A force de repousser à plus tard, j’ai fini par me demander si j’allais vraiment écrire un bilan sur mon périple kirghize. Une façon de clore le voyage, de tout ranger dans la catégorie souvenirs, de faire des projets pour la suite.
Une chose est sûre, je recommande à toute personne férue d’espace vert, de montagnes et/ou de randonnée de se rendre là-bas, tant que le tourisme est encore une activité assez confidentielle mais bien organisée par les CBT. Tandis que la Mongolie devient une destination à la mode, je trouve dommage que le Kirghizstan reste dans l’ombre car tous les clichés qui attirent dans la Mongolie existe également en pays Kirghize, les inconvénients du tourisme de masse en moins.
En ce qui me concerne, ce pays a été celui de toutes les possibilités, celui de l’inattendu, celui d’un voyage que je ne pensais vraiment pas faire. Je n’ai pas seulement découvert des paysages nouveaux, mais aussi une mentalité (hospitalière mais pas franchement amicale), une langue (le kirghize bien plus que le russe) et des habitudes (que je ne soupçonnais pas si vivace dans un pays anciennement soviétique).
Mais finalement ce qui m’a le plus marqué pendant ce voyage (bien que c’est aussi ce qui s’estompe le plus rapidement), c’est ma propre envie de voyages. J’aime toujours autant avoir des yeux émerveillés devant des paysages ignorés de tant de personnes (même par certaines vivant dans le pays). Je n’envisage pas une minute de ne pas remettre les pieds dans un avion en direction d’un pays que je ne savais que vaguement situer sur le planisphère quelques jours avant et dont je ne comprends pas un mot de la langue vernaculaire.
Mais je n’ai plus envie de voyager seule et de me contenter de mon journal de bord pour partager mes émotions de la journée. J’aimerai que quelqu’un puisse répondre directement à la multitude de questions que je me pose à chaque minute. D’ailleurs est-ce que quelqu’un sait quelle est l’importance du vert dans la religion musulmane ? (véritable question que je me pose depuis quasiment le premier jour de voyage, je vous épargne celles sur la température d’ébullition de l’eau en altitude, la provenance de tout le mouton que j’ai mangé, l’introduction du lave-linge et des satellites, etc)
Certains doivent se dire que ça tombe bien, cela m’évitera de repartir au Kirghizstan pendant que mon namoureux se balade au Japon, et ainsi de créer des doutes sur la solidité de notre couple…
Je vais donc devoir apprendre à voyager avec quelqu’un d’autre, quelqu’un qui ne me ressemble pas forcément et qui n’a pas les mêmes envies que moi. Je vais devoir inclure plus de visites de musée. Mais le Kirghizstan fut également un bon test car j’ai passé finalement beaucoup de temps avec l’autre volontaire, une jeune femme avec qui j’ai eu la chance de partager beaucoup de point commun et suffisamment patiente pour m’écouter.
En tout cas, je ne suis pas prête d’oublier le Kirghizstan et ses montagnes. La région d’At-Bashi a, à mon goût, les plus belles montagnes de toute la grande région de Naryn (photo ci-dessous). Et pour tous ceux qui pourraient envisager d’y aller, un seul conseil : méfiez-vous des ânes et des bonbons au chocolat !
Si vous voulez d’autres photos, je vous invite à aller sur le blog de ma coéquipière d’aventures. De là, vous pourrez même écouter un peu de kirghize…
C’est vrai qu’il est assez curieux que tant de monde parle de la Mongolie et pas du Kirghizstan alors qu’il semble en plus bien plus simple de s’y déplacer. Mais c’est vrai que ce pays et juste … inconnu tout court. Je n’ai découvert ce nom qu’en m’attardant un jour devant une mappemonde !
Un pays trop petit, avec le défaut d’avoir la syllable -stan en finale, comme l’Afghanistan…