C’est bien la première fois, qu’en bateau je n’observe pas notre arrivée au port, depuis l’extérieur, entre impatience et goulée d’air, vent marin et pollution de la ville. Notre bateau a 3h de retard, il est 23h, Nine dort dans mes bras, j’ai mon sac d’une petite dizaine de kilos sur le dos. Il fait 12° et il tombe quelques gouttes.
Inutile de réfléchir, de chercher à comprendre, découvrir, savourer, il faut d’abord dormir.
Il y a à Tunis tout ce que j’aime et déteste en voyage. Le dépaysement est présent à chaque instant, dans l’appel à la prière qui résonne autour de nous à plusieurs reprises, dans les palmiers qui ornent les rues, par les déchets qui jonchent le sol régulièrement. Les visages autour de nous surprennent, islam et modernité défilent. Et bien sûr l’architecture, des bouts de mosaïques par-ci, une cathédrale grandiloquente là, des minarets un peu partout.
J’adore commander un café, et découvrir ce que l’on propose. En Italie, par de doute, café veut dire expresso, comme en France en fait. En Belgique, on obtient une tasse que je réserve au chocolat chaud. Ici, à Tunis, je n’ai rien, ma demande ne correspond à rien pour le serveur. Il me propose un cappuccino, j’accepte et chasse de mon esprit tout attente. Deux jours avant je savourais d’excellents cappuccino dans une petite ville italienne. La comparaison n’est pas possible, oublions la. Se présente à moi le plus beau cappuccino que j’ai jamais vu. Mais également le plus mauvais ! Je n’aime ni la crème chantilly sur le dessus, ni le goût du café. Et lorsque je vois passer un plateau avec deux thés à la menthe, je regrette de ne pas avoir fait un choix plus judicieux.
Les dinars sont déconcertants. 1 dinar vaut 1000 millimes. Un sandwich au thon au cœur de la ville vaut 2500 millimes. Par contre pour les vêtement, les prix sont en dinar (DT). Un tshirt pour enfant semble tourner autour de 10DT. Heureusement la conversion en euro est relativement facile, on divise par deux ! Par contre beaucoup de prix ne sont pas affichés. Et au café on nous réclame 6DT. Mon namoureux a eu la présence d’esprit de se montrer surpris, dans l’instant le prix passe à 4DT. Dans un café 200 mètres plus loin, nous découvrons que pour la même commande nous aurions payé moins de 2DT. Et hop, on bascule dans ce que je déteste, les prix totalement fluctuants, à la tête du client et le besoin de négocier. Je déteste négocier. Nine a trouvé une pièce par terre (trois fois rien), du coup, je lui propose d’acheter un bonbon, sachant pertinemment que j’allais devoir compléter. Dans une première échoppe, un tout petit bonbon coûtait 900 millimes, dans la suivante, une tablette de 6 carrés de chocolat ne vaut plus que 600 millimes. Aurais-je du négocier ? Je n’en sais rien, je paye un prix qui me convient, ma fille est contente et je n’ai pas l’impression de me faire avoir.
Nous avons arpenté les Champs Élysée locaux, l’avenue Habib Bourguiba. L’espace promenade, en son cœur, est interdit par des barbelés. A l’une de ses extrémités la place a été renommée en hommage au printemps arabe (avec une date dont le jour exact m’échappe). La politique locale n’est pas bien loin, on nous invite à faire de la pub sur la Tunisie, à faire venir les touristes. On nous parle de présidents, le notre, le leur. On acquiesce de la tête, n’ayant pas bien révisé notre dictionnaire des noms propres avant de venir.
Mais ce ne sont que des détails. Il y a l’excitation d’être sur un autre continent, de découvrir un univers dont j’ignore tout (je ne suis jamais allée en Afrique du Nord auparavant). Il y a la lassitude, de se faire bousculer ou alors doubler sans aucun scrupule au supermarché. Cela fait quatre mois que nous sommes dans des pays où les espaces publics sont très masculins, mais je ne m’y fais toujours pas. D’un autre côté, il y a une vraie gentillesse envers les enfants, les compliments, les coucous et les sourires. Les gens font attention aux enfants. Si Nine s’éloigne un peu en solitaire, il y a toujours une main qui se tend pour la (sur)protéger d’une barrière, d’un escalier, d’un lieu trop loin de ses parents.
Nous ne sommes en Tunisie que pour 5 jours, délai stressant. Si peu de temps pour tenter de vaguement saisir une ville. Si peu de temps, tellement à voir. En attendant, il pleut encore un peu.
Ciao, contente que vous soyez bien arrivés…Bon séjour(court) à Tunis qui semble une très belle ville malgré un dépaysement évident…Bisous
Et encore merci de ton aide. Notre bateau étant parti avec 3h de retard, je n’imagine même pas notre tête si nous étions arrivé 3h avant le départ !
J’espère que tu profiteras bien de ton court séjour. La 1ere journée est la plus « stressante », s’habituer aux marchandages incessants… trouver ses repères.. C’est l’appel à la prière qui m’angoissait au début à la tombée de la nuit ou à 5 h du mat…et puis au bout de 3 jours je n’y prêtais plus attention.
L’appel à la prière ne m’a jamais beaucoup dérangé. Mais à Istanbul la nuit, et ici dans les rues, ce sont les batailles de chats qui m’effrayent à chaque fois. On les entend cracher, miauler, tout le temps.
Pour le marchandage, j’ai choisi de me contenter de lieux affichants les tarifs. Sinon pour 5 jours c’est trop fatiguant.
J’avais lu que pour être sure de payer le « bon prix », il valait mieux penser à observer le prix que payaient les touristes autour 🙂 mais pas cool ce genre de désagréments qui donne facilement l’impression de « se faire avoir » !
Je suppose que tu as fait un lapsus et qu’il faut regarder ce que payent les locaux.
Ce n’est pas le cas de tous les établissements, mais il y en a pas mal qui affichent leur prix. Du coup, ce sont ceux que je privilégient. Moins stressant.