Notre non-rentrée 2020

Par certains côtés, je trouve que le temps qui passe s’écoule tranquillement. Puis par moment je me rends compte de toutes les années déjà passés et j’ai la tête qui tourne. Cette année nous passerons notre 5e non-rentrée à Mulhouse. Dire que je suis arrivée ici en pensant y rester deux ou trois ans grand maximum. Et Nine a l’âge où les enfants entrent au CM1. J’ai l’impression que cela devient plus « sérieux » que son entrée au collège aura lieu demain ou presque.

Malgré tout, aucun grand changement dans notre quotidien. Bien sûr il y a de nombreuses choses différentes par rapport à notre non-rentrée en 2019, mais chez nous les changements arrivent progressivement au fil de l’année et non spécifiquement en septembre ou en janvier.

Voici mes attentes, nos projets, nos choix et, indirectement, tout ce qui reste livré au hasard des rencontres et opportunités.

Sept livres à lire à voix haute

L’année dernière nous avions sélectionné quatre livres et un seul a finalement été abandonné au profit d’activités sur Sherlock Holmes. Cette année nous avons listé sept livres que Nine souhaite lire selon leur ordre d’arrivée dans notre appartement.

Nous devrions donc lire (et découvrir) :
– Le royaume de Kensuke (lecture en cours), la seconde guerre mondiale, les singes, le japonais ;
– Les pointes noires, l’univers de la danse classique, le racisme systémique en France ;
– Les Penderwick (acheté d’occasion, sans sa jaquette, je n’en sais donc pas plus) ;
– Kamo, l’agence Babel, l’anglais, la correspondance, la littérature classique ;
– Le voleur de soie, Constantinople et Samarcande, la route de la soie, la fabrication de la soie ;
– Moi, Boy (je ne peux pas en dire plus non plus) ;
– La petite fille au kimono rouge, l’immigration, les différences/spécificités culturelles, les fêtes traditionnelles japonaises.

Cette liste s’est constituée en plusieurs étapes, d’abord j’ai cherché en ligne (principalement grâce à des familles non-scolarisantes anglophones) des pistes de lectures, puis j’ai regroupé chez moi plusieurs titres (par exemple j’ai étudié en CM1 ou CM2 La petite fille au kimono rouge dont le livre était toujours chez ma mère). Je n’ai eu besoin que d’acheter deux titres. Et finalement Nine a pioché dans les romans que nous avons un peu partout et a constitué d’elle-même cette petite pile à lire.

Je n’ai déjà lu que trois livres de cette pile, mais je suis ravie de les relire et de découvrir de nouvelles choses.

Les apprentissages « officiels »

Entre nous, l’inspecteur en charge du dossier de Nine à l’éducation nationale se moque totalement de nos lectures et ne consulte que brièvement les lapbooks que nous réalisons. Lui, il parle de grammaire, d’expression écrite, de résolution de problème… Alors nous devons bien apprendre à parler la même langue que lui.

J’ai regroupé les supports que nous utilisons dans cet article sur le matériel IEF en CM1 (sur le blog Mon autre reflet que je tiens également mais qui est moins personnel que celui-ci).

En fait, la seule chose sur laquelle je dois faire attention, c’est l’entraînement à l’écriture. Nine n’aime pas ça, mais dès qu’elle écrit régulièrement, elle le fait sans rechigner (alors qu’écrire ponctuellement semble impossible).

Organisation quotidienne

Je vais continuer à prendre appui sur le planning IEF que j’ai depuis plus d’un an. Je le trouve pratique car il est facile à utiliser et surtout il permet de cacher les journées de balade au milieu de détails très formels.

Par ailleurs depuis presque un an, je crée chaque lundi une fiche de mission pour Nine. Dessus je note ce qu’elle devrait faire durant la semaine. C’est très large, on y trouve par exemple ses tâches ménagères, l’entretien de son appareil dentaire, mais aussi des numéros de page pour faire des exercices en autonomie et des activités que nous effectuons ensemble.
Par exemple nous faisons deux fois par semaine des maths avec la méthode Défi Maths des frères Lyons. Donc sur sa fiche de mission il y a « Défi maths », deux cases à cocher (pour montrer que c’est fait) et une petite étoile (pour dire que c’est à faire ensemble).

Le système a été mis en place suite aux absences de plus en plus fréquentes de mon amoureux (il est archéologue, ce qui implique de partir du lundi au vendredi). J’avais donc besoin que les choses soient plus efficaces sans que je ne passe mon temps à me demander où nous en sommes et à improviser.

Pour moi, les atouts sont nombreux :
– Je passe 30 minutes à créer la fiche, en une seule fois sans interruption et j’ai une vraie progression qui se dessine. Je le faisais pendant son cours de contrebasse, assise dans un couloir avec mon thermos de café.
– Nine sait ce qu’elle a à faire et peut organiser son temps comme elle le souhaite
– Nous prévoyons des temps de travail ensemble dans un café, moi avec mon ordinateur, elle avec son dossier, le cadre est sympa, on est ensemble mais autonome. Sans distraction nous sommes toutes les deux très efficaces.
– Le matin au petit déjeuner, je peux d’un coup d’œil savoir quelle durée studieuse prévoir ensemble. La fiche reprend aussi les choses que je me suis engagée à faire (comme des crêpes, de la couture ou tout autre activité non essentielle pour moi mais importante pour elle).
– À la fin de la semaine je sais exactement ce qui a été fait pour le noter dans mon suivi mensuel.

Ce à quoi je vais devoir faire attention

Quand j’ai débuté l’instruction en famille de façon « officielle », l’une des phrases que j’avais en tête est je n’instruis pas ma fille en famille parce que c’est facile, mais parce que c’est ce qui lui convient le mieux.

Je me rends compte qu’avec les années, Nine choisit une voie de plus en plus éloignée de ce qui m’attire spontanément. Je n’ai aucun soucis à abandonner ce que je fais pour lire et écrire, pour me passionner sur un point d’ethnologie ou pour découvrir la traduction poétique ou non d’un mot dans une langue que je ne parle pas forcément.
Sauf que ce sont des thèmes qui ne l’intéressent pas. Elle serait plutôt du genre à abandonner ce qu’elle fait pour parler robotique, mener une expérience de chimie ou s’essayer à la géologie.

Comme ce ne sont pas des sujets qui m’enthousiasment, je dois les noter dans mon agenda, m’engager avec moi-même à y accorder de l’attention et du temps pour l’accompagner et lui permettre d’aller au bout de ses questionnements. Autant dire que ce chemin-là est vraiment délicat pour moi.

Je l’ai fait pour m’initier à l’art et je prends maintenant plaisir à visiter de nombreux musées ne proposant que des tableaux. Alors qui sait, je peux encore me passionner pour la démarche scientifique, mais pour l’instant je ne suis pas convaincue.

La preuve, je vous liste les romans que nous allons lire mais il n’y a aucun manuel de sciences ou aucun kit de chimie (pourtant nous avons un peu de matériel quand même). Nous en reparlerons peut-être au fil de l’année ou en juin, au moment de faire le bilan sur l’année écoulé.

Et vous, quels sont vos plans et vos attentes pour l’année scolaire qui débute ?

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