Les greeters : voyager pour rencontrer l’autre

visiter avec un greeterEn Alsace les greeters sont à la mode alors même que j’y voyais un concept plus… international. Mais c’est dans un office de tourisme alsacien que j’en ai véritablement entendu parler pour la première fois. Dans mon esprit il s’agissait d’un service proche du couchsurfing, c’est à dire que des amoureux de leur ville ou région se portent volontaire pour accompagner des touristes pendant quelques heures, sans rien demander en échange que le plaisir de la rencontre.

Mais c’est bien plus que ça. D’ailleurs la rencontre peut se faire le temps d’une visite thématique ou d’un atelier culturel. Et tout le monde ne peut devenir Greeters juste comme ça.
Si je trouve le concept absolument génial, je n’ai rencontré qu’une seule fois une greeter. C’est pourquoi je vous propose de découvrir les greeters à travers les souvenirs de plusieurs blogueurs. D’un témoignage à l’autre vous allez découvrir qu’est-ce qu’un greeter et quelles activités faire en leur compagnie.

Les greeters, des guides gratuits ?

Tim de Faim de voyages revient sur le lancement des greeters dans la ville de Nancy.

En 2011, lorsque j’ai commencé à travailler à l’office de tourisme de Nancy (ma ville natale), le concept de Greeters était encore assez peu connu en France. On comptait moins d’une dizaine de villes offrant ce type service.
Quelqu’un de l’équipe voulait lancer le projet et j’ai été chargé de créer le site. Je ne connaissais alors que vaguement ce concept, mais j’ai tout de suite adhéré à l’idée. Ce qui était intéressant dans le lancement de ce projet, c’est qu’on le faisait au sein d’une structure qui propose un service de guides professionnels. On a donc dû leur expliquer que les Greeters ne viendraient pas les concurrencer, mais offriraient un autre type de service pour un autre type de tourisme. Les Greeters proposent souvent des balades en dehors des sites touristiques, comme une découverte de la ville la nuit, une balade sportive ou une découverte du street art local par exemple.
Les guides professionnels ont parfaitement compris et certains visiteurs ont même parfois recourt à ces deux différents services. Aujourd’hui, il y a plus d’une soixantaine de villes en France qui proposent le concept de Greeters et des milliers des Greeters à travers le monde, preuve d’un intérêt grandissant. Ces Greeters viennent de tous milieux socio-économiques. Il n’y a pas de profil type, si ce n’est que ce sont souvent des gens qui ont un peu de temps libre et qu’ils souhaitent le mettre à disposition des autres. Ceux que j’ai rencontrés étaient étudiants, retraités ou travaillaient à mi-temps et étaient souvent bénévoles dans d’autres associations.

Greeters à Nancy – Photo de Tim, faim de voyage

Un tourisme alternatif et humain

Benoît du blog des Yeux plus Grands que le Monde voit dans le système des greeters une façon de (re)créer du lien entre les touristes et les locaux.

Pendant l’été 2017, j’ai eu la chance de faire un tour de France et d’aller à la rencontre de ces fameux Greeters.

Je n’avais jamais fait de balades avec eux mais le principe de l’accompagnement gratuit par un local pour découvrir son coin préféré, voire partager l’une de ses passions me plaisait bien. C’est le genre de tourisme alternatif et humain qui m’attire et me touche.

En Bretagne, je suis parti ramasser des palourdes avec Pierre et Odile sur la Presqu’île de Lézardrieux. J’ai passé un moment superbe avec d’autres convives de tous âges et de tous horizons à apprendre les rudiments de cette pêche à pied. Ce fut une autre manière de découvrir la Presqu’île, ses plages et une activité différente de ce que l’on peut faire habituellement. Les moments d’échange et la bonne humeur furent au rendez-vous !

Du coup, j’ai aussi eu la chance de rencontrer les autres Greeters locaux et de réaliser un reportage sur ces passionnés. Je souhaitais comprendre ce qui les pousse à aller à la rencontre de l’autre et partager.

Les Greeters, ce n’est pas seulement la chance d’avoir un accompagnateur local gratuit. Pour moi, ce sont des passionnés qui amènent le visiteur à découvrir la localité et les activités du coin avec une vraie approche pédagogique et respectueuse et ils sont aussi un vrai rôle social pour recréer le lien entre les touristes, les locaux et leur environnement.

