Ces derniers jours je passe beaucoup trop de temps en tailleur avec des talons trop hauts, face à des recruteurs qui manquent de temps mais également de profs pour l’été. L’occasion pour moi de mettre les pieds dans une école parisienne qui propose des cours de français langues étrangères à un public international. En dehors du quartier chic et de l’entrée de l’immeuble assez surprenante, l’une des écoles m’a renvoyé quinze ans en arrière, alors que je prenais mes touts premiers cours d’anglais en immersion.
C’était un séjour linguistique en Angleterre dont je n’attendais pas grand chose de plus que les séjours avec le collège. Vous savez, ces « vacances » où l’on passe tout son temps avec un camarade de cours, pouffant dès qu’un membre de notre famille d’accueil prononce une phrase dont on ne comprend pas un mot. Et je ne vous parle même pas du fils de la-dite famille, plus jeune que vous, qui vous invite à aller fumer sur le terrain vague… Je me suis toujours ennuyée dans les familles et les journées ressemblaient à des marathons, les professeurs tirant derrière eux une quarantaine de boulets qui se passionnent autant pour l’architecture allemande que de leur première chaussette.
Mais ce séjour, je voulais absolument le faire, car il me permettait de fêter Noël loin de ma famille (je suis ingrate, je sais) et de suivre des cours dans une école internationale (!!!!), sans garanti d’être avec d’autres francophones dans la classe (!!!!). Un seul petit détail à régler (en plus de l’accord parental) : être accepter dans le séjour car j’avais un an de moins que l’âge demandé.
Dans cette école il y avait un distributeur de chocolats et autres friandises. J’y ai testé tous les cadbury en stock. Dans ma classe, une seule autre française, assise à côté de moi bien sûr (voyager sans le collège n’implique pas qu’on cesse immédiatement de pouffer comme une idiote) et en face des professeurs qui ne parlaient pas un mot d’anglais. Les autres élèves étaient principalement coréen. Autant vous dire que je n’ai eu aucun contact avec eux, puisque notre seule langue commune, l’anglais, était à un niveau très faible.
J’ai probablement passé le plus horrible Noël de toute ma vie, ne sachant pas du tout ce qui se passait, quand et comment. J’ai passé le Noël le plus mémorable de toute ma vie, avec crackers et chapeaux en papier ridicule. Je n’ai rien compris à ce qui se disait autour de moi. Je n’ai pas profité un dixième de ce que j’aurai pu. Mais je ne pense pas oublier de si tôt le distributeur dans la salle de repos ou ma place dans cette petite salle de cours.
Je me demande comment sont les élèves de cette école parisienne, qui semble avoir son lot de Coréens. Et je suis sûre que si c’était à refaire, j’y retournerai, aussi maladroite et muette, pouffant comme une idiote. Ma toute première découverte du voyage en liberté…
Vous souvenez-vous de votre tout premier voyage sans parent et sans prof ? Étiez-vous seul, avec des amis, un chéri, une association ?