Le Musée en Herbe à Paris et son exposition araignées, lucioles, papillons

Dans ce qui me semble être une autre vie, alors que Nine n’avait pas encore 3 ans, elle a participé à son tout premier atelier dans un musée au Musée en Herbe à Paris. C’était sur Niki de Saint Phalle et je ne pourrais en dire plus car elle y était avec son père. Autant vous dire qu’à l’époque déjà, on ne se posait pas la question sur le fait d’emmener un enfant dans un musée.

Entre temps nous avons quitté la région parisienne, Nine est devenue absolument fan des ateliers proposés par les musées mulhousiens et Paris n’est plus qu’une destination pour les vacances. J’ai aussi affûté mon regard sur les musées ayant essuyé remarques désagréables des employés, installations non adaptées et livrets jeux inintéressants. Je suis toujours aussi convaincue que les enfants ont toute leur place dans les musées, mais il est vrai que tous les musées ne sont pas faits pour rassurer les parents hésitants.

activité au musée en herbe
Création en cours lors de la visite de l’exposition sur Atlas

Le Musée en Herbe, qu’est-ce que c’est ?

Avant toute chose, le Musée en Herbe n’est pas un musée pour enfant, ni un sous-musée. C’est un établissement intergénérationnel qui propose une « approche de l’art basée sur le jeu et l’humour » (source). L’objectif est de rendre l’art accessible à tous, à travers des ateliers, des visites guidées et une accessibilité pour les personnes en situation de handicap ou de précarité.

Par ailleurs c’est un établissement qui fonctionne uniquement avec des expositions temporaires. Les thèmes semblent être vraiment très variés. Ainsi nous avons visité l’exposition Walk the Line with L’Atlas sur l’artiste de street-art Atlas et la semaine dernière nous avons découvert Araignées, lucioles, papillons (avec une entrée gratuite offerte par le musée pour nous deux).

Deux visites, deux ambiances artistiques et deux contextes bien différents. La première fois, nous y étions un jour de semaine, en fin de journée, hors vacances scolaires. Nous étions les seuls visiteurs et nous sommes restées presque 2 h. La seconde fois, nous y étions en période post-confinement, masque et réservation obligatoire, vacances scolaires, fin de matinée, il y avait plusieurs familles. Un peu en raison des autres visiteurs (mais pas seulement), nous y sommes restées 1h15. Il faut dire que nous aimons prendre notre temps, car la durée moyenne pour une visite doit probablement être de 45 minutes.

Une véritable approche artistique

Lors de ces deux expositions, j’ai vraiment apprécié que des artistes dit « classiques » soient inclus dans la présentation à côté d’œuvres méconnues et d’artistes contemporains. Ainsi dans l’exposition sur les araignées et autres petites bêtes, se côtoient Salvator Dali, des masques araignées de Côte d’Ivoire et les créations fluorescentes du street-artiste Ludo. Et bien sûr à l’entrée se trouve une magnifique araignée de Louise Bourgeois, au côté de 4 véritables araignées dans leur vivarium.

On ne propose pas de l’art au rabais sous prétexte que de nombreux visiteurs ne sauront pas lire. On ne fait pas non plus de classification ou de snobbisme, aucune emphase n’est mise sur les artistes le plus célèbres.

Visiter en famille le Musée en Herbe
Observer, apprécier et comprendre avec le livret jeu en main

Un musée où l’on se sent bien

Bon d’accord, en deux visites, tout le personnel n’avait pas toujours un grand sourire, mais c’était presque ça.

Mais chaque visiteur est véritablement accueilli. La personne à l’entrée s’est toujours adressée à Nine, en lui parlant vraiment et en nous présentant à nous deux ce que proposait l’exposition. Puis on s’est vu remettre un livret jeu afin de visiter en toute autonomie. Dans chaque salle il semble y avoir des « activités » à faire (pour toucher / manipuler / créer) et le personnel sur place n’hésite pas à inviter les enfants à en profiter.

Nine a fouillé dans un bac à sable pour faire de l’archéologie lors de l’exposition sur Atlas (probablement la raison pour laquelle nous y sommes restées si longtemps) et a éclairé des lucioles pour les faire briller.

