De mon été je garde en tête, des échappées à vélo, le long de la route cyclable La Loire à vélo.
Nous n’avons arpenté que la portion allant de Briare le Canal à St Florent le Jeune. Trois fois rien, mais une variété de paysages, de rencontres et de rêves que nous n’avions pas anticipé.
Pique-niquer à St Gondon et voir sur le plan la direction de la Mer Noir, brutalement si proche, si accessible. Passer la journée à réfléchir à un moyen de s’y rendre. Vouloir aller à Nantes pour reprendre depuis le début. Étudier les saisons et le matériel, calculer le budget, trouver notre limite. Constanta, cette ville de Roumanie dont j’ignorais tout quelques jours plutôt sera au cœur de nos discussions pendant tout l’été.
« Rien à voir à St Florent le jeune, passer votre chemin, rester en bord de Loire », qu’ils disent. Sortir l’appareil photo et vouloir faire de la résistance, suivre consciencieusement les panneaux officiels. Se sentir en Sologne en regardant les maisons qui nous entourent. Puis faire une pause, laisser Nine s’amuser au parc.
Nouvelle faille à notre projet de route en vélo : comment tenir le coup alors qu’à la fin de la journée nous ne souhaitons que nous affaler tandis que Nine, fraîche de sa balade réclame jeux et courses ?
Retrouver la mémoire, celle de nos villages français. Là où beaucoup parlent de désert, il y a toujours une épicerie-bar-tabac-dépôt de pain-brasserie. Même dans les villages de 450 habitants comme St Florent. L’épicerie est une caverne d’Ali Baba, les prix sont exorbitants, le propriétaire prêt à discuter. Ces lieux qui m’intimidaient quand j’étais jeune deviennent mes objectifs de sortie. Je veux tous les voir, je veux les visiter, j’aimerai les photographier mais je n’ose pas. Je pensais qu’il fallait être du coin pour y entrer, qu’il fallait être un habitué, achetant de quoi se dépanner mais buvant toujours la même chose. Que c’était le prix pour avoir le droit à un sourire.
A St Brisson, je trouve un faux prétexte, ressors de l’épicerie avec des nounours en chocolat et des gâteaux. La pluie nous poussera un autre jour à trouver refuge dans le café, le seul café. Quelle n’est pas ma surprise de trouver une jeune femme derrière le comptoir. Où sont passés les vieux ronchons ?
Ranger chaque fois un peu plus l’appareil photo, cesser de croire qu’il faut « cliquer » pour se souvenir. Admirer les alpagas à St Firmin. Traverser le pont canal de Briare comme si c’était la première fois. Admirer le paysage. Et revenir, avec la tante de Nine, car c’est vraiment beau, sauvage, si différent de la Loire à Gien, 5km plus loin, tellement calme et longiligne.
L’été est terminé, les vélos ont été rendus. Nous n’irons pas à Constanta cette année. Mais j’espère reprendre cette route, ou une autre, retourner dans les villages, oser prendre en photo les saucissons accrochés au plafond, goûter le couscous frais du jour, tester les fromages du coin, réapprendre à faire pipi dans les buissons et me sentir étrangère bien que française et pourtant à ma place.
Constanta faisait partie de nos possibilités de vacances à la mer il y a deux ans ! Mais nous n’avions pas trouvé de formule qui nous allait… du coup nous étions allés aux Canaries, Fuerteventura ! Prochaine fois pour Constanta ! C’était bien gris le temps lors de votre ballade à vélà en tout cas ! Heureusement qu’il y a un peu de soleil sur la dernière photo 🙂 Oui, les vacances d’été s’effacent pour laisser place à la grisaille de l’hiver qui approche ! Direction… la neige !
Nous avons du faire 5 ou 6 sorties à vélo et un seul jour de pluie, on s’en est plutôt bien sortie. Mais on aurait aimé un été plus ensoleillé pour sortir encore plus souvent. Un week-end vélo par exemple a dû être annulé pour cause de pluie.
Et avant de penser à l’hiver on profite de l’automne, de ses châtaignes et champignons et des lutins en feuilles séchées.
Bon automne à tous les 4.
Très joli article, qui fait écho à mon ressenti lors de ma découverte de Briare, il y a quelques semaines… Scotchée par le pont-canal, et par la possibilité de rouler, rouler, rouler le long de la Loire, je me suis dit qu’il faudrait y retourner pour faire tout le parcours… et maintenant tu m’apprends qu’on peut aller jusqu’à la mer Noire, cela vend vraiment du rêve !
http://smilingaroundtheworld.com/2014/09/28/escapade-a-briare-27-et-28-septembre-2014/
Faut juste investir dans un bon vélo, mais je suis certaine qu’on peut y aller. St Nazaire – la mer noire en ligne droite (ou presque) !
C’est un très beau témoignage, et surtout une source d’inspiration et d’idée.
J’aime bien le côté « terroir » de ce voyage. Tentent, très tentant 😉
A plaisir de vous lire
C’est l’un des atouts majeurs du vélo : il se plaît dans les petites villes, dans un paysage authentique même si loin des photos faisant rêver des offices de tourisme. Et surtout, on peut freiner et s’arrêter n’importe où !