A plusieurs reprises, j’ai lu que la seule alternative à la consommation énergétique engendrée par le fait de voyager était de ne plus voyager. Une solution que certains sont prêts à suivre en prônant l’importance du tourisme local et la découverte de sa propre région. Mais chez nous, le voyage est un élément fort dans notre quotidien qui tente par ailleurs d’être le plus respectueux des hommes et de la planète.
En deux billets, je souhaite vous présenter notre démarche globale, comprenant l’avant et le pendant du voyage. C’est à dire le temps des réservations, puis celui où l’on profite de ce qui nous entoure.
Un état d’esprit
Aujourd’hui les gestes en faveur de l’environnement sont entrés dans le quotidien de beaucoup, par réflexe ou après une véritable réflexion personnelle. Autant dire que si l’on n’est pas capable de faire plus que trier ses déchets à son domicile, il est illusoire d’espérer pouvoir faire beaucoup mieux pendant ses prochaines vacances.
Nous sommes en faveur de la simplicité volontaire qui pointe du doigt que le bonheur ne passe pas par la consommation. Nous avions peu, nous utilisions les structures collectives et nous favorisions le bricolage à l’achat de produits finis. Cela passait aussi par une volonté de manger local et de saison, la seule limite étant souvent le budget que l’on peut mettre chaque semaine dans les courses.
Je dois avouer que cette démarche m’évite de trop culpabiliser quand je fais un aller-retour en avion par an.
Choisir le meilleur transport
C’est la question qui fâche, car si ce n’est pas impossible, c’est totalement exorbitant de rejoindre le Canada en bateau (à moins de se trouver une place sur un bateaux en cours de repositionnement mais je en sais pas faire).
Le débat sur la question des transports est bien connu et revient dans les médias tous les ans avant les vacances d’été. L’avion est extrêmement polluant alors que le transport le plus vert est le bus. Sauf que les chiffres avancés sont à prendre avec des pincettes. Ainsi les compagnies aériennes ont tendance à faire leur calcul en partant du principe que l’avion est plein. Tandis que pour les voitures on inclut un seul passager…
Le plus important est qu’il n’y a pas, à mon avis, une bonne et une mauvaise réponse. Il y a de très nombreux facteurs à prendre en compte que les chiffres établis pour chaque type de transport ne prend pas en compte.
Voici quelques éléments à garder en tête au moment de faire votre choix :
– la durée du transport, de porte à porte, soit en incluant les deux heures d’embarquement à l’aéroport ;
– le tarif tout inclus, soit le bus pour rejoindre l’aéroport, ou la voiture/le vélo de location de l’aéroport/la gare à votre maison de campagne ;
– vos contraintes personnelles, soit la présence d’un enfant impatient, l’envie de prendre le temps, d’économiser une nuit d’hôtel en dormant dans le bus, le nombre de passager, la possibilité de proposer du covoiturage, etc ;
– réfléchissez à la possibilité de louer des vélos sur place et donc à l’importance relative de la voiture.
Et ne nous leurrons pas, malgré tous nos idéaux, il est parfois difficile de faire le choix le plus écologique pour son projet. Ainsi nous avons fait Paris-Zagreb en avion, car le train et le bus demandent plus de 24h de route, difficile à faire avec une enfant de 20 mois.
Puis au moment de vouloir réserver Zagreb-Athènes, nous avons découvert une escale obligatoire à Istanbul. C’est dans le but de rentabiliser ce changement d’avion que nous avons posé nos sacs deux semaines en Turquie.
Depuis j’ai découvert un site très utile qui permet de comparer les différentes possibilités de rejoindre deux villes. L’avion va trop vite pour moi et est trop polluant. La suite de notre voyage va donc se faire en bus, en bateau et en train autant que possible. Cela implique également de laisser tomber les grandes distances et de se déplacer en saut de puce.
Ce n’est pas toujours le plus économique et encore moins le plus rapide. Pour rejoindre Argassi en Grèce à Cefalu en Sicile, nous allons prendre deux bus, trois ferries, six trains, pas sûr que ce soit moins cher qu’en avion. Concernant la durée du voyage, nous avons notre temps, donc nous visiterons certaines villes italiennes au lieu de seulement courir d’un train à un autre. Mais c’est ce qui se rapproche le plus de ma vision du voyage à échelle humaine.
Choisir la destination, réserver son hôtel
Je ne savais pas trop de quoi parler en premier des transports ou de la destination… Car dans certains cas, quand le seul moyen de transport convenant à votre bourse est l’avion, alors que c’est absurde de le faire d’un point de vue écologique (je pense à Paris-Londres, ou Paris-Genève), que faire ? Au choix, on peut économiser un peu plus, décaler la date de son voyage, changer de destination.
