Informations insolites sur Milan
– les enfants jusqu’à 11 ans ne payent pas pour prendre le métro ;
– un fragment de lune est exposé au musée des sciences ;
– une main fait un doigt d’honneur à la bourse.
Voici le genre d’informations que l’on peut glaner lors d’un city-trip à Milan. Des informations pas toujours simples à placer dans une conversation, des détails qui pourtant donnent du relief à la ville. Je pourrais aussi vous dire qu’il est difficile d’y boire un café au soleil sans bruit de voiture, que la mode est au pantacourt, que les gens se lèvent spontanément pour vous laisser la place dans le métro avec un enfant endormi, qu’il y a des plantes sur tous les balcons et que le moindre bloc de béton porte des messages humanistes.
Je n’avais que 2 jours et demi pour en profiter et bien trop d’envies. Plus que tout je voulais monter sur la terrasse de la cathédrale, prendre de la hauteur, y aller par les escaliers, regarder autour de moi. Je voulais prendre la mesure de la ville, me sentir en Europe, me laisser envelopper par le vent et convier dans ma mémoire toutes les autres tours gravies avec Nine.
Mais les surprises de la vie fait que nous avons peu suivi les plans initiaux : 24 h après notre arrivée sur place, Nine est tombée malade. Elle ne voulait qu’une seule chose s’allonger. Alors je l’ai beaucoup porté et nous ne sommes jamais allées en haut de la cathédrale.
Incroyable cathédrale de Milan
Nous sommes arrivées à la place de la cathédrale par le métro. Mieux que ça, nous avons pris les escaliers parfaits, ceux qui permettent de voir la cathédrale apparaître devant nos yeux au fur et à mesure que l’on avance. Le soleil était magnifique, la foule était déjà là et la cathédrale était bien plus imposante que je ne l’avais envisagé.
Suite à un soucis de compréhension avec le vendeur de billet, nous avons commencé par l’intérieur de la cathédrale (alors que je voulais monter tout de suite). L’intérieur est quelque peu décevant par rapport à la lumière extérieur. Par contre un musée archéologique installé en-dessous a captivé Nine. Elle regrettait juste que son papa ne soit pas là pour répondre à toutes ses questions, car c’est trop cool l’archéologie.
Pour monter sur la terrasse, il faut prévoir environ une heure d’attente. Alors nous avons décidé de déjeuner et nous avons remis à plus tard l’ascension.
Laurence nous avons conseillé Princi, via Speronari 6, à 5 minutes de la place. Nous y avons savouré de délicieuses parts de pizza (7,50 € les deux) ainsi qu’un gâteau plein de crème. Je pris un café un peu plus loin. La météo capricieuse fait qu’ici toutes les terrasses sont sous plastiques, je m’y suis sentie poisson enfermé loin du soleil et des parfums de printemps. Le château des Sforzesco était au bout de la rue, mais au lieu de nous en approcher nous sommes retournées sur nos pas car nous avions rendez-vous avec une greeter.
Milan avec un greeter
Motivée par les témoignages que j’ai collecté pour un article de présentation des Greeters, j’avais pris à l’avance le temps de contacter l’antenne de greeters de Milan. Cela demande d’ailleurs un peu d’organisation car ils sont très demandés et il faut prévoir au moins une semaine avant d’avoir une réponse. Mais ensuite, on peut découvrir Milan d’une façon unique.
Notre greeter du jour était Betty, qui, dans un français parfait, nous fit découvrir plusieurs aspects de la ville. J’ai été très gênée, car face à son dynamisme, je me sentais limitée par ma fille mal en point (je pensais à ce moment à un coup de fatigue ou une certaine flemme habituelle pour marcher en ville). Je devais donc la porter, négocier avec elle. Je ne pouvais me concentrer sur la ville et Betty, je ne pouvais prendre des photos et regarder tout autour de moi.
Mais je n’ai pas regretté une seule minute. Ainsi nous sommes passées devant la Bourse puis nous avons découvert l’église San Maurizio. De l’extérieur elle ne donne pas particulièrement envie de s’y arrêter, mais son surnom de Petite chapelle Sixtine vous donne une idée de ce que vous y trouverez. Cette église dépendait d’un couvent de sœurs recluses. Les murs sont peints du sol au plafond et c’est juste incroyable.
