#Enfranceaussi … on fait des maths

Il y a quelques jours se tenait le salon des maths à Paris. Pour rappel, j’habite en Alsace et donc mon envie d’y aller à fait lever de nombreux sourcils. Il y a ceux surpris face à l’idée d’un salon mathématiques et ceux qui n’ont pas compris qu’on puisse faire autant de kilomètres pour ça. Autant dire que je n’ai pas ce genre de réaction quand j’annonce aller voir une belle exposition…

Entre nous, Paris est peut-être un peu loin, mais comme j’ai habité la région un certain temps et que je suis obligée de passer par Paris pour aller presque n’importe où en France, ce n’était pas un problème pour moi.
Et puis, il y a suffisamment à faire à la capitale pour prévoir d’autres visites en plus des maths.

Salon des maths Paris place St Sulpice

Sauf que ce que je n’ai dit à personne avant de m’y rendre, c’est que je comptais sur le multiculturalisme et l’ouverture propre à une grande métropole pour faire disparaître une baisse de motivation de ma fille (grande fan de mathématiques autrement). Si je ne peux m’empêcher de donner mon avis quand un musée invisibilise les femmes (coucou la présentation du musée Singer Laren) ou de mettre en avant les femmes qui ont disparu d’une partie du discours historique (connaissez-vous le nom de la reine qui a habité au Mans ?), je suis moins disserte côté instruction et pédagogie.

Alors OK, ce n’est pas exactement le type de salon que l’on met sur sa liste d’envie pour l’année. Mais certains font des centaines de kilomètres pour aller au salon de l’agriculture (oui, je n’ai aucune mesure dans mes comparaisons), alors pourquoi pas pour des maths.

Cette introduction est déjà bien trop longue mais à ce stade, je n’ai en tête qu’une idée à ne pas oublier de vous dire : c’était trop bien. On y retournera probablement l’année prochaine. Ce n’était pas parfait, c’était fatigant et nous n’y étions vraiment pas le meilleur jour pour ça. Mais…

Il y avait un stand sur la future maison Poincaré, un lieu qui va mettre à l’honneur le patrimoine mathématique et qui se construit en respectant la parité dans tous les éléments d’exposition. J’ai déjà envie d’y aller, en espérant y croiser l’ombre de Sophie Germain.
Il y avait des codes et des astuces. Ma fille et son amie ont adoré l’accueil qu’elles ont reçu au stand des maths en jeans ainsi que le jeu qui leur a été proposé. Moi, j’ai pris plaisir à découvrir des machines pour coder/décoder datant de la Deuxième Guerre mondiale.
Plusieurs espaces proposaient tout simplement de jouer, à des jeux de société assez divers grâce à la présence de plusieurs éditeurs. Il y avait aussi des espaces plus informatifs.
Pendant ma pause café, il paraît qu’il y avait une présentation intéressante sur les maths et le hip-hop (dixit ma fille). Une tente abrite en effet une scène avec des chaises. À partir de la 4e/3e, il est possible de participer à des rencontres avec des mathématiciens et des mathématiciennes, de réfléchir à sa poursuite d’études donc.

tangram japonais
Un stand proposait des tangram poétiques, des énigmes à résoudre tout en suivant une histoire
Mise en avant de mathématiciennes
Deux affiches présentées lors d’atelier scolaire (que nous ne pouvions pas faire donc)

Est-ce que cela vaut le coup de traverser la France pour le salon des maths à Paris ?

Tout dépend de ce que l’on a chez soi. J’en ai marre des ateliers ou salons où tout ce qui est scientifique est masculin, où l’on s’adresse plus facilement au père de ma fille qu’à elle-même, où l’on cherche à jouer et non à comprendre.
Ce n’était pas le cas lors de ce salon des maths sur la place St Sulpice. Ainsi, Nine a découvert les astuces et certains concepts mathématiques qui permettent de gagner au jeu de Nim (mais si, le jeu dans Fort Boyard qui consiste à prendre des bâtons de façon à ne pas avoir le dernier). Il était question, entre autres, de divisions et si à un moment donné l’animateur a dit « mais ça c’est des connaissances plus complexes », il s’est vite repris pour dire « en fait ça implique des additions et soustractions en code binaire ». Et je n’ai aucune idée de comment ça fonctionne mais ça laisse la possibilité de dire « je veux savoir le faire ».
De très nombreux stands étaient tenus par des femmes, d’âges divers, de style divers. Impossible de dire « une femme qui aime les maths ressemble à ça ». Pour paraphraser une certaine pub sans rapport, il y a une véritable invitation à venir comme on est. Et ça fait du bien. La bienveillance, la passion, la transmission, ça fait du bien.

