Voici une question intéressante pour l’accro aux langues étrangères que je suis. Mais au lieu de me la poser à moi-même (la réponse est malheureusement l’anglais), j’ai demandé à plusieurs blogueurs voyageurs, de profil assez différent, de me donner leurs avis.
Quand tu voyages en général à l’étranger, quelle langue utilises-tu ?
Vana : En règle générale j’utilise l’anglais que je parle couramment, mais je tente toujours de communiquer avec la langue locale, ce qui fait que j’invente des mots. Je n’ai jamais appris l’espagnol, ce qui ne m’a pas empêcher d’essayer de le parler quand j’était seule à Grenade. Je trouve cela rigolo et c’est comme ça qu’on apprend, en étant immergé…
Cathy Mini : Tout dépend de la destination. Le plus simple, en général, c’est évidemment l’anglais. Mais si je pars dans un pays qui n’est pas principalement anglophone et dont je parle un peu la langue, je fais mon maximum pour parler la langue du pays. Au Japon par exemple, la plupart des personnes que j’ai croisées ne parlaient pas anglais ou alors étaient trop timides pour communiquer avec moi dans cette langue. Mon niveau de japonais à l’époque de mon voyage était un peu meilleur qu’aujourd’hui mais tout de même assez basique. J’ai néanmoins utilisé mes connaissances au maximum pour me faire comprendre et lorsque ce n’était pas suffisant, je mimais ! Le mime est aussi un langage très pratique en voyage
Sandrine : L’anglais dans pratiquement tous les pays, mais nous parlons aussi espagnol et un peu d’italien… donc en fonction des pays…
As-tu une situation embarrassante/délicate à raconter où le principal problème était lié à un niveau de langue étrangère ?
Vana : Je cherche, je cherche…..Mais disons que même en français j’accomplis cet exploit ><
Cathy Mini : Ce n’est pas vraiment une situation « délicate », mais plutôt un moment déterminant dans ma volonté d’apprendre des langues étrangères. Quand j’étais petite, mon père voyageait beaucoup pour son travail et j’étais alors persuadée qu’il parlait très bien anglais. De mon côté, j’avais un peu d’anglais à l’école mais je trouvais les cours franchement ennuyeux et on n’y apprenait pas grand-chose. Autant dire qu’à l’époque, j’étais plutôt du genre monolingue. Puis, une année, nous sommes partis en famille à l’étranger pour la première fois. Je me souviens de ce déjeuner dans un restaurant où aucun de nous n’était capable d’expliquer au serveur que nous voulions de l’eau plate et non de l’eau gazeuse. C’est une situation toute bête mais j’ai été très surprise (peut-être même un peu déçue ?) de découvrir que, finalement, mon père ne parlait pas aussi bien anglais que je l’imaginais. Qu’il était même plutôt mauvais ! J’ai fini par bredouiller un « no bubbles » au serveur et je crois que c’est à ce moment-là que je me suis dit qu’il était hors de question que je reste à ce point incapable de communiquer. Le français ne suffisait plus !
Sandrine : Oh oui plusieurs:
– au Cambodge dans un coin complètement reculé et perdu en mobylette, impossible de comprendre ce que l’on nous indiquait comme chemin: d’une part ils n’ont pas vraiment l’habitude des cartes, et en plus pour ne jamais vous contredire ils disent toujours oui oui: « c’est à droite? » « oui oui » « c’est à gauche? » « oui oui » et impossible de savoir s’ils comprenaient rien qu’un peu d’anglais. Mais ça c’est bien fini, on est rentré très tard à l’auberge mais on y est arrivé…
– en Russie, à Moscou, après une petite dispute familiale, je me perds dans le métro avec un seul ticket de métro, pas d’argent sur moi (c’est M. Papa qui a tout!), pas de téléphone … la grande looze. Je cherche à demander à quelqu’un de me prêter son téléphone en anglais… Après avoir tenté de parler aux personnes d’une quarantaine d’année qui ne comprenaient pas un mot d’anglais, je me suis rabattue sur des jeunes étudiantes qui enfin parlaient anglais!! Pour la suite de l’histoire M. Papa avait éteint son téléphone… j’ai utilisé mon dernier ticket pour aller là où l’on avait prévu et heureusement M. Papa n’avait pas changé ses plans… et nous avons pu continuer à nous disputer 😉
A l’inverse un super souvenir alors que justement au point de vue linguistique ce n’était pas le top ?