De là nous avons continué jusqu’au château Sforzesco, un château militaire à la structure imposante. Ses briques rouges dénotent avec le reste de l’atmosphère de la ville. Puis d’une petite rue à une autre nous sommes arrivées dans l’ancien quartier des artistes, le quartier Brera. Ici on ne croise que de petites boutiques, avec un certain charme qui pourrait être celui d’un Montmartre idéalisé (un Montmartre de film américain). Betty nous a emmené jusqu’à la Pinacothèque, un palais baroque dont nous n’avons que peu profité du charme extérieur en raison de travaux bruyants. À la place, derrière le pas assuré de Betty, j’ai grimpé un escalier et suis arrivée dans la bibliothèque des lieux. Si elle n’a pas le charme grandiloquent de certaines bibliothèques célèbres, l’alignement des couvertures en cuir, le silence caractéristique de ces lieux et un énorme globe lui confèrent un certain cachet.
Le plaisir de se savoir dans un lieu que je n’aurai jamais vu si je m’étais promenée seule dans Milan y est aussi pour quelque chose, cela donne du relief à cette bibliothèque plus fréquentée par ses abonnés que par les touristes.
Et de là, nous avons décliné la proposition de Betty de voir un autre quartier très contrasté. L’amie qui m’accompagnait à Milan voulait avoir le temps d’aller sur la terrasse de la cathédrale, Nine ne me semblait plus fatiguée mais bel et bien malade. Je finis donc ma journée à la table d’un glacier, ma fille endormie sur les genoux.
Coup de coeur : le musée des sciences et des techniques
C’est à la lecture du blog Tips 4 Italians Trips que j’avais noté l’adresse du musée national des sciences et techniques Léonard de Vinci (son nom complet). C’était le petit plaisir pour Nine, ma façon d’équilibrer entre mes préférences et les siennes.
Il faut dire que ce musée est présenté comme l’un des plus grands musées scientifiques d’Europe. Dans les bijoux de ses collections se trouvent un sous-marin italien (intégralement présent dans la cour du musée), un fragment de Lune ou même le deltaplane qui a permis à un italien de voler au-dessus de l’Everest !
Et le lieu est effectivement immense. Nous avions avec nous nos pique-niques (une salle permet de manger confortablement sur place) et j’avais sélectionné certains éléments à voir plutôt que d’autres.
À l’accueil nous avions récupéré le circuit for little travellers se concentrant sur le sous-marin Toti, les trains et les bateaux. Par contre quelle n’a pas été notre déception de voir que nous ne pouvions pas entrer dans le sous-marin. Il faut acheter un billet spécial et réserver sa visite à l’entrée (informations que nous avons eu tardivement).
Cependant les maquettes de bateau et les avions nous ont largement occupé toute la matinée. Toutes les explications sur place étaient disponibles en italien et en anglais. Enfin il y a plus d’italien que d’anglais et j’ai jonglé difficilement d’une langue à l’autre avec un vocabulaire que je ne connaissais pas très bien.
L’après-midi, nous avons découvert la section dédiée à la conquête de l’espace. Nous avons admiré une combinaison soviétique des années 60, découvert une combinaison pour un petit chien. Nous avons regardé quelques vidéos sur comment manger/boire/se laver dans la station spatiale internationale. Nine a joué sur un écran tactile à envoyer une mission d’exploration sur Mars.
Et surtout, surtout, surtout : nous avons regardé sous toutes les coutures le fragment de Lune rapporté par les Américains lors de la toute dernière mission Apollon. Cela pourrait être un petit caillou qui traîne au fond des poches de Nine. Mais il vient de si loin ! Nous avons cherché sur une carte de la Lune l’emplacement exact où il a été ramassé (avec plus de 300 kg toujours propriété des États-Unis).
À ce stade de la visite, Nine avait vu ce qu’elle voulait et avait épuisé toutes ses réserves d’énergie. C’est donc sur mon dos qu’elle a découvert rapidement les maquettes réalisées d’après les travaux de Léonard de Vinci et des photos de la Terre vue depuis l’espace.