Les voyageurs aiment dire qu’ils voyagent pour se trouver. D’ailleurs on dit que le voyage forme la jeunesse, avec en tête des notions de tolérance et de langues étrangères.
Chez nous aussi les voyages nous forment, même si ça veut dire se passionner pour Marie Curie dans Paris (pour Nine) ou les sites archéologiques de Bologne (pour mon amoureux). Même si ça implique de surveiller les dates des salons mathématiques et des expositions dédiées aux femmes.

Et puis, quitte à rejoindre Paris, nous en avons profité pour dîner de délicieux ramen, refaire un petit tour au Musée Curie, montrer les principaux monuments / symboles parisiens aux amies qui nous accompagnaient.

Manger, se promener, s’amuser…

Cet article rejoint la ronde anniversaire #EnFranceaussi que je vous invite à découvrir chez Sylvie et dès demain, un nouvel article sera à lire chez Sandrine.

19 commentaires Ajoutez les votres
  1. Alors je tiens les maths le plus loin possible de moi. Je les déteste. Je me suis très (très) légèrement réconciliée avec le jour où j’ai du me pencher sur les cours et devoirs de mon fils. J’ai compris que la manière de les enseigner ne me convenait pas et m’avait fait raté beaucoup de choses. Du coup, je plébiscite ce salon, une très bonne idée ( même si je ne ferai pas 5h de train pour y aller)

    1. 5h de train, ça commence à faire beaucoup.
      Et effectivement l’école propose souvent une façon d’envisager les maths, loin de toutes les variations possibles et donc de la chance de trouver une porte d’entrée qui plaît à chacun.

  2. Je ne traverse pas la France pour un salon, mais ça m’a l’air sympa quand même ! Et le jeu de nim, si ce sont les bâtons, c’est bien le concept du modulo à appliquer non ? Je crois que c’est en prépa que j’avais appris ça. Ça c’était utile pour me la taper et gagner à chaque fois

    1. La traversée de la France n’a pas la même longueur suivant d’où l’on part ^^’
      Je ne connais pas le modulo et j’ai loupé le début de l’explication sur les bâtons de Nim, mais sur plusieurs formats, il est surtout question de symétrie et de double (ou division par deux). Mais je n’ai pas une culture scientifique très étendue.

    1. Il s’agit avant tout de jouer et de s’amuser. Les concepts mathématiques sont discrets ou bien visibles, expliqués ou proposés. il y a de quoi se réconcilier avec cette matière qui était bien austère pour notre génération (et probablement celles d’avant).

  3. Sympa l’idée de ce salon même si je ne suis pas certaine de traverser la France pour y aller ! Mais, moi, j’aimais beaucoup les maths pendant ma scolarité.

    1. Sans ma fille, je n’y serai pas allée, je pense que les jeunes sont la cible première d’un tel événement. Mais ça fait du bien de changer de perspective par rapport à un thème jugé « scolaire ».

  4. J’ai une allergie aux maths et à tout ce qui touche aux chiffres en général, plus parce que son enseignement est trop abstrait pour moi que pas manque d’intérêt. D’ailleurs, j’avais aimé participer au concours Kangourou quand j’étais au collège. Bref, une initiative sympa pour tenter de faire aimer les maths, c’est toujours bon à prendre !

    1. Le concours kangourou existe toujours, je l’ai découvert lors de ce salon. Je n’en avais jamais entendu parler mais la personne qui m’accompagnait en avait aussi des bons souvenirs, comme un moment assez unique et marquant.

  5. bonjour, comment vas tu? je n’ai jamais été une matheuse comme on dit alors oui, moi aussi ce genre de sortie me surprendrait. par contre, j’aime bien le tangram comme activité. passe un bon vendredi et à bientôt!

    1. Les tangrams présentés étaient vraiment magnifiques mais n’intéressaient absolument pas les deux demoiselles très matheuses qui m’accompagnaient ! C’était une démarche peut-être trop poétique pour elles…
      à bientôt.

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