Vana : Justement à Grenade ou je m’étais rendue pour le mariage d’un de mes meilleurs amis. Il est espagnol, ses parents aussi (et argentins) et le lendemain du mariage, sur la route pour me raccompagner à l’aéroport, il m’a laisser seul une heure avec ses parents. Son père ne parlant qu’espagnol et sa mère ayant de très très vagues notions de français ou d’anglais. Nous avons tous les trois réussi à communiquer en se créant un langage à nous et en utilisant beaucoup des outils indispensable quand on voyage, nos mains, du papier et un crayon…
Cathy Mini : C’était lors de mon voyage au Rajasthan, dans le nord de l’Inde. J’étais dans un petit village. Il y avait tout de même un bel hôtel pour touristes, et les enfants savaient très bien charmer les blancs naïfs pour leur soutirer quelques roupies, mais dès qu’on s’éloignait un peu de la rue principale, on était plongé dans la campagne indienne. Un paysan du coin m’a emmenée faire un tour des environs sur sa charrette, tirée par un dromadaire. J’ai essayé de discuter en hindi avec lui, mais c’était vraiment difficile car il parlait plutôt un dialecte proche du hindi qui ne correspondait pas toujours à mon « hindi standard ». Mais ça a été un moment incroyable. Sur le chemin, les gens me faisaient de grands signes depuis les champs pour me saluer. Ils n’avaient jamais vu d’étrangers. Une femme est venue m’observer de près, elle voulait me montrer son fils mais le pauvre petit bout a eu peur de moi je crois…
Sandrine : Au Vietnam, dans une auberge de jeunesse où les jeunes filles de la réception, nous ont invité en cuisine pour nous faire goûter de nouveaux plats, on ne comprenait pas ce que l’on nous faisait goûter mais quelle rigolade à voir nos mimiques lors de la découverte de nouveaux goûts. Et aussi en Russie pour Mini Voyageuse qui jouait avec des petits russes, tous occupés à courir après nos bulles et les mamans ravies de voir qu’on distrayait tout le parc.
As-tu appris une langue spécifiquement pour un voyage ? lequel ? pourquoi ?
Vana : Non je n’ai jamais appris une langue spécifiquement pour un voyage. J’ai repotasser mes cours de russe pour mon voyage en transsibérien, mais comme cette fois-ci c’était un voyage organisé, je ne m’en suis que peu servie. Quand j’ai fais mon stage en turquie, l’idée la langue étrangère ne m’a pas effleurée… J’ai fini par apprendre sur place.
Cathy Mini : Non, ça ne m’est jamais arrivé. C’est toujours enthousiasmant d’aller dans un pays dont je parle au moins un peu la langue mais je n’ai jamais appris une langue pour un voyage en particulier. J’apprends une langue parce qu’elle me plaît et le voyage est plus une récompense au départ imprévue. Je sais qu’elle viendra, un jour, mais je ne sais pas forcément quand. J’avais trois ans de hindi derrière moi quand je suis allée en Inde pour la première fois par exemple. En ce moment, j’ai envie d’apprendre le suédois. Alors pour me motiver, je vais faire mon possible pour me rendre dans le pays avant la fin de l’année… C’est un peu l’inverse que d’apprendre une langue pour un voyage en fait.
Sandrine : Non rien de particulier ni de très poussé car nous n’avons pas le temps de nous y pencher avant le départ mais par contre sur place et en commençant dans l’avion, nous apprenons tous les mots de politesse, compter jusqu’à dix puis apprendre les centaines, les milliers. Par contre nous prenons souvent les aides du « Lonely Planet guide conversation » pour avoir tout de même une référence pour trouver des mots qui nous manquent
Comment se débrouillent tes enfants ? Ont-ils des connaissances en langue étrangère ?
Cathy Mini : Je n’ai pas d’enfants et je ne prévois pas d’en avoir. En tout cas, pas pour le moment, c’est certain. Mais si j’en avais un jour, j’aimerais qu’ils puissent parler plusieurs langues. Je commencerais sûrement par l’anglais car c’est la langue que je maîtrise le mieux après le français et c’est aussi une langue très utile aujourd’hui. Mais j’imagine que je ferais de mon mieux pour les rendre curieux des langues et des cultures en général, leur donner ce goût de l’ailleurs.
Sandrine : Mini Voyageuse (7ans) sait quelques mots de russe (politesse, quelque phrase qu’elle avait appris pour jouer avec une petite russe chez qui nous avions logés mais elle perd tout cela en grandissant), quelques mots en espagnol, en hollandais.. et depuis toujours nous tentons de lui apprendre l’anglais en jouant et en lui parlant anglais à la maison et en voyage. Ca la passionne: Elle adore voir qu’avec l’anglais tout le monde peut se comprendre.
Peux-tu te présenter en 3/4 phrases et conclure avec le lien de ton blog ?
Vana : Alors moi c’est Vanessa, passionée de cuisine, de voyages et plein d’autre choses de cet accabi. Je suis de ces personnes qui veulent tout essayer, tout tester car j’estime qu’il est préférable de connaitre avant de juger. Ayant découvert L’autralie par hasard, j’ai voulu m’y interesser de plus près et profiter de cette chose merveilleuse qu’est le Visa Vacances Travail ^^ Plus sur moi et mon voyage sur mon blog.
Cathy Mimi : Polyglotte en devenir et apprentie traductrice, j’ai promené ma plume dans les capitales d’Europe, en Amérique latine, en Inde, au Japon et, tout récemment, pendant six mois en Australie. Je rêve de créer un jour ma propre langue, et je compte bien continuer d’en apprendre de nouvelles et de voyager autour du globe. J’anime le blog du bout des lettres à propos de la traduction, des langues, des livres et du monde des mots en général.
Sandrine :Je suis Sandrine, maman de Mini Voyageuse (7ans) et Mini Voyageur (5mois). J’ai toujours adoré voyager et avoir des enfants ne nous a pas vraiment ralenti (Mini Voyageuse a déjà une petite dizaine de destinations à l’étranger) et Mini Voyageur fera son premier voyage cet été en Turquie. C’est pour cela que je partage mon expérience et celles d’autres parents voyageurs dans mon blog pour permettre à tous de trouver des infos pour un voyage en famille.
Merci à toutes les trois pour vos réponses très intéressantes. Il y a vraiment beaucoup de façon d’allier communication et voyage, même si les mimes semblent très souvent la base !