Cette semaine le hasard du net m’a conduite à lire deux articles invitant à partir faire le tour du monde. Ces billets sont fréquents sur les site de voyageurs, à base de « 10 bonnes raisons de faire le tour du monde ». Je les lis toujours en souriant car j’ai l’impression d’avoir sous les yeux une série de clichés. Les voyages forment la jeunesse comme on dit. Et puis j’ai moi-même souvent rêvé de faire le tour du monde. Cependant j’ai grandi et découvert d’autres façons de voyager, au point d’aboutir (il y a quelques temps déjà) à la conclusion que je ne ferai jamais de tour du monde.
1. Impossible d’établir un itinéraire
Le problème du tour du monde, c’est qu’il m’apparaît comme LE voyage, celui d’une vie. Il ne faut donc oublier aucun site majeur (de façon totalement subjective). Et surtout hors de questions d’oublier un continent.
J’ai passé des heures à étudier les cartes (bon j’étais collégienne, mais je m’en souviens précisément) et je suis arrivée à une conclusion : impossible de faire une boucle qui inclurait tout !
2. Impossible de fixer une limite de temps
Claire et Reno Marca m’ont fait rêvé avec leur tour du monde presque idéal de trois ans. Mais j’aime bien trop prendre mon temps pour voyager ainsi d’un point à un autre du globe, avec pour finalité le retour à la maison. Car si on prend trop son temps, les proches nous manquent. Hors un passage en France au bout de 3 ans alors que je ne serai qu’à mi-chemin ruinerait tout l’intérêt de « tour du monde ».
3. Impossible de le financer
Si je voyage ainsi sans date de fin, il va bien me falloir des sous. Donc ce serait génial de bosser au fur et à mesure. Donc je prendrai encore plus de temps, donc je retombe sur mon point numéro deux. L’horreur !
4. Impossible de se tromper
En fait je reviens à mon point numéro 1. Et si, alors que je suis partie vers l’ouest et que je viens juste de poser mes bagages à Tokyo, je rencontre un couple de russe super sympa qui m’invite en vacances chez eux à Moscou. Vais-je devoir renoncer à aller en Russie parce que je les ai rencontré trop tard ? Bien sûr cela pourrait être l’occasion d’autre voyage, plus tard, après. Mais pourquoi attendre et ne pas aller en Russie après le Japon ?
5. Impossible de gagner
Je ne sais pas pourquoi mon esprit voit les « tour du monde » comme des courses, contre la montre, contre la société de laquelle on part, contre soi-même. Mais l’issu est le retour à la maison. Le plus souvent, c’est même un retour à la normale, même boulot, même maison.
Si je pars, j’espère que le monde me fera suffisamment grandir, mûrir, pour ne plus pouvoir rentrer dans mon costume de départ.
Cinq points, un brin moqueur, car les tour-du-mondiste me font quand même rêver. J’aime bien la course que cela représente, le challenge d’une famille, d’un couple ou d’un solitaire qui part chercher… (l’autre ? lui-même?).
Car j’ai bien l’intention de parcourir le monde, encore et toujours. En ce moment je rêve d’Estonie et de Moldavie (la faute à des nomades ayant abandonnés chez moi un guide sur l’Europe avec des introductions incroyables pour chaque pays). J’ai même l’intention d’emmener ma fille et mon namoureux avec moi. Mais je souhaite surtout m’installer pour une année ou plus « ailleurs » (quelque soit cet ailleurs) pour saisir le rythme de la vie, balbutier quelques mots d’une nouvelle langue, m’enrichir, perdre le costume de touriste (sans jamais perdre celui d’étrangère, je le sais bien).
Je ne ferai donc jamais de tour du monde, que ce soit en 6 mois ou en 6 ans, et je m’en porte très bien.
Et vous ? avez-vous réalisé tour du monde ou en rêvez-vous ?
