C’était une journée chaude comme bien trop de journées de notre été. Une journée dans Paris, sans vrai plan, juste un rendez-vous avec Cédric et son fils, et donc la promesse d’une halte dans un parc à un moment donné.
Le 13e arrondissement est intimidant car j’ai toujours l’impression que les personnes qui y ont tracé les routes étaient un peu folle. Et si j’ai appris à aimer me perdre (et à ne jamais quitter mon plan), je dois dire que je connais un peu trop de petites rues de cet arrondissement que je ne pourrais jamais localiser sur une carte.
D’ailleurs sur les plans, il y a des tâches vertes qui invitent à la promenade et des tâches vertes finalement entourées de barrière à l’accès interdit. Et puis il y a les tâches grises qui se révèlent vertes, avec une dose de brun là où le soleil a pris le dessus sur la nature. On a donc commencé la journée en marchant sur les rails d’un parc de la petite ceinture inconnue de mon plan. On s’est glissée entre les immeubles pour longer un point d’eau, tester deux jeux pour les moins de 6 ans. On s’est retrouvée brusquement propulsé sur un boulevard, soleil, tram, bruit, mais n’est-il vraiment que 10 h du matin ?
Les enfants sont un peu comme les tâches sur les plans, il y a ce qu’ils montrent et ce que l’on ne découvre qu’en prenant le temps de vraiment regarder. Tous les enfants timides ne le sont pas longtemps, certains peuvent avoir la langue bien pendue. La rencontre est également plus facile quand dès le départ on a décidé qu’aujourd’hui on verrait un nouveau copain / une nouvelle copine.
Le 13e arrondissement est synonyme de quartier chinois, probablement par des personnes qui pensent qu’un arrondissement ne regroupe que quelques immeubles… Je me laisse guider par Cédric, la balade est courte, le quartier n’est pas grand. Le plus long est de faire quelques provisions dans un supermarché asiatique avec Nine qui veut tout goûter. Alors pour se remettre d’une telle balade, rien ne vaut un banc et un parc.
À l’ombre d’un immeuble orné d’une fresque de street-art géante, les enfants jouent entourés de béton. Bien sûr ils ne le remarquent pas, tout occupés qu’ils sont à piloter un train et grimper toujours plus haut. Mon paquet de gâteaux se réduit sérieusement, il va falloir envisager de déjeuner. Alors on reprend des petites rues, une halte dans une boulangerie pour l’un, dans un café qui vend des bao pour l’autre, un parc fermé, puis un parc sans banc à l’ombre. Alors quelques instants on doit retourner le long d’un boulevard, faire le plein de soleil, de bruit et marcher vite.
Paris a cette magie d’offrir des espaces pour pique-niquer qui font oublier la ville. Le ronronnement des voitures disparaît derrière les phrases enfantines, le vent balaie délicatement les arbres au-dessus de notre tête. On pourrait s’allonger et regarder les nuages passés, si seulement il y avait quelques nuages pour parfaire le décor.
Et puis de toute façon qui voudrait dormir dans un parc avec une aire de jeux immenses. On peut escalader ! Faire du cheval à bascule ! Tourner jusqu’à marcher de travers ! On peut même remplir les bouteilles d’eau. Il ne manque finalement qu’un petit café…
Et si le 13e arrondissement devenait synonyme de Butte-aux-Cailles, de maisons avec jardinet, de serveur souriant, de rues qui montent, de touristes à la recherche uniquement des grandes fresques. Moi aussi je suis touriste cette semaine, je ne serai plus qu’une touriste à Paris, mais je suis gênée par le comportement de certains, le pas rapide, l’appareil en place avant même d’avoir effleuré du regard un fresque. L’avantage d’être une maman voyageuse, c’est que j’ai à mes côtés une enfant qui spontanément ne fera pas comme les autres, elle cherche les cœurs collés sur les murs, les fleurs, les petits riens, les trésors de la ville. Oh bien sûr, elle râle, aimerait être porté (mais par moi uniquement), se sent tellement fatigué de tout ce qu’elle a marché.
Heureusement la solution à la fatigue d’un enfant est simple. Une halte dans un dernier parc, envahi par des enfants avec des gilets fluos, et l’énergie est de retour. L’autre enfant dort depuis longtemps et se réveillera comme tous les enfants, comme s’il n’avait jamais dormi (car, on le sait tous, un enfant ça ne dort jamais) et qu’il savait pertinemment qu’il était dans ce parc-là.
Touriste ou promeneuse…
Qu’est-on quand on passe la journée à marcher tranquillement et à discuter assise sur un banc ?
Selon Nine, c’est le meilleur quartier de tout Paris. Et son copain pour la journée était « vraiment trop mignon ».
Moi pendant une journée, j’ai retrouvé l’esprit de notre vie nomade : vivre tranquillement, découvrir un lieu au grès du hasard ou des envies, travailler quand la ville dort encore et ne jamais avoir besoin de surveiller ma montre.
Il y a quelques temps nous avions fait un circuit street-art dans le 13e, de ce que nous avons pu voir, un grand nombre de fresques sont toujours en place, n’hésitez pas à consulter mon autre article, pour mieux profiter du quartier.
Elle a semblé parfaite cette journée ! Biz
Elle était effectivement pas mal du tout !
J’aime découvrir le street art, je trouve cela très agréable. La première image de votre article, par exemple, est tout simplement magnifique. Il y a pas mal de sentiments exprimés à travers cette représentation.