En septembre, lorsque je vous présentais notre programme IEF, je vous ai présenté les quatre titres que nous souhaitions lire. Autant dire que si au quotidien nous n’avançons pas vite, sur le blog j’ai encore plus de retard. Cela fait donc quelques semaines que nous avons terminé notre lecture du récit Reine du fleuve et ajouté la dernière touche de colle au lapbook sur l’Amazonie.
Je vous propose ci-dessous de découvrir plus en détail ce que nous avons fait.
Reine du fleuve, récit au cœur de l’Amazonie
Le roman Reine du fleuve faisait suite à la lecture du Jardin secret et je ne regrette pas une seconde mon choix.
Au début de ce roman, Maia, jeune Britannique orpheline de famille aisée, s’apprête à partir vivre en Amazonie. Des membres de sa famille ont été retrouvés et ils sont d’accord pour l’accueillir – contre une pension alimentaire confortable. Elle s’embarque donc sur un paquebot avec Melle Minton qui sera sa gouvernante.
Dès le premier chapitre, il est facile de faire le lien avec Le Jardin Secret pour l’aspect déracinement, mais également avec Le Petit Lord Fauntleroy (que Nine ne connaît pas encore) puis avec Petite Princesse, les principaux romans de Frances Hodgson Burnett.
Car une fois installée dans sa famille d’accueil, Maia va de déception en déception. M. et Mme Carter ont accepté de la recevoir pour essuyer une partie de leur dette. Leurs jumelles n’étant au courant de rien n’ont qu’une idée en tête, chasser Maia. L’Amazonie a beau être tout autour de la maison, il est strictement interdit de s’en approcher ou de s’y intéresser.
Heureusement Maia est curieuse, polie et agréable. En toute discrétion elle se lie d’amitié avec les domestiques, puis avec les élèves du cours de danse. Elle retrouve le jeune acteur qu’elle avait rencontré lors de la traversée en paquebot, un jeune homme timide qui ne rêve que de retourner en Angleterre. Et surtout elle fait connaissance avec Finn, amoureux de l’Amazonie, mi-indien mi-anglais, que d’étranges détectives cherchent à retrouver.
C’est un récit dense et Nine aurait été incapable de le lire seule pour le moment (enfin techniquement elle peut le lire, mais elle n’aurai pu en saisir toutes les subtilités). C’était notre lecture à voix haute, nous débutions avec un rappel du chapitre précédent et nos attentes et suppositions pour la suite. Puis après la lecture nous débattions du comportement des différents personnages.
J’ai été très touchée par le personnage de Maia et par celui de Melle Minton. Ce sont des jeunes femmes (d’âges différents) qui subissent une pression sociale forte car elles sont femmes, pauvres ou riches, mais femmes. L’Amazonie se révèle un lieu loin de la pression habituelle où elles osent d’abord rêver puis se lancer. Le discours de fin de Melle Minton est entrée en résonance avec ma vision du monde et mes propres peurs (que je suis loin de dépasser). Si Nine y a surtout vu un récit d’aventure et d’amitié, j’ai réfléchi à bien d’autres sujets, n’hésitant pas à prendre un peu d’avance sur la lecture ou à relire quelques paragraphes pour profiter seule de certains passages.
Des visites en lien direct avec la lecture
La visite principale que nous avons effectuée est celle de l’exposition sur l’Amazonie au Château des Ducs de Bretagne à Nantes (visible jusqu’au 19 janvier 2020). Nous en avons fait un premier tour en famille avec l’aide du livret jeu pour enfant. Puis Nine y est retournée seule pour un atelier sur une demi-journée.
C’était un atelier très sensoriel. Elle a humé de la terre, fabriqué une coiffe avec des plumes pour devenir gardien de l’Amazonie. Je n’ai pas eu tous les détails, mais elle est revenue très heureuse de son atelier.
Puis à St Nazaire nous avons visité Escal’Atlantique. Ce n’était pas prévu en lien avec la lecture, mais cela nous a permis de comprendre en quoi la présence d’une troupe de théâtre avec des représentations régulières semble tout à fait normal sur un navire reliant l’Angleterre au Brésil.
