J’ai un peu de mal avec la notion d’incontournable. Est-ce que le Louvre est un incontournable à Paris quand on a des enfants ? Aucune idée, tout dépend de vos enfants, du temps que vous séjournez dans la capitale, de vos goûts et même de la météo.
J’ai choisi d’emmener Nine visiter le Louvre car j’aime beaucoup ce musée et qu’elle apprécie les œuvres de Léonard de Vinci. Quoi de mieux que de voir la Joconde en vrai, quand on a découvert l’artiste quelques semaines plus tôt par le biais d’activités sur l’Italie ?
Si vous cherchez une liste des musées incontournables à faire avec des enfants à Paris, passez votre chemin. Si vous souhaitez plonger dans nos souvenirs et vous en inspirer pour concocter une balade dans quelques musées classiques, alors installez-vous confortablement, aujourd’hui je vous emmène au Louvre.
Nota Bene : notre visite a eu lieu décembre 2016, avec Nine âgée de 5 ans
Le Louvre aujourd’hui : un musée vertigineux
Saviez-vous que le musée du Louvre présente à ses visiteurs seulement 35 000 œuvres ? Un chiffre dérisoire face au nombre d’œuvres totales, soit 460 000 œuvres exposées ou conservées. Ce sont des chiffres tellement vertigineux qu’il est difficile de se les représenter.
Alors pour rendre cela plus concret, j’ai fait quelques calculs. Je suis partie de l’idée (absurde) de ne passer qu’une minute devant chaque œuvre et du fait que le plus souvent le musée est ouvert de 9h à 18h. Il faudrait alors 65 jours pour tout voir !
Et bien entendu, un tel calcul ne prend pas en compte les 14,5 km de couloirs ni les 10 000 marches éparpillées dans le bâtiment.
Alors oui on peut se rendre au Louvre pour flâner. Dans ce cas-là je vous conseille de commencer par la Cour Marly.
Cependant je pense que le Louvre peut vite devenir l’enfer pour une famille, quand personne n’est préparée à l’immensité des lieux, à la foule de touristes, à la sensation d’être dans un labyrinthe.
Je n’habite plus Paris, je n’ai plus l’occasion de me rendre tranquillement au Louvre quand j’ai deux heures de libre devant moi. D’un autre côté Nine est une curieuse insatiable qui aime tout savoir tout voir. Alors la préparation a commencé par une omission suivi d’une vérité. Elle ne sait pas qu’il existe au musée du Louvre des trésors du Moyen-Âge ou l’appartement de Napoléon III. Mais elle savait que quoiqu’il arrive nous ne verrions pas tout.
Le Louvre en famille : s’approprier le musée
Ma mission principale pour notre première visite en famille était d’emmener Nine voir des choses qu’elle connaissait.
C’est ainsi que nous avons snobé plusieurs centaines d’œuvres pour rejoindre la galerie des peintres italiens. Avec toute la discrétion propre a une enfant de 5 ans, elle s’est alors exclamée « le tableau préféré de papa ! » ou encore « c’est trop beau, prends moi en photo ! ». J’ai du lire tout le descriptif lié à la Victoire de Samothrace puis lire le nom de tous les peintres ayant fait des œuvres qui lui plaisaient.
Et bien sûr nous avons vu la Joconde. Il y avait beaucoup de monde, mais à cet âge-là, depuis les bras de maman, on s’en moque (surtout quand la maman est grande, c’est vrai).
« Regarde maman, tout le monde se colle pour voir le plus petit tableau de la salle, alors qu’il n’y a personne devant le plus grand tableau ! »
J’adore le Louvre. Mais je crois que mes plus belles visites, mes meilleurs souvenirs, sont associés à la chance que j’ai eu d’être présente lorsque certaines personnes découvraient ce musée pour la première fois. La surprise des lieux, de la taille des œuvres, la sensation d’être perdue et brusquement se retrouver face à un truc que tout le monde connaît et qu’on ne savait pas être à Paris.
