Aujourd’hui marque le retour des interviews de grands voyageurs. Leur grandeur se mesure à la longueur de leur voyage (au moins 6 mois) et à la grandeur de leurs rêves.
Et pour commencer avec brio, je vous invite à découvrir une famille française qui vient de se jeter à la mer, comme on se jette dans la vie, avec des étoiles plein les yeux.
Rencontre avec la famille Cata Profité.
Pourriez-vous nous présenter votre famille ?
Nous sommes une famille de 6, je nous présente souvent comme 4 enfants et 2 coques 😉 Mon mari et moi sommes trentenaire (32 et 33 ans) et nos 4 enfants ont 11, 8, 5 et 2 ans.
Vous êtes partis il y a quelques jours pour une nouvelle vie, en catamaran, comment est né ce projet ?
Nous avions tout ce qu’on pouvait espérer avoir dans la vie : un couple qui s’aime, une belle maison, des enfants, du boulot mais… on ne s’identifiait pas dans ce modèle qu’on avait finalement copié !
Nous avons toujours vécu de manière très simple, sans avoir de gros revenus mais finalement nous n’avions pas le budget pour partir en vacances (et pas l’envie de dilapider 12 mois d’économies pour partir une semaine au soleil). Nous avons mûri le projet pendant plusieurs années, réfléchissant au mieux comment « changer » de vie pour que cela nous ressemble. Un soir, en l’espace de 30 secondes, on avait décidé de se lancer et cette belle aventure a commencé !
Avez-vous un itinéraire, des lieux que vous souhaitez découvrir, des rendez-vous avec des amis vivant loin ?
Aucun, ce long voyage est une prise de liberté ! On ne se donne aucune limite, ni dans la durée ni dans les destinations. Avec 4 enfants on sait bien qu’il faudra rester à l’écoute de leurs besoins donc on vit au jour le jour. Le but est vraiment de profiter comme si c’était le dernier car la vie est trop courte. On se donne donc la liberté de changer d’avis tous les jours et on tentera de répondre au envie de chacun.
Si je ne me trompe pas, vous êtes une famille très sensible au mouvement zéro déchet. Comment intégrez-vous ça à la vie en bateau ?
Oui, le Zéro Déchet nous est venu tout naturellement lorsque nous avions encore notre maison, il y a 2 ans et demi. Mon mari avait un jardin potager et s’était intéressé sérieusement à la permaculture. De fil en aiguille, notre famille s’est impliquée davantage dans la réduction de déchet. Sur le bateau, c’est comme à la maison, rien ne change finalement ! On consomme du frais et on refuse les emballages, même démarches qu’en France sauf qu’on utilise plus l’anglais (« no paper please »). On se refuse d’acheter de l’emballage et on ne laisse pas le choix aux vendeurs, on n’en veut pas ! Les enfants s’adaptent très vite au changement et toutes ces petites habitudes sont devenues naturelles pour eux.
En voilier, pas le choix, les enfants sont instruits en famille. Est-ce que vous étiez déjà en IEF avant le départ ? Comment s’organise l’instruction en mer ?
Personnellement je pensais que l’école était obligatoire. J’étais persuadée que nous n’avions pas le choix et qu’on DEVAIT mettre nos enfants à l’école. Lorsque le projet a mûri j’ai su que nous pouvions faire l’école nous-même et tout allait dans le sens même de ce voyage : la liberté !
Après plusieurs lectures sur le sujet et cette réflexion personnelle sur l’école, nous avons mis en place une période sur cahier le matin (30 min à 1h). Je pense que c’est plutôt moi qu’il faudrait déscolariser car je vois bien qu’ils apprennent tous les jours, par leurs expériences et leurs jeux. L’absence de la télé a été un plus pour nous. Notre famille communique davantage, les enfants lisent plus souvent, jouent ensemble et nous avons tous plus de « temps » ! J’espère que les enfants s’ouvriront aux langues étrangères et aux différentes cultures grâce au voyage. Qu’ils vivront plein d’aventures, avec toujours de nouveaux amis, qu’ils apprendront à être ce qu’ils veulent et ce qu’ils aiment. Le plus important pour nous c’est qu’ils soient heureux !
Quelles sont vos attentes, vos craintes, vos projets pour les premiers mois à venir ?
Nous n’avons aucune attente et sommes ouvert à l’échec ce qui limite les craintes ou la peur ! Aucun objectif non plus, nous prenons tout ce que la vie veut bien nous donner et dégustons chaque instant à 200%. Nous vivons au jour le jour, et, si nous voyons que ça ne va pas, nous nous adapterons (vendre le bateau, acheter un camping-car, cela peut aussi faire parti de cette aventure).
On aimerait faire le tour du monde, mais faut être honnête, on n’aura jamais le temps de tout faire (hahaha!) ! La vie est vraiment trop courte, il faut en profiter !
Merci beaucoup d’avoir pris le temps de répondre à mes questions, bonne route à vous !
Et pour suivre leurs aventures, découvrez leur blog et leur page facebook Cata Profité.
Merci pour ce témoignage ! Je relaie ton article demain sur Faire l’école à la maison. Bonne journée !
Cool ! Ça, fait envie (quoique j’ai le mal de mer 😀 ). La liberté, le lâcher-prise…
Je partage aussi le soucis du mal de mer. J’ai beau adoré les bateaux, je peux difficilement faire autre chose que respirer à fond…