Et c’est tout !
Toutefois si le sujet vous intéresse, je vous conseille le Musée du Quai Branly à Paris (qui possède des coiffes absolument magnifiques). J’avais également noté de faire un tour dans un zoo pour découvrir la section sur l’Amérique du Sud. Et comme nous avons découvert le travail du Douanier Rousseau, j’avais envisagé de visiter le musée de l’Orangerie ou le musée d’Orsay à Paris. Malheureusement nous n’avions pas l’opportunité d’aller à Paris ces mois-là.
Ressources sur l’Amazonie et la jungle
Dans un premier temps Nine a visionné divers reportages et a rempli quelques fiches d’activités. Puis elle a strictement avancé sur des documents lui permettant de confectionner son lapbook sur l’Amazonie et le roman.
– Fichier d’activités sur le Brésil de Mon autre reflet. Nine a effectué une grande majorité des activités, y compris celles sans aucun lien direct avec l’Amazonie (comme les pages sur la capoeira).
– Les PDF de Tina’s Dynamic Homeschool Plus. Le lien va vous conduire à un article très long, très variés et totalement en anglais. Mais il se termine avec de nombreux PDF différents. C’est là que j’ai trouvé le schéma sur les différentes strates de la forêt, des pochettes pour les œuvres de Henri Rousseau, les fiches sur les produits issus de la forêt et même le livret sur les jaguars (voir les photos du lapbook sur l’Amazonie ci-dessous).
– Des fiches sur les animaux de la jungle. Le principe est tout simple et c’est probablement pourquoi j’aime tant. Seul un animal est représenté sur la feuille et l’enfant s’occupe du reste, c’est à dire de peindre tout un décor. Mais en réalité il n’y a aucune consigne, chacun s’approprie le papier comme il le souhaite.
– Un épisode de C’est pas sorcier sur l’Amazonie, car il y a toujours un épisode qui convient, peu importe le sujet !
– Cram Cram ! n°55 est un magazine sans pub dont le thème est l’Amazonie. On y trouve un récit de voyage, un conte et des jeux, devinettes, bricolages, recettes.
– Amanhã, voyage musical au Brésil est un livre CD composé de comptines et de pages documentaires. Si les instruments de musique sont à l’honneur, il y a aussi des pages sur la cuisine, l’Amazonie, la capoiera, etc. Il est complet et nous avons beaucoup apprécié le CD.
Lapbook sur l’Amazonie
Voici quelques extraits du lapbook de Nine. Elle avait pour obligation de proposer sa propre couverture du livre Reine du fleuve, de recopier un passage du récit et de choisir une carte pour situer l’Amazonie. Tout le reste s’est construit et ajouté au fil des découvertes.
Livres en Amazonie ou dans la jungle
Voici d’autres titres jeunesse ayant pour décor l’Amazonie ou simplement la jungle. Si j’ai moi-même lu plusieurs d’entre eux, Nine n’était pas intéressée (en dehors de la série la Cabane Magique) ou alors c’était pour les lecteurs plus âgés. Je vous les partage au cas où cela serait utile à certains d’entre vous.
– Le livre de la jungle, de Kipling, se déroule en Inde. J’étais séduite par la possibilité de comparer les deux décors. Toutefois nous l’avions déjà lu et Nine n’avait aucune envie de s’y replonger. Pour info, si vous étudiez la jungle avec des enfants de différents âges, il existe une version adaptée au niveau de lecture CP sur Livre de la jungle selon Disney, celui-ci. C’est une collection que Nine aimait bien.
– Enfant de la jungle, de Morpurgo (mon auteur préféré), est cette fois-ci un roman qui se déroule en Asie du Sud-Est, dans la jungle encore une fois, lors d’un tsunami. Accessible dès 9 ou 10 ans (pour un enfant seul).
