Toraya… un nom qui me fait rêver depuis que je vis à Paris. Mais le prix m’a toujours tenu à l’écart de ce salon de thé ainsi que l’incertitude de véritablement aimer les pâtisseries japonaises. Par réflexe, lorsque Lulu m’a proposé d’aller chez Toraya à Yokohama, j’ai refusé. Pendant tout le voyage le budget était dans un coin de notre tête et cela me semblait ridicule de mettre tant d’argent dans du thé.
La discussion est restée en suspend, mais entre temps j’avais revu ma position. Quitte à découvrir les pâtisseries japonaises autant tester le meilleur (ou presque), quitte à manger des onigiri* poulet-mayo tous les autres jours de la semaine.
J’ai été très surprise de me retrouver dans un centre commercial (mais après un mois sur place, cela me semble finalement juste normal), dans un salon de thé évoquant plus starbuck aux Halles qu’un Jean-Paul Hévin, rue Saint Honoré. L’endroit est bondé, il faut patienter pour avoir une table et la clientèle est très hétérogène. Le lieu n’est absolument pas idéal pour se poser avec une petite fille de 9 mois (aucune chaise inutilisée pour pouvoir l’installer). Le menu me semble énigmatique, et il ne s’agit pas que d’une question linguistique. Jusqu’à présent il n’existait pour moi qu’une seule forme de pâte de haricot rouge, ignorant ainsi bien des subtilités.
J’ai commandé une formule avec un thé, de la glace pilée au matcha (littéralement de la glace pilée avec du matcha versé dessus), et deux pâtisseries dont j’ignore tout mais qui se révéleront être le meilleur. Je pense à prendre une photo avec quelques secondes de retard, mon plateau est presque intact. C’est fin, savoureux et même si je n’aime pas tout, la gamme des parfums est bien nette. Pas besoin d’être une experte pour comprendre que tout est fait avec de vrais produits et non de vagues substituts.
Par la même occasion, je prends conscience qu’il n’y a pas d’âge pour aimer le matcha et le haricot rouge, et le premier me permet de gagner quelques minutes de répits. Ma glace pillée est engloutie par Nine.
Finalement l’addition est loin d’être celle que je craignais (environ 15€), et si effectivement c’est un peu cher selon les standards japonais et français, c’est loin d’avoir le luxe (que j’imagine tout du moins) de la version parisienne. Ce salon de thé étant présent dans plusieurs quartiers de Tokyo et Yokohama, cela serait vraiment dommage de s’en priver.
*onigiri = boulette triangulaire de riz fourrée à presque tout et n’importe quoi.