Lire des autrices du monde entier #1

C’était mon envie en terminant mon challenge Lire au féminin : continuer à prendre en compte l’auteur ou l’autrice avant de commencer une lecture. C’est pourquoi le challenge de Bidib me semblait parfait. Intitulé Le tour du monde en 80 jours il invite seulement à lire des romans du monde entier, selon la nationalité de l’écrivain. Il n’y a aucune autre contrainte.

Dans les faits, en janvier et février, je ne me suis absolument pas intéressée aux auteurs et autrices. Au moment de faire un petit bilan, j’ai donc pris conscience, qu’encore une fois, sans démarche proactive de ma part, la diversité sera très limitée.

Ainsi j’ai lu des textes en provenance des États-Unis (5 livres), du Canada, de l’Australie (2 romans de la même série) et de France (2 courts romans).

Ci-dessous, je ne vous présente qu’un titre par pays… tous écrits par des femmes !

Positive de Camryn Garrett – États-Unis

Mon coup de cœur de début d’année, rien de moi.
Il s’agit d’un roman young adult avec de la romance, des questionnements absolument existentiels, une grosse dose de personnages et cultures LGBT et des spectacles de Broadway.
C’est surtout l’histoire de Simone, amoureuse, et qui envisage sérieusement de tenter sa chance avec Miles. Sauf que Simone a le sida de naissance, qu’elle a peur que ça se sache mais qu’elle veut le dire à Miles, qu’elle veut être normale mais qu’elle sait quelles sont ses responsabilités.
Un roman très léger doux et réconfortant. Un roman qui m’a beaucoup appris.
Positive de Camryn Garrett

Un thé dans la toundra de Joséphine Bacon – Canada

Il s’agit ici d’un recueil de poésie bilingue sur la découverte de la toundra par Joséphine Bacon, poétesse innue. Celle-ci a été envoyée dans un pensionnat lorsqu’elle était jeune et a donc grandi loin de sa propre culture. Dans ce recueil, elle revient sur sa « première » découverte de la toundra, lieu très important dans les récits innus.

Ces poèmes m’ont moins parlé que ceux du recueil Bâtons à message. J’ai moins apprécié mais j’ai été très sensible à cette rencontre entre un lieu et une femme. J’ai aussi ressenti une certaine tristesse, liée à la longue séparation qui avait été provoquée par l’administration canadienne.
Un thé dans la toundra de Joséphine Bacon

Nevermoor de Jessica Townsend – Australie

J’ai lu les deux premiers tomes de cette série en février et je suis en plein milieu du tome 3. J’adore absolument tout. Bon, je devrais peut-être relire le tome un pour un regard plus critique, mais je n’en ai pas envie pour le moment.
Nevermoor est une ville étrange. On peut se déplacer en Pébroc express, pour cela il faut accrocher son parapluie à un crochet et se laisser emporter. Il ne faut pas louper son coup car le Pébroc ne s’arrête jamais. Il existe également des bizarreries géographiques, c’est-à-dire que certaines rues peuvent vous donner le hoquet ou tenter de vous noyer.
Morrigan va découvrir la ville et toutes ses étrangetés la nuit du Matillon. Elle aurait dû mourir à cause d’une terrible malédiction, mais à la place, Jupiter Nord, explorateur excentrique, est venu la chercher pour lui proposer d’intégrer une école unique.
J’aime l’univers, les personnages, la cohérence de l’ensemble, la non facilité pour la résolution des problèmes. La série est souvent comparée à Harry Potter, mais je trouve qu’il y a une véritable fraîcheur par rapport au genre.
Nevermoor Tome 1 de Jessica Townsend, accessible dès 10 ans (au niveau de l’histoire, ensuite chacun juge pour ses enfants de la difficulté du texte)

Tout le monde peut être féministe de bell hooks – États-Unis

J’avais en tête de présenter un livre de chaque pays visité mais je n’ai pas été très emballée par les deux romans jeunesse écrits par des autrices françaises. Par contre, j’ai trouvé cette lecture très enrichissante et je me dis qu’elle pourrait intéresser certains d’entre vous.
Bell hooks était une féministe afro-américaine anticapitaliste. Plusieurs de ses textes sont disponibles en français. J’ai lu celui-ci car c’est le seul disponible dans mon réseau de bibliothèque mais j’ai trouvé que c’était une bonne entrée en matière.
Tout d’abord c’est un texte volontairement court avec des chapitres sur des thèmes précis. Bell hooks voulait publier un livre que toute personne se questionnant sur le féminisme pourrait lire et comprendre sans aucune connaissance préalable. L’avantage de commencer par celui-ci est que l’on évite de tomber dans les biais racistes puisqu’elle intègre les mouvements afro-américains, essentiels dans le développement du féminisme.
Je ne partage pas toujours son avis sur tout, je n’ai pas apprécié certains raccourcis (elle dit souvent « la majorité de… » sans jamais donner de sources ou de chiffres) mais elle force la réflexion dans des directions que mon cerveau n’avait jamais pris. Du coup, c’était vraiment appréciable.

Petite note : bell hooks est un pseudo qu’elle souhaitait sans majuscule. Je ne peux faire l’impasse sur la majuscule en début de phrase (mon cerveau refuse) mais ceci explique l’orthographe par ailleurs.
Tout le monde peut être féministe de bell hooks

Conclusion

Je n’ai pas inclus les BD ni même les albums. Sinon j’aurai pu ajouter 10 titres pour le Japon (vive les mangas) et une BD française (par deux femmes). J’ai également lu énormément d’albums sur la Corée pour une sélection disponible sur Mon autre reflet : livres jeunesse sur la Corée du Sud.
Je ne vais faire aucune prédiction pour la suite, car j’essaye de réduire sérieusement ma pile à lire (des livres que j’ai acheté et qui attendent d’être lus, parfois depuis des années). Pour cela j’ai aussi décidé de ne pas acheter de livres pour moi tant que la pile n’aurait pas sérieusement diminué. C’est plutôt mal partie, dans la liste ci-dessus, un seul vient de ma PAL…