J’ai passé de superbes moments avec eux tout l’été !

Greeters sur la Presqu’île de Lezardrieux – Photo de Benoît desYeuxPlusGrandsQueLeMonde

Greeters et slow travel

C’est à Genève que iclo, blogueur sur LaVieCestMieux, a rencontré son premier Greeter. Une rencontre à vélo qui lui permit de côtoyer le quotidien des locaux.
lien dans texte :

Je suis devenu un slow traveler. Ce qui signifie que lorsque je voyage, je décide de plus en plus souvent de m’immerger en profondeur dans une destination, notamment en cherchant à vivre au plus près de ses habitants. Même dans une grande ville.

Mais lorsque je prépare ces voyages, si je me fie uniquement aux guides ou à des articles en ligne, le risque de ne pas sortir des sentiers battus est grand. Et je déteste ça (au moins autant que je déteste l’expression).

Avoir recours à un greeter m’a rapidement semblé être une idée aussi géniale que faire du CouchSurfing. Sauf qu’ici, la personne avec qui tu partages un moment t’offre son temps et sa connaissance de sa ville plutôt qu’un matelas. Ma première expérience m’a permis de visiter Genève en un jour (et en vélo) avec un greeter que je n’aurais certainement jamais rencontré autrement.

Ce genre de rencontre est si enrichissant que je me demande encore comment je ne pense pas à faire systématiquement une demande de greeter lorsque je découvre une nouvelle destination !

Genève avec un Greeter – photo d’iclo LaVieCestMieux

Découverte culture chez un greeter

Je vous livre ici ma propre expérience, sans avoir jamais quitté le salon de Wafa, greeter dans le Sundgau (sud de l’Alsace).

C’était une journée surprise à laquelle j’étais invitée par l’office de tourisme de Mulhouse (qui gère les greeters du secteur). Si le thème de Noël était bien connu, j’étais un peu surprise par la première étape : Ferrette, une petite ville qui est, à mes yeux, surtout un bon point de départ pour des randonnées. Pas exactement le genre d’endroit où aller se promener par une froide journée de décembre.

Mais finalement c’est bien au chaud chez Wafa que s’est déroulée notre matinée. En Alsace, Noël est une chose bien sérieuse et tout le monde possède une couronne de l’Avent, non pas une couronne à fixer sur la porte, mais à installer sur une table avec des bougies que l’on allume chaque dimanche de l’Avent.

La veille Wafa avait pris le temps de préparer de délicieux gâteaux et surtout d’aller en forêt pour récupérer le matériel nécessaire. Puis elle nous a expliqué comment fixer les branches, les tordre pour obtenir un cœur, les orner de couleurs.
C’était mon troisième Noël en Alsace, mais c’était la première fois que je m’essayais à la couronne traditionnelle. Nine était ravie de diriger les éléments de décoration finale et ensemble nous avons appris à manipuler un pistolet à colle.

Et cette matinée était probablement l’expérience la plus alsacienne de toutes nos activités de Noël, avec la traditionnelle soirée à boire du vin/chocolat chaud dans l’un des marchés de Noël.

Greeters en Alsace – Photo de Tiphanya Avenue Reine Mathilde

Trouver son futur greeter

Il est préférable de s’y prendre quelques jours à l’avance pour planifier une sortie avec un greeter.

Voici le lien vers le réseau des greeters français et celui vers le site des greeters du monde entier.

Pour la petite histoire, si le concept vient de New-York, la France compte le plus grand nombre d’antennes (50 antennes à travers le pays en 2017). Cette forme de tourisme participatif est souvent soutenue par les offices de tourisme et/ou les mairies.

Alors vous connaissiez ? Avez-vous déjà fait la rencontre d’un super greeter ?

12 commentaires Ajoutez les votres
    1. L’article m’a motivé pour renouveler l’expérience. On va voir si je reçois une réponse pour Milan.
      Merci d’avoir pris le temps de participer.

    1. J’ai appris (via les commentaires sur FB) que certaines antennes étaient débordées et que l’on ne soit pas toujours de réponse. Mais cela vaut le coup d’essayer quand même.

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