Quand j’ai commencé à voyager je ne jurais que par les guides Lonely Planet. Puis pour je ne sais quelle destination, le Lonely Planet m’a laissé tomber, ne proposant rien en français. C’était l’occasion de réfléchir au meilleur moyen de choisir un guide de voyage et pas juste de se laisser aller à la facilité d’une marque célèbre.
Mais comment peut-on choisir avec justesse dans un monde qui change si vite ? Comment trouver le guide de voyage dont les informations seront intéressantes et justes ? J’ai décidé de demander leur avis à une maison d’éditions spécialisée sur le sujet : les Guides Ulysse. Oh bien sûr je me doute qu’ils ne vont pas dire du mal de leurs propres guides ou de leur démarche, mais ils doivent bien avoir une petite idée des attentes des lecteurs et des fautes impardonnables dans une édition.
Quels sont les critères pour choisir un guide de voyage ?
Il faut tout d’abord regarder la date de parution afin de s’assurer de la pertinence des renseignements.
Puis, il faut aussi déterminer de quel genre de guides nous avons besoin : si on prévoit un voyage avec seulement son sac sur le dos, on choisit un guide pratique avec beaucoup d’informations sur les hébergements, les moyens de transport…. Si on a réservé un séjour dans un hôtel en formule « tout-inclus », on opte pour un guide culturel qui dresse un portrait de la région, de son histoire et de sa culture.
Enfin, certains guides sont aussi conçus en fonction de la durée du séjour ou du mode de voyage.
De ces conseils, qui sont effectivement la base de votre réflexion, j’ajouterai quelques petits trucs que j’utilise moi-même.
Tout d’abord, regardez bien le titre exact du livre. Un guide sur l’Asie Central n’est pas idéal si vous vous rendez uniquement au Kirghizstan. Il en va de même d’un guide sur l’Italie si vous ne visitez que la Sicile…
N’oubliez pas de prendre aussi en compte le feeling, votre goût personnel pour un livre. Le but est de l’ouvrir et de l’utiliser. Vous avez plus de chance de vous y plonger si vous avez plaisir à l’ouvrir. Et peu importe si votre avis est totalement arbitraire.
Tenez, voici ce qui me plaît dans le Lonely Planet : les quelques pages couleurs coupant la lecture. Et ce que je n’aime pas dans le Routard : la qualité du papier. On ne peut pas faire plus personnelle que ça !
Quelle collection pour son guide de voyage ?
Chaque éditeur se développe dans une direction précise. Certains ne proposent qu’une seule collection comme les guides Graines de voyageurs qui s’adressent aux enfants ou encore les guides Viatao (voir ci-dessous) dont les adresses sont choisies sur des critères éthiques et durables. Pour en savoir plus, il faut lire la présentation de la collection sur le site internet de l’éditeur ou aller dans une librairie avec un beau et grand rayon dédié aux voyages.
Enfin si vous le pouvez et dans le cadre d’un séjour dans une région que vous connaissez déjà, n’hésitez pas à chercher un livre en langue étrangère. Personnellement mon guide sur la France est en anglais. Ce n’est pas dans le but de trouver un guide plus complet, mais juste pour changer de point de vue. Même les régions les plus malmenées par les clichés français sont belles et authentiques à travers les yeux d’un Américain. Et c’est pourquoi j’ai chez moi un guide sur Paris écrit par un québécois. Bien sûr je connaissais pas mal des adresses cités avant même de l’ouvrir, mais j’ai bien renouvelé mon stock de futurs sorties gourmandes. Et je testerai bien la balade autour de Bastille, quartier que je connais mal.
Coup de projecteur sur deux collections différentes de guide de voyage
Ces deux guides m’ont été envoyé par leur éditeur ou auteur respectif pour une présentation ici-même. Mon avis n’en reste pas moins personnel.
Les éditions Viatao.com proposent des guides dans différentes régions du monde et de France. Personnellement je n’ai lu et utilisé que leur guide Tao Centre – Val de Loire. Leur spécificité est dans le choix des adresses car toutes sont engagées en faveur d’un développement durable et solidaire. Par exemple, l’arboretum national des Barres est sélectionné pour la qualité de son site, mais le guide nous apprend également qu’il y a un jardin sans pesticide, qu’on y utilise des produits d’entretien biodégradables, qu’un partenariat est en place avec le lycée agricole mitoyen, etc. Le domaine de la Crapaudine (que je ne connais pas) est un hébergement dans la Brenne. Il utilise des produits d’entretien naturels, a une gestion active de ses économies d’eau, s’approvisionne localement avec des produits bio et fait la promotion des artistes locaux.