Forcément je réagis ;-). Tout d’abord, pour l’itinéraire je ne vois pas la différence avec un voyage de 2 semaines. Tu dois aussi faire un choix et par exemple tu vas aller en Russie alors que tu aurais pu aller en Chine… Pour un long voyage c’est pareil. Impossible de tout faire. En aucun cas, l’objectif d’un tour du monde est de voir le monde entier !!! Une vie n’y suffirait pas. Je vois le « TDM » comme un voyage plus long que les autres. Justement la durée : là encore qu’importe ! Souvent ce n’est pas un choix car on a d’autres projets ou des impératifs. Par exemple, pour nous c’est 8 mois car un départ en janvier collait pour le boulot de mon mari et un retour fin août me convenait car je voulais que les enfants soient présents pour la rentrée scolaire. Mais on aurait pu voyager 4 mois, 6 mois ou un an. Idem, le budget est une contrainte donc on adapte son voyage à son budget. Passer 6 mois en Inde ou en Asie du sud-est ce n’est pas le même budget qu’un an en Océanie. Enfin, « tour du monde » ce n’est qu’une expression… la première fois que nous avons fait un « tour du monde » avec mon chéri en fait ce n’était pas un tour car nous sommes repassés par Paris entre les Amériques et l’Asie. Mais qu’importe ! L’expression est utilisée pour parler d’un long voyage dans plusieurs pays. Enfin, je ne vois pas du tout le côté « compétition ». On choisit son voyage, ses destinations, sa façon de vivre le voyage… Je le dis tout le temps mais pour moi notre voyage cette année c’était pour vivre quelque chose de fort en famille et l’itinéraire aurait pu être tout autre. Nous avons longtemps hésité avec un tour d’Europe en camping-car et là encore, cela ne veut pas dire que nous aurions vu TOUTE l’Europe ! Pour faire un parallèle, quand tu dis que tu es allée au Japon, tu n’as pas vu tout le Japon. En conclusion, je comprends tout à fait que ce type de voyages ne plaise pas à tout le monde mais j’espère que les freins ne sont pas ceux dont tu parles dans ton article. Sur ce, je te souhaite de biens jolis voyages.
Mais j’ai énormément de mal à établir un planning pour 2 semaines de voyage !
Comme je le disais, c’était une façon un peu moqueuse de présenter les choses, avec les itinéraires similaires chez beaucoup de personne et le côté je tourne autour du globe. Une vision qui va finalement plus en réponse à ceux qui ne partiront jamais qu’à ceux qui sont déjà partis.
Mais j’ai rencontré des personnes qui ont fait le tour du monde, et qui en ont gardé l’impression d’avoir suffisamment vu pour ne plus bouger !
Justement : il ne faut pas planifier je trouve. Nous avons construit notre voyage au fur et à mesure… en réservant les hébergements souvent la veille, au mieux une semaine avant. Pour les avions, nous les avons également réservés au fur et à mesure.
Je suis tout à fait d’accord avec toi. Mais il y a quand même encore beaucoup de personnes qui partent en tour du monde avec tous les billets d’avion réservés. Ils savent donc quand ils seront à quelle date, même sans avoir réservé d’hébergement. Pendant nos 1 an 1/2 de nomadisme, je ne savais jamais plus de 2 semaines à l’avance où nous irions. Et ça m’allait très bien.
Cet article date de 2012, certains de tes points de vue ont-ils évolué ?
Je partage globalement le dernier point même si je ne vois pas le lien avec la compétition…
Ce qui me freinait dans l’expérience d’un tour du monde, c’est le fait de revenir à ma vie précédente, mon job, après avoir vécu quelque chose de si fort. Je précise que je n’ai pas fait de tour du monde ou long voyage.
Mais je suis mère depuis maintenant 4 ans. C’est une expérience intense, je suis partie de mon job plusieurs mois pour donner la vie et je suis revenue. Je me suis rendue compte que c’était possible. Certes, j’ai fait une formation pendant ma grossesse et changé de job mais j’ai repris ma vie d’avant en l’adaptant à l’arrivée de mes enfants.
Cela m’a réconcilié avec l’envie de faire un long voyage et de retrouver ensuite « ma vie d’avant » : avoir une parenthèse pour vivre une expérience intense et revenir en procédant aux évolutions nécessaires. C’est un point de vue qui reste personnel.
Ce qui a vraiment évolué, c’est que j’ai accepté l’idée, l’envie d’être nomade. En me relisant hier, avant de re-partager, je me suis rendue compte que l’idée du nomadisme est derrière chacun de mes arguments. Moins d’1 an plus tard, nous prenions la route pour être digital nomade. Le projet est sur pause, mais c’est ce qui me convient le mieux.
Mais je suis toujours aussi incapable de retourner en arrière. Mais je suis aussi difficile pour faire des concessions, je crois que mon fort caractère joue aussi un rôle.
Je trouve dommage de ne pas faire quelque chose que l’on veut faire juste parce que cette chose aura une fin… Comme on dit « toutes les bonnes choses ont une fin » ;-). Quand nous sommes partis en 2007 pendant un an, le retour n’a pas été difficile du tout ! Je pense que ce sera pareil cette fois-ci mais je vous dirai puisque nous rentrons à la fin du mois, après 8 mois de voyage.
Tous mes retours ont été difficile. Je me sens tellement à l’aise dans le mouvement, que la sédentarité, la routine, le fait d’être en maison m’écrasent. La seule chose qui rend un retour agréable pour moi est d’avoir un autre beau projet derrière (pas forcément voyage). Mais ça demande d’anticiper un peu, et comme je le disais, je ne suis pas douée pour l’anticipation.