– Dans la forêt du paresseux, de Boisrobert, est une merveille. Il s’agit d’un pop-up en toute simplicité sur la déforestation. Il est à découvrir dès 3 ans, mais il est tellement beau et délicat qu’il n’y a pas de limite d’âge pour l’admirer.
– L’explorateur, de Rundell, est un roman plutôt pour adolescent (dixit l’éditeur) que je n’ai pas encore lu mais que l’on m’a tout de même suggéré pour les pré-ados. Il évoque une robinsonnade au cœur de la jungle. Je l’ai acheté pour le lire en premier puis le confier à Nine, mais je n’en ai pas eu le temps.
– La cabane magique, sur le fleuve Amazone fait partie du cycle composé par les tomes 5, 6 et 7. Je ne suis pas une grande fan de cette série car je trouve l’approche très approximative et stéréotypée des différentes cultures. Toutefois cela permet une lecture en toute autonomie par Nine.
– Iara et la forêt interdite, de Ressouni-Demigneux, est issu d’une collection de récit en format poche de Rue du Monde que j’aime bien. Tous les contes sont accessibles à partir de 8 ans, et elle invite vraiment le lecteur à réfléchir. De plus, le livre se termine systématiquement avec un dossier documentaire.
– Une fille dans la forêt, de Mouchard, est un roman que j’ai sélectionné pour son autrice dont j’aime beaucoup le travail. C’est un récit sur la famille (l’héroïne part en Amazonie pour rejoindre son père qu’elle n’a pas vu depuis longtemps) et sur l’exploitation du pétrole et ses conséquences. Pour les pré-ados et ados.
– Les babouins du baobab, de Sollogoub, est également un roman pour adolescents avec pour thème la protection de l’Amazonie contre les blancs qui détruisent tout.
– Itawapa, de Petit, est un autre récit repéré uniquement grâce au nom de l’auteur (très doué pour écrire des histoires d’une grande sensibilité en lien avec un thème d’actualité). C’est pour rejoindre sa mère ethnologue et engagée contre un projet de forage pétrolier que l’héroïne se rend au cœur de l’Amazonie. À réserver au plus de 13 ans et aux adultes.
Pour aller plus loin : Douanier Rousseau et Charles Darwin
Les peintures les plus célèbres du Douanier Rousseau représentent la jungle. Nous avons donc regardé le dessin animé de Mati et Dada qui lui est consacré. Cette série est majoritairement disponible en anglais (je crois que quelques épisodes ont tout de même été traduits). Chaque épisode est incroyablement juste et pertinent. D’ailleurs saviez-vous qu’Henri Rousseau n’avait jamais voyagé ?
Nine a lu en grande partie seule, bien que nous ayons fini ensemble, Enquêtes au muséum, le papillon du bout du monde. Si le récit se déroule dans une ville française (peu importe laquelle tant qu’il s’y trouve un muséum), la curiosité de Zoé invite le lecteur à suivre les traces d’Alfred Wallace, un naturaliste qui travaillait sur la répartition des espèces et qui proposa une théorie sur l’évolution des espèces.
Enfin toutes ses activités se sont terminés avec la lecture de la biographie de Darwin : L’incroyable destin de Charles Darwin et la théorie de l’évolution. C’était une merveilleuse transition avec le roman suivant… Calpurnia. Et du coup, je vous donnerai la liste de nos ressources et activités sur Darwin d’ici quelques semaines.
Bravo Nine pour ce lapbook, et cette riche étude !
Le papillon morpho est l’un de mes préférés : nous avons la chance des les voir au printemps au jardin botanique de Montréal. Il arrive que certains se posent sur nous, c’est un vrai plaisir.
Bonne continuation et au plaisir de découvrir d’autres études,
Julie
Merci Julie pour ton message. Elle aime bien lire les commentaires en lien avec ce qu’elle fait.
Et moi, je prends note que nous pourrions aller dans un jardin ou autre proposant une serre aux papillons. Je n’y ai jamais emmener Nine, et je me souviens de la première fois que j’ai vu certains papillons « géants », tellement loin des petits citrons dont nous avons l’habitude.
Bonne semaine.