Jusqu’à présent, j’ai apprécié toutes les adresses testées sur les conseils des guides Tao. En général elles se méritent, il faut oser sortir des circuits touristiques les plus courants, prendre les chemins de traverse. Alors je me constitue une petite liste de ces endroits à proximité de ma famille que j’aimerai visiter : découvrir Orléans, dormir sur une toue cabanée (un bateau à fond plat) à Jargeau, assister aux fêtes franco-écossaises, aller écouter le brame du cerf, etc.
Les éditions Hikari proposent des guides vraiment originaux. Celui-ci est le deuxième que je lis. Je vous avais présenté celui sur Bruxelles ici.
Si Portraits de Stockholm m’a été envoyé par l’éditeur, c’est que l’auteure, Catherine Derieux, était étudiante à l’INALCO en même temps que moi. Pendant qu’elle se passionnait pour l’hindi et le japonais, moi je m’escrimais à comprendre le swahili. Nous sommes loin de la Suède me direz-vous. Alors j’ajouterai juste que c’est Catherine qui m’a fait découvrir le café de l’Institut Suédois à Paris, une adresse que je vous conseille fortement.
Dans ce guide, le lecteur ne découvre pas Stockholm par ses immeubles, ses cafés ou ses musées. Au contraire, on fait connaissance avec ses habitants. C’est la raison pour laquelle, je l’ai lu avec plaisir et sans avoir aucun séjour de prévu en Suède (ce n’est pas l’envie qui manque).
Le quotidien de chacun, son métier, ses hobbys et/ou sa famille nous permettent d’avoir un portrait en kaléidoscope de Stockholm. Une Australienne nous parle de son amour pour Abba et en plus du groupe mythique, nous initie au concept de lagom (ne rien faire qui sorte de l’ordinaire, trouver le juste milieu). Nik Annika nous présente sa famille et par la même occasion nous permet de saisir la discrimination dont sont victimes les Sames. Et au fil des pages on parle de féminisme, de véganisme, de religion, de nouvelles technologies, etc.
Catherine Derieux a su retranscrire à merveille la sensation d’être en train de papoter avec de nouveaux amis, des personnes qui se présentent à nous à le première personne et avec qui on aimerait bien passer plus de temps (enfin certaines, ce livre c’est comme la vie, on ne peut pas avoir d’affinités avec tout le monde).
D’ailleurs en discutant du livre avec elle, elle m’a écrit ce message :
« Il y a des personnes que je connaissais déjà, certaines qui m’ont été conseillées par des amis et connaissances, d’autres enfin avec qui je n’avais aucun lien et que j’ai « découvertes » en faisant des recherches. […] Les entretiens se faisaient en général autour d’un café (après un premier échange en personne avec les gens que je ne connaissais pas pour voir si ça collait bien), mais c’était toujours des discussions assez longues. Avec Selina par exemple – que je ne connaissais pas du tout, mais qui est devenue une amie par la suite (la seule avec qui je n’ai pas eu de rendez-vous préliminaire d’ailleurs) – on avait rendez-vous à 14h… et on est restées à discuter jusque 20h !!! »
Pour finir, je ne peux pas laisser de côté l’aspect guide de voyage. Car si mon plaisir est dans la lecture des portraits, chacun se conclut sur une sélection d’adresses personnelles et il y a en a vraiment pour tous les goûts.
Conclusion
Alors si on résume, pour choisir votre guide de voyage:
– vérifiez la date,
– faites-vous plaisir,
– adaptez le guide à vos projets et votre budget.
N’hésitez pas à commenter si vous avez d’autres conseils ou d’autres critères de sélection.
Merci aux guides de voyage Ulysse d’avoir pris le temps d’échanger avec moi et par la même occasion de m’avoir fait découvrir leur guide Voyager avec des enfants dont je vous parlais ici. Merci également aux éditions Hikari et Viatao.
Le meilleur guide voyage est les personnes que l’on rencontre et les retours des autres voyageurs! Le jour où vous voyagerez sans, tout sera ouvert pour vous!
Voyager sans aucun guide (papier ou blog) reste rare, surtout quand on voyage avec des enfants !
Merci beaucoup pour ton billet et tes conseils !!! Jusqu’à maintenant j’utilisais généralement le guide du routard mais je me rends compte que je ne trouve pas toujours les informations que je recherche…. Je vais me renseigner davantage sur Lonely Planet… Je ne connaissais pas non plus les guides de voyages Ulysse, je vais me renseigner davantage :). Au plaisir d’échanger
Chaque guide a sa personnalité, il faut donc trouver celui qui nous convient et ne pas hésiter à lui faire des infidélités.
J’aime bien la collection des guides Tao: elle permet de sortir des sentiers battus!
Il y en a un sur Paris, je l’avais juste emprunté et je ne connaissais quasiment aucune adresse qui y figurait. j’avais trouvé ça très agréable.