Envie de tout abandonner

Dans moins de 40 jours devrait débuter notre nomadisme d’environ un an dans le sud de l’Europe.
Nous devrions être dans l’excitation du départ et avoir quelques idées sur des sujets aussi variés que notre assurance-santé, notre première destination, notre budget (enfin nos ressources), etc. A la place nous n’avons ni excitation ni idée. Je n’ai rien d’autres qu’un immense sentiment de solitude.

Les questions cherchant à pointer les failles de ce genre de projet sont plus nombreuses et vicieuses que les encouragements. Et plusieurs personnes proches n’hésitent pas à dire (et pas toujours à demi-mot) qu’ils préféreraient que nous restions. J’apprécierais que leur amour pour nous se manifeste en nous soutenant plutôt qu’en nous démoralisant ou en nous culpabilisant parce que notre fille ne va pas voir sa famille pendant si longtemps…

Et le temps manque pour se poser à deux devant l’ordinateur pour planifier ce voyage à trois. Être à l’origine d’un projet ne signifie pas que l’on souhaite tout faire seul. L’appartement ne donne quasiment aucun signe qu’il va être totalement vide dans 40 jours. Et je n’utilise plus que le conditionnel pour parler de notre projet.

Alors quand on me parle des cotisations de retraite que je perds pendant que je me promène, quand mes suggestions pour le Portugal s’envolent dans le vide, quand je tombe amoureuse d’une paire de chaussures à talons hauts et des pages « chambres d’enfants » de certains magasins… j’ai juste envie de me terrer dans mon trou, de faire disparaître de l’esprit de mon entourage toutes mes belles paroles, de me trouver un petit contrat classique dans une école normale, de nous choisir un nouvel appartement loin de la vie parisienne et de ne plus avoir à me battre contre le monde entier. Abandonner car c’est peut-être un projet trop gros pour une seule paire d’épaules…

2 commentaires Ajoutez les votres

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *