Quand on part pour un voyage au long court, une haie d’angoisses existentielles se dresse devant nous, malgré toutes les bonnes volontés de notre entourage. Et je ne vous parle pas seulement d’un départ en famille, mais aussi des départs en solo. Tandis que le futur nomade rêve de Noël au soleil, ses proches le trouvent trop jeune, trop fille, trop naïf. S’ajoutent ensuite les questions liés à la retraite, à notre carrière professionnelle, à notre vie de famille. Et toujours, la crainte du financement, de finir fauché, seul, au milieu de nulle part.
Bon j’exagère un peu, même si j’ai personnellement entendu toutes ses remarques au moins une fois dans ma vie de voyageuse. Alors imaginez quand on annonce un départ avec enfant ! Pire, encore un bébé, qui n’aura même pas 2 ans le jour du départ.
On m’a même demandez si on partait avec Nine… c’est à dire qu’elle est ma fille et que je ne vais pas la laisser à la SPA pendant un an…
Nous ne sommes pas naïfs, nous avons conscience des difficultés, des possibles imprévues et des besoins spécifiques d’un bébé. Je suis d’ailleurs inscrite sur un groupe formidable de familles voyageuses au long cours. Et grâce à eux, j’ai eu l’impression d’être aussi prête que l’on puisse être. Voici donc les quelques éléments qui me semblent importants.
Impliquer l’enfant dans le projet
Nine a choisit quelques livres à emmener, quelques jouets. Elle était présente lorsque ses autres affaires ont été vendus ou donné et à chaque fois nous lui ré-expliquions pourquoi tout partait de chez nous. Nous l’invitions à s’enthousiasmer avec nous.
Elle a sa propre petite valise à roulette dont elle s’occupe avec beaucoup de sérieux.
Tous les jours nous lui expliquons le programme qui nous attend et elle a son mot à dire. Quand elle refuse de sortir, on l’écoute autant que possible. On a toute la vie devant nous.
Et surtout, nous visitons les zoo, prenons le temps de sympathiser avec d’autres enfants dans les parcs du quartier, la laissons choisir son goûter dans les boulangeries locales (elle est parfois plus téméraire que nous pour ça).
Créer une nouvelle notion de maison
Nous avons choisi d’emmener avec nous un mobile en feutrine au-dessus de son lit depuis sa naissance. Avant le départ, nous avons commencé à la faire réfléchir à des idées comme « comment on sait que ce lit là, c’est celui de Nine ? » pour attirer son attention sur ce mobile (la photo ci-dessous le montre dans un hôtel à Zagreb).
Quand nous arrivons quelque part, nous installons le mobile au-dessus de son nouveau lit et lui indiquons clairement que c’est là qu’elle va dormir. Elle le regarde souvent et nous n’avons aucun problème pour dormir dans des endroits différents à chaque fois.
Garder certaines routines
Je pense que les enfants ont besoin de repères fixes. De la même façon que le mobile en feutrine indique le lit de Nine, nous avons choisi de garder la seule routine que nous avons réussi à mettre en place, celle du coucher.
Les repas n’ont que peu de points communs avec notre vie parisienne, nous avons eu jusqu’ici une baignoire immense et une baignoire minuscule. Même l’heure des repas a changé. Mais à 19h, nous dînons, Nine prend sa douche, papa lit une histoire et bébé fait dodo avec un biberon de lait.
Bien sûr, ce n’est pas possible à maintenir dans 100% des cas, cependant cela évite de transformer le coucher en véritable exercice de force.
Garder contact avec la famille
Dans les affaires de Nine se trouve un petit album photo. Sur chaque prise elle est avec un membre de la famille proche. Régulièrement elle le regarde et nomme toutes les personnes qu’elle y voit.
Chaque lundi matin, elle « discute » en vidéo-conférence sur skype avec l’une de ses mamies, le mercredi avec l’une de ses tantes. Et d’ici peu devrait s’ajouter d’autres rendez-vous avec le reste de la famille.
Partir en voyage longue durée ne signifie pas tirer un trait sur le passé et la famille. En tant qu’adulte, c’est facile de prendre le téléphone, envoyer un mail et surtout de savoir combien de temps il s’est écoulé depuis la dernière fois que l’on a vu quelqu’un. Mais tant que Nine n’a pas plus envie que ça de faire de vraies phrases, c’est à nous de lui donner les moyens de garder le contact. Et après deux rendez-vous, elle a bien compris le principe de skype et y prend beaucoup de plaisir.
Prendre une assurance santé
Je ne sais pas quel format d’enfant vous avez, mais ma fille aime tenter toutes les cascades possibles, sauter toute seule des jeux au parc bien qu’elle ne sache pas sauter et se contente de marcher dans le vide… Alors si le désinfectant est dans notre sac en permanence, l’assurance rassure et garantie de pouvoir se soigner en cas de besoin.
Si le prix vous fait peur, il existe aujourd’hui des tarifs famille assez intéressant.
A cette liste, réfléchie depuis plusieurs mois, s’ajoutent au quotidien quelques petites astuces supplémentaires pour que ce voyage ne soit pas qu’une affaire de grand :
– prendre une carte à la bibliothèque francophone pour ne pas toujours lire les mêmes trois livres (et emprunter l’un de ses préférés que nous avons laissé derrière nous) ;
– suivre Nine quand elle veut absolument entrer dans une boutique, quitte à la voir s’installer sur le canapé qui s’y trouve ;
– cuisiner ses légumes préférés (les courgettes).
Avez-vous également des astuces ? Pensez-vous qu’il y a des éléments que nous oublions ?
Hooooooo!! mais je le connais ce mobile… je vois que vous préservez les racines kirghizes de Nine!!
Elle l’adore ce mobile, c’était vraiment un bon achat ces petits chevaux !