Carnet de voyage : trois semaines au Togo – 2e partie

Suite de mon séjour au Togo. La première partie est disponible ici.

25 juillet : première fois que je me réveille après que les cloches de l’église aient sonné. Bon en même temps il n’était que 6h10 et M. et E. sont déjà débout. J’ai commencé par la vaisselle que je n’avais pas faite hier soir.
A la première heure de cours, j’ai une classe de 5e. Je n’ai que 6 élèves, ce n’est pas motivant.

26 juillet : Akpéma se fête à l’église aujourd’hui, tous les cours ont été annulés.
J’accompagne P., chef de la mission que nous menons, chez le chef de Canton. Elle a des questions à lui poser au nom de l’association. J’assiste à un formidable choc culturel. Aucune des réponses données ne correspond à la question posée.

togo récit de voyageL’après-midi, Léon (que nous avons rencontré quelques jours plus tôt) nous emmène voir les châteaux, c’est à dire les maisons tata au nord de Kara. Je suis installée à l’avant du pick-up avec E. pendant que le reste du groupe est à l’arrière. Sur la route, la vue est magnifique.

Arrivés dans la vallée des Tamberma (les Tatas), nous passons un péage (seuls les étrangers payent) et nous nous engageons sur une route de terre en très mauvais état. Nous nous arrêtons à la première habitation que nous visitons à la suite d’un jeune du village. L’habitation a pour principale particularité sa terrasse. De là il y a un accès à deux chambres et deux petits pièces de stockage pour le mil ou le maïs. L’agencement est ingénieux et l’espace optimisé. Par contre pour rejoindre la terrasse, on utilise une échelle taillée dans un tronc d’arbre. Et au moment de redescendre, j’ai glissé. Je me suis purement et simplement tordue la cheville. J’ai incité le reste du groupe à poursuivre la visite et je suis restée avec Léon. Comme j’ai de l’hémoclar sur moi, il masse l’oeuf qui est apparu sur ma cheville et le fait disparaître.
Au retour du groupe, nous remontons dans le pick-up et prenons le chemin du retour. Il se met à pleuvoir.

Quelqu’un trouve une bande pour ma cheville. Tout le monde n’est pas d’accord, massage avec du chaud ou du froid ? Finalement on me masse avec du chaud et on immobilise ma cheville.

L'entrée dans le pays Tata
L’entrée dans le pays Tata
L'un des châteaux Tata du nord du Togo
L’un des châteaux Tata du nord du Togo

27 juillet : en raison de ma cheville en vrac, P. m’avais proposé de ne pas faire cours pendant la première heure. Mais puisque je suis réveillée, autant y aller. Enfin en moto, car je ne me sens pas capable de marcher jusqu’à l’école.
Quelques minutes avant le départ, la pluie nous retient. Nous arrivons au collège avec une heure de retard, mais à la même heure que les élèves puisque la pluie arrête tout le monde.

28 juillet : aujourd’hui nous devions tous partir passer deux jours dans les montagnes. Mais en raison de ma cheville, je ne peux y aller. Nous nous séparons en deux groupes.
Pour le déjeuner, E. nous invite chez elle. J’y vais en zem avec elle. Je ne peux toujours pas marcher trop longtemps. Nous avons été très bien accueillie (c’est toujours un peu embarrassant) et nous déjeunons avec E. et son frère. Au menu : du riz en sauce puis du foufou, de la sauce arachide et du poisson. Nous mangeons avec les mains et je réussis à ne pas en mettre partout. Pour finir nous goûtons un alcool du sud du pays, assez fort et pas très bon.
Je fais une halte en solo au supermarché pour faire quelques courses indispensables pour le groupe mais aussi des courses perso (du chocolat). Je rentre et passe la soirée seule, sans savoir ce que mes camarades sont devenus. Fadel, le petit voisin, me tient compagnie et nous galérons longuement ensemble pour allumer un feu pour pouvoir cuisiner.

En direction des montagnes
En direction des montagnes

29 juillet : debout, prête et seule, je décide de marcher un peu au hasard. Je rencontre rapidement Ataké sur son zem avec un vieux. Il m’offre des les accompagner.
Nous commençons par aller boire du sodabi, un alcool local très fort. Puis Ataké propose de rendre visite au chef du canton d’à côté. Une fois chez lui, nous apprenons qu’il est absent. Pendant deux heures, nous passons en moto d’une maison à une autre pour boire du tchouk et discuter. C’est génial, dépaysant, avec partout des gens généreux et souriants.
À mon retour, je retrouve T. et Fadel qui étaient un peu inquiets de ne pas me trouver.

Je passe ensuite l’après-midi avec T. et M. à nous promener dans Kara mais loin du centre ville. J’ai l’impression de faire du trekking, la ville est vallonnée avec des chemins pleins de cailloux. Nous faisons la connaissance de l’un des oncles de M. qui est directeur d’un collège privé. C’est très intéressant de discuter avec lui et je trouve dommage de ne pas l’avoir rencontré plus tôt. Notre échange me donne envie de revenir, plus longtemps et sans autre français à mes côtés, travailler véritablement avec des enfants.

30 juillet : je me lève plus tard que d’habitude. Et au moment d’aller aux toilettes, T. me conseille de faire demi-tour. Les hommes sont occupés à tuer et dépecer la chèvre qui vivait dans la cours depuis quelques jours.

Dans les rues de Lomé
Dans les rues de Lomé

Et je n’ai pas de suite à ce voyage à transcrire. J’étais partie avec un carnet trop petit, alors pour les derniers jours, j’ai économisé mes mots, ne laissant que des chiffres, des heures, des détails bien inutiles aujourd’hui sur l’organisation de la kermesse pour les enfants.
Et il y a eu un après, le diagnostique d’une belle grosse entorse, la reprise du boulot, mon inscription en licence de yorouba et même deux ans plus tard l’écriture d’un dossier d’apprenti ethnologue sur les Tamberma que l’on appelle aussi les Batamariba.
Et il y a aujourd’hui, une envie toujours forte de retourner en Afrique sub-saharienne et de faire des études d’ethnologie.

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