum, la vie a rapidement repris son cours dans une ville gallo-romaine (habitée du 1er au 5e siècle après J.-C.).
Il s’agit d’un site archéologique, un peu brut et pas facile d’accès (intellectuellement parlant). Des visites guidées sont régulièrement organisées et je pense que tant que le musée archéologique n’aura pas ouvert ses portes ce sera la meilleure façon de profiter du lieu.
Du coup sans guide, nous n’avons fait qu’un tour rapide du site de fouilles. J’ai toujours un peu mauvaise conscience à ne pas profiter pleinement des lieux où je sais ne pas pouvoir retourner facilement. Mais je me suis consolée avec l’idée que nous avions visité la ville gallo-romaine d’Augusta Raurica quelques semaines avant (avec un super livret jeu pour les familles) et que nous venions de passer 2h30 dans le centre d’interprétation…
Que faire d’autres à Alésia ?
Cet article ne suit pas le déroulé chronologique de notre journée, mais plutôt l’importance que chaque moment a dans nos souvenirs et dans notre appréciation positive de la journée.
La journée n’aurait pas été complète sans un rapide salut à la statut de Vercingétorix. Haute de 6,60 m, posée sur un socle de 7 m, elle a été réalisée par Viollet-le-Duc et elle en impose par sa classe et sa grandiloquence. On voit bien l’origine (historique) de certains clichés sur les Gaulois, comme la belle moustache !
Chaque année le centre d’interprétation d’Alésia accueille une nouvelle exposition temporaire. Cette année elle est dédiée au coq, symbole non officiel de la France. On suit son histoire, son lien avec les Gaulois, ses succès et ses désenchantements au fil des politiques nationales. Cette exposition fait suite (de part sa localisation) à la présentation sur le siège d’Alésia. Du coup, nous ne l’avons parcouru que très rapidement, notre attention étant porté en priorité sur l’Antiquité.
En fait, je pense que si l’on vit dans la région (et que l’on a un enfant curieux), il faudrait prévoir trois visites pour avoir le temps d’absorber toutes les informations : une visite juste pour la bataille d’Alésia, une autre pour la ville gallo-romaine et une dernière pour l’exposition temporaire.
Nous avons déjeuné sur place, pas vraiment par choix, mais plutôt par manque d’organisation. Initialement nous voulions pique-niquer, mais nous sommes parties sans rien et tout était fermé à Venarey-les-Laumes (d’où nous avons pris le train). Du coup, nous avons testé le restaurant le Carnyx, pour 14 € le menu par personne. C’était bon, mais j’aurai préféré être en plein air.
Enfin je suis terriblement frustrée par le peu de supports disponibles pour les enfants sur les Gaulois. Les éditeurs jeunesses sont prolifiques concernant l’époque (et la culture) romaine, voir éventuellement gallo-romaine. J’ai bien conscience que cela est dû à un manque de traces écrites, mais quand on voit tout ce qui est écrit sur la préhistoire, je me dis que c’est une excuse facile.
Bref, tout ça pour dire qu’on va se contenter de lire et relire le hors-série de Beaux Arts sur la Bourgogne gauloise (si les textes ne sont pas hyper adaptés pour les enfants, les illustrations et schémas compensent largement) et Mes p’tits docs sur les Gaulois (oui j’ai conscience du grand écart entre ces deux titres lus avec ma fille).
Par contre la boutique nous a donné l’occasion d’acheter un métier à tisser et un cahier sur le métier d’archéologue.
Nous commençons tout juste à découvrir l’Antiquité, donc il n’y a pas à douter que j’aurai d’autres lieux à vous présenter prochainement pour mieux comprendre cette période historique. En attendant, vous pouvez relire mon article sur le Préhistomuseum (en Belgique) ou celui sur plusieurs sites médiévaux en France.
Le MuséoParc Alésia nous a offert l’entrée gratuite à Nine et à moi-même. Ma mère nous a offert le déjeuner. Et j’ai payé toutes nos autres dépenses. L’article ci-dessus est une présentation personnelle, de notre après-midi sur place, un beau dimanche de juin.
L’expo sur le coq a l’air très intéressante!
Et la région est très sympa pour les adeptes des voyages en vélo (j’avais déjà écrit un article sur le Canal de Bourgogne)…