J’entreprends toujours de faire mon sac la veille du départ, . Même si techniquement je le prépare au moins une semaine à l’avance. Je pose le sac dans un coin et j’empile en vrac dessus tous les petits trucs que je ne veux pas oublier.
J’aime prendre le temps de réfléchir à ce que je vais faire. Où je vais. Ce dont je vais avoir besoin. Tenue de soirée, tenue de plage, tenue de sport… Et puis au final j’ai toujours l’impression d’emmener trop… ou pas assez. Aurais-je le temps de mettre tous ces vêtements, tous ces tshirts (j’adore les tshirts). Et puis vient le moment de fermer le sac. Le jour même en général en ajoutant à la vite la brosse à dent, en tentant de caser dans les recoins tous ces petits trucs qu’on s’était promis de prendre et qu’on avait presque oublié. Le plus souvent le sac ferme. Parfois je dois sacrifier un ou deux tshirts, replier quelques trucs. Puis le sac ferme enfin.
A peine poser sur mes épaules, j’ai la certitude d’avoir plus de choses que nécessaire. Si j’avais le temps je retirerais bien quelques trucs. Mais à ce stade là je n’ai jamais le temps.
Et puis une fois dans la rue, une fois la route commencée, tout mon stress s’envole. Jusqu’à mon point d’arrivée, mon voyage ne m’appartient plus vraiment. Je n’ai pas le pouvoir de lancer les trains, de réparer les avions, d’écarter les embouteillages. Je me contente de marcher, de passer d’un transport à un autre, légère et totalement libre.
Avec toujours la même impression : si je le voulais, je pourrais monter dans n’importe quel train, changer de vol et aller en toute liberté là où le hasard me lancerait. Avec à ce moment précis une seul certitude : j’adore partir, peu importe où, peu importe pourquoi.