Dans ce musée, je ne stresse pas à l’idée qu’un gardien de salle va nous sauter dessus car elle aura parlé à voix haute ou bougé trop vite. Bien sûr, on ne crie pas et on ne court pas. Mais, c’est en visitant le Musée en Herbe la première fois que je me suis rendue compte que j’étais sur le qui-vive en permanence et que je reportais cette pression sur Nine.
Un exemple bête : elle adore s’asseoir par terre pour remplir les livrets jeux ou pour dessiner. Autant dire que dans la majorité des musées, je n’ai pas le temps de m’en rendre compte que quelqu’un est déjà sur elle car il est « interdit de s’asseoir »…

Dernier point vraiment appréciable : les œuvres sont beaucoup moins hautes que dans un musée classique. Je sais bien que Nine est grande à présent, mais dans certains lieux, elle me demande encore de la porter pour voir telle ou telle œuvre de face. Au Musée en Herbe ce n’est pas le cas (ni au Louvre-Lens, le prochain musée que je vous présente). Je ne la porte nulle part et pourtant, je n’ai pas l’impression d’avoir à me baisser pour en profiter également (sauf pour les araignées vivantes, mais je n’avais pas vraiment envie de les voir de toute façon).

Mon avis sur l’exposition Araignées, lucioles et papillons

Entre nous, si cela n’avait tenu qu’à moi, je n’aurai pas vu cette exposition car je n’aime pas trop les petites bêtes. Sauf qu’en réalité, c’était vraiment très intéressant.

Nous avions déjà vu une exposition sur les araignées au Muséum d’histoire Naturelle à Nantes et nous avions lu Le petit monde de Charlotte (que je vous conseille au passage). Donc nous étions plutôt au point sur l’araignée comme animal et sujet scientifique. Mais nous n’avions jamais réfléchi à ce thème sous l’angle de l’art et même si je suis sûre qu’il aurait été possible de faire et dire beaucoup plus, c’était déjà très intéressant.

La salle préférée de Nine est une installation de Ludo, Light and Magic in a Sweet Industrial Infinity qui nous a immédiatement fait penser à Infinity Mirror Room de Yayoi Kusama découvert au Musée des Beaux-Arts de Nancy. Nous avons beau savoir que ce n’est qu’un jeu de lumière et miroir, c’est magnifique et envoûtant.

Moi j’ai préféré la dernière salle, sorte de cabinet de curiosité, pour l’abondance, les papillons, les créatures fantastiques, la malle d’explorateur…

lucioles Ludo street-art
Les lucioles de Ludo
cabinet de curiosité Musée en herbe
La dernière salle et son cabinet de curiosité lors de l’exposition Araignées, lucioles, papillons

Cette exposition est visible jusqu’au 3 janvier 2021.

À savoir avant une visite

Le Musée en Herbe est un lieu génial ! Si vous n’avez jamais osé emmener vos enfants au musée, allez-y ! Si vous êtes déjà de grands amateurs de musées, allez-y ! Si vous n’avez pas d’enfants, allez-y !

Par contre, je préfère le répéter, c’est un lieu assez petit. Je pense que la majorité des familles font le tour des expositions en 45 minutes. L’avantage est que cela permet de tout voir sans entamer la motivation des enfants, sans commencer à ressentir de la fatigue à se déplacer en piétinant. L’inconvénient est que nous aimerions en voir plus à chaque fois.

Actuellement la réservation est obligatoire avant de s’y rendre. Il faut choisir un créneau horaire et être à l’heure.

Toutes les informations pratiques sont disponibles sur le site du Musée en herbe (horaires, tarifs, ateliers).

Mention spéciale : si j’ai payé moi-même mon entrée pour l’exposition sur Atlas, nous avons été invité gratuitement pour l’exposition Araignées, Lucioles, Papillons.

Musée en herbe Paris

2 commentaires Ajoutez les votres
  1. Je me retrouve parfaitement dans ce que tu décris du Musée en Herbe ! Pour ma part, je l’ai fréquenté lorsqu’il était encore rue Hérold (1er) et je me souviens d’expositions parfaitement scénographiées pour les petits … et pour les grands ! Que ce soit « La vache de M. Warhol » en 2009 ou « Le Musée imaginaire de Tintin » en 2016, j’ai apprécié à chaque fois leur pédagogie basée sur le jeu et l’humour. Et leurs animations hors scolaires sont parfaites pour cultiver la curiosité des plus jeunes ! Merci pour l’éclairage offert sur une structure atypique qui vaut largement le détour ! Même si l’exposition temporaire en cours ne m’attire pas, ça m’a donné envie d’y retourner et je vais surveiller la prochaine.

    1. Je suis ravie de t’avoir remis en tête ce lieu. Surtout que la diversité des expositions devraient bien finir par te donner envie d’y retourner.
      D’ailleurs j’ai oublié de dire qu’il y a aussi des animations strictement pour les adultes. Pas besoin d’avoir un enfant pour en profiter.

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