Le seul défaut du musée est qu’il n’y a pas de cafés. Au niveau de l’espace de pique-nique se trouvent plusieurs distributeurs et une machine à café. Alors pour le goûter, nous avons suivi le conseil de la vendeuse de la boutique de souvenirs et simplement traversé la rue.
Juste en face se trouve l’un des établissements Coffice Milano, un café avec de délicieux gâteaux. La déco est soignée, on s’y sent bien et on y resterait bien plus que pour un simple goûter. Et c’est également un lieu parfait pour les digital nomads, ceux qui ont besoin d’internet et de litres de café. Ils proposent ainsi un tarif à la consommation (ce que nous avons fait) ou à l’heure. L’équipe est au top, le chocolat est délicieux, une adresse coup de coeur !
Mot de la fin
Je n’ai pas eu le temps de manger une glace. Je n’ai pas découvert les artistes locaux de street-art. D’un autre côté, nous avons fait de belles découvertes, j’ai dépoussiéré mon italien et j’ai enfin un super rythme de boulot quand on est en voyage (et oui, encore une fois, je n’étais pas en vacances, l’avantage de travailler en ligne).
Et l’un de mes plus grands plaisirs a été de traverser la Suisse en train. Les paysages étaient à couper le souffle !
J’ai organisé ce séjour moi-même, réservant les billets de train sur le site trenitalia, le logement sur airbnb. J’ai donc tout payé moi-même à l’exception de ma propre entrée au musée des sciences (mais j’ai payé celle de Nine). J’avais initialement contacté ce musée pour obtenir l’autorisation de diffuser les photos que je ferai sur place. Car j’ai beau apprécié chaque blog-trip que j’ai l’occasion de faire, rien ne vaut de choisir soi-même ce que l’on va faire de ses journées.
Merci pour ce nouveau récit et la piste des greeters ! Dommage, je n’y ai pas pensé pour le Japon ! J’ai relayé ton article sur Faire l’école à la maison 🙂 http://fairelecolealamaison.blogspot.fr/2018/03/city-trip-milan-et-greeters.html
Bonne journée !
Merci pour le relais.
Il y a des greeters vraiment partout, cela vaut même le coup en France (la première fois que j’ai utilisé ce service c’était à 30km de chez moi).
pas de chance cette maladie! C’est chouette que votre greeteuse ait parlé français car mon italien est inexistant :p ça aurait été compliqué …
Ils ont une équipe assez au top, avec des greeters parlant français, anglais, allemand et … (il me manque au moins une langue). Mais j’avais précisé qu’on était partant pour une visite en anglais ou en français, mon propre italien étant assez rouillé (suffisant pour la vie quotidienne pas pour une visite guidée). Mais à Milan tout le monde avait un niveau en anglais et/ou français assez hallucinant !
ah merci pr cet article
tu me convaincs encore plus de bouger mes fesses et de tester les greeters à Milan en septembre
moi suis trop en manque de spritz aussi
+ que 5 mois
J’ai pensé à toi et au spritz, mais j’aime trop le café.
Pour le greeter, si tu as déjà les dates de ton séjour, n’hésite pas à te noter dans un coin de les contacter en août. Ils peuvent être hyper demandé. Ainsi Betty qui nous a guidé dans la ville avait une visité prévue tous les jours lors de notre passage !
ça donne envie 🙂
Ah, Milan, comme j’ai aimé cette ville ! Je note en tout cas tes bonnes adresses : le musée des sciences (je rêve de voir ce morceau de Lune désormais, c’est fou !) , et le petit café en face…
Ce morceau de lune est addictif, quand on a découvert son existence on voulait absolument le voir. Il y en a un autre de visible au musée des sciences de Londres (que maintenant j’ai envie de voir juste pour ça).
Bel article. Je ne connaissais pas les greeters. J’espère retourner à Milan car moi aussi j’ai eu des déboires d’enfant malade.
Il existe des groupes de greeters dans de nombreuses villes (j’ai d’abord découvert ça chez moi) et c’est une belle façon de sortir des rues les plus connues.