Quoiqu’il en soit, il existe aujourd’hui de nombreuses aides pour placer son prochain voyage sous le signe du respect de l’environnement. Agences de voyage spécialisés, labels ou plus simplement guide papier. J’aime beaucoup par exemple les guides Viatao qui proposent des guides papiers comme le Routard ou le Lonely Planet avant eux, mais en ne sélectionnant que des adresses alternatives (éthiques ou bio).
Pour les labels, il y en a pour tout, il y en a même probablement trop pour s’y retrouver : Flocon Vert pour les stations de ski, les Gîtes Panda dans les parcs régionaux, la Clef Verte pour les hôtels, campings et restaurants, l’Accueil Paysan pour des vacances à la campagne.
Il est important de bien se renseigner et de comprendre ce que signifie chaque label. Ainsi BioHôtel est présenté comme un label alors qu’il s’agit d’une chaîne d’hôtels, dont la démarche est axée uniquement sur l’alimentation !
Je suis d’accord, cela peut vite devenir prise de tête. Personnellement nous louons des appartements et privilégions la location directement auprès de particulier. Moins il y a d’intermédiaires, mieux nous nous portons et surtout nous favorisons ainsi l’économie locale.
Un autre facteur très important est l’emplacement de notre logement. Un site labellisé mais pour lequel la voiture individuelle est indispensable risque de créer une empreinte écologique plus importante qu’un hôtel non labellisé mais favorisant la marche. Nous réalisons donc 90% de nos déplacements à pied (même à Istanbul, ville assez étendue).
Un sujet en perpétuelle évolution
Encore une fois, il s’agit là de ma vision des choses, de notre tentative d’agir au mieux dans les limites de notre budget, de ce qui est à notre portée et en fonction de nos projets (la Grèce était une étape obligatoire pour revoir une amie par exemple).
J’espère en tout cas que cet article suscite des avis, des idées à partager et échanger. Car c’est pour moi un sujet sur lequel on ne peut que progresser et ce, grâce aux autres.
La semaine prochaine je vous proposerai la suite, avec cette fois-ci mes réflexions et nos gestes pendant le voyage.
Une réflexion que je me fais également à chaque fois que nous prenons l’avion. Mais il y a des destinations pour lesquelles on n’a pas le choix (je pense à notre dernier voyage au Japon, où alors on n’y va pas!), il y a des choix qui n’en sont pas (certains pays peuvent être visité en train, je pense notamment au Japon, alors que pour d’autres la location d’une voiture sera quasi inévitable!), des contraintes de toutes sortes (bébé, poids des valises, temps de transports, tarifs,…) et tu l’explique bien dans ton article. Mais on n’a finalement parfois l’impression de ne pas vraiment pouvoir choisir. En tout cas à mon sens.
En vacances, on pratique donc, dans la mesure du possible, la même réflexion et les mêmes gestes que chez nous (tri sélectif, achat locaux pour favoriser l’économie local, le train/les transports en commun ou la marche le plus souvent possible, et puis tous les gestes qu’on peut avoir au quotidien et qui vont dans le sens de l’économie d’énergie). Chez nous aussi, le voyage, l’ouverture aux autres, tient une place importante dans notre vie. Je ne me vois pas y renoncer. Alors on essaie de se donner bonne conscience, de trouver un juste milieu…
Je suis d’accord avec cette impression de ne pas pouvoir choisir, car c’est ainsi que j’ai ressenti les choses pour le début de notre voyage.
Et puis finalement, nous sommes les seuls responsables du choix de notre destination, donc on essaye d’être maître et conscient de nos choix et de leur impact. Pas toujours positif, mais ça va venir.
Ah oui, quel dilemne ! Nous priorisons la compensation de gaz à effet de serre sur des sites tel Carbone Boréal…Surtout en Amérique en Nord pour visiter d’autres cultures, il faut se déplacer de façon importante…
http://carboneboreal.uqac.ca/accueil/
Merci pour l’information. J’avais hésité à en parler, mais je n’y connais pas grand chose et surtout je n’ai jamais testé personnellement.
Une piste à creuser !
C’est aussi l’eternel question, même sur de « petits » trajets et sur de peties économies de carbone du style : chez ta grand-mère on y va par l’autoroute ou par le nationale, pour utiliser moins d’essence? Oui mais c’est long!
Je ne pensais pas que cela faisait une telle différence en essence. Pffff on ne cesse donc jamais de devoir se prendre la tête.