Le Louvre avec des enfants : un grand terrain de jeux
Pour compléter ce premier aperçu du Louvre, puisque nous n’avions aucune idée précise en dehors de Léonard de Vinci, j’avais récupéré à l’accueil des livrets-jeux pour enfant. Pour mon propre plaisir, j’ai choisi de découvrir les Arts Islamiques (section qui a ouvert après que j’ai quitté la région). Le circuit offre une introduction, on voit peu d’œuvres, mais on les regarde vraiment et c’est à mon sens le plus important. Plusieurs dispositifs pour les personnes aveugles ainsi que des vidéos sur le travail des artisans enrichissent la visite.
Nous avions également pris le livret-jeux dédié à la section Égyptienne, mais nous y avons pris moins plaisir. Le livret (ou la section) a mal vieilli. Les activités sont peu intéressantes, le tout est très professoral. Et puis, comme toujours, il y a beaucoup de monde. Alors je range le livret et je me fie à mes souvenirs pour lui montrer des petits trésors, comme l’incroyable hippopotame bleu.
Je n’ai obtenu de quitter le musée qu’en soudoyant ma fille. Je lui ai promis la pâtisserie de son choix dans un lieu unique. Le quartier du Louvre n’étant pas propice à un goûter en famille (il y a très peu d’adresses gourmandes sympas), nous avons rejoint en métro une adresse choisie à l’avance, le café de Shakespeare and Co. Nous nous sommes installées sur l’une des tables en extérieur sous des guirlandes colorées, pour conclure la journée en admirant Notre Dame de Paris toute illuminée.
Pratique : en plus des livrets disponibles à l’accueil, certains parcours peuvent être imprimé et donc lu et choisi avec soin, de chez soi. Vous les retrouverez ici.
Initialement je voulais poursuivre mon article avec notre visite du musée d’Orsay, mais cela donnait un article beaucoup beaucoup trop long. Alors rendez-vous dans quelques jours pour une deuxième visite parisienne.
En attendant, je vous conseille la lecture des articles suivants :
– notre avis sur le Musée de l’Homme, très bien fait et avec une vue magnifique sur la Tour Eiffel ;
– L’article d’un papa qui vous propose 5 musées parisiens méconnus, dont le musée de la Police ;
– quelques idées pour apprécier les visites de musée en famille ;
– quelques adresses pour alléger le budget en privilégiant les activités gratuites à Paris.
J’aime beaucoup la section égyptienne du musée ainsi que la section grecque. La cour de Marly (les cours en général) est très agréable, mais je crois que ma partie préférée se trouve au sous-sol avec les murs de l’ancien château. Dans le coin du musée, il y a le cercle norvégien de Paris qui organise parfois des repas dans une salle avec une vue superbe 🙂 Shakespeare and co, je connais mais je trouve que malheureusement il y a toujours beaucoup de monde et je m’y sens limite claustrophobe :p J’y suis allée une fois, je n’y retournerai pas (sauf si un jour, il y a peu d’affluence !:)
J’avais oublié les sous-sol du musée, c’est effectivement un bel endroit, mais de plus en plus bondé également…
Pour Shakespeare and Co, il faut choisir les horaires. Car il y a bien trop de touristes qui s’y rendent juste pour découvrir les lieux et non pour acheter des livres. Le café est par compte à oublier à moins de pouvoir prendre place en extérieur. Mais ça je ne le savais pas lors de la première visite dont je parle dans mon article. On a juste eu beaucoup de chance je crois (ou les parisiens avaient trop froid, alors que nous venons d’Alsace on était bien en terrasse).
« Ma mission principale pour notre première visite en famille était d’emmener Nine voir des choses qu’elle connaissait, »
vous dites bien ! C’est vrai qu’il y a quelque chose d’émouvant pour les enfants à voir de leurs propres yeux les œuvres sont ils ont entendu parler ou qu’ils ont vues dans les livres. Pour les adultes aussi d’ailleurs. Je trouve particulièrement émouvant de tomber ‘par hasard’ sur une œuvre que l’on connaissait de nom. Par exemple un étranger qui flâne par le Panthéon et qui tombe nez-à-nez avec Victor Hugo.
Il y a l’émotion que l’on ressent mais aussi le côté rassurant. Que ce soit le Panthéon ou le Louvre, il y a tellement à voir que l’on peut se sentir un peu perdu. Et là, l’œuvre connue apparaît comme un visage familier dans une foule.