Deux jours à Kuala Lumpur

deux jours à Kuala Lumpur J’ai un certain goût pour les chemins non prévus, les petites impasses et les grands détours. Avec Nine, nous appelons cela partir à l’aventure, une version plus poétique qui signifie souvent que je me suis trompée de chemin.

Lors de nos deux jours à Kuala Lumpur, nous sommes énormément partis à l’aventure. Elle nous a saisi pour ne plus nous lâcher, nous empêchant de faire ce que nous voulions.

D’abord dans le Golden Triangle, l’un des cinq quartiers incontournables, que chaque touriste doit voir (dixit la carte que j’ai obtenu gratuitement à l’aéroport). Ce triangle d’or est également intitulé « Star Hill », la colline aux étoiles, comprendre l’endroit incontournable pour faire du shopping. Son vrai nom est Bukit Bintang et je n’y suis arrivée que par méconnaissance de la ville. Pour moi, Bukit Bintang n’était que le nom d’une station de métro, où je trouverai la boutique de thé que mon amoureux cherchait. De là, naïvement, j’avais prévu de marcher jusqu’aux Petronas Towers, afin de montrer cet emblème de la ville à ma fille.

Rembobinons l’histoire et je vais vous expliquer à quel point j’étais naïve.

Kuala Lumpur, dite également KL, est une ville qui a été pensée pour les voitures. Il y a des routes qui ressemblent à des autoroutes. Et elles sont tellement nombreuses que, y compris dans le centre, il y a des routes-ponts sur des centaines de mètres. Les trottoirs sont de petites tailles, voir inexistants. Pour aller de Bukit Bintang aux Petronas Towers, une seule solution : prendre un pont piéton aérien, puis un souterrain. Mais si les choses sont ainsi, c’est également que les Kaélois (si si, c’est le vrai nom donné aux habitants de KL) ne marchent pas. Les ponts piétons et les souterrains sont plutôt rares et vides. Et personne ne semble savoir où ils se trouvent.
Ainsi sur aucun plan du Pavilion, le centre commercial où nous avions atterri, ne figurait l’information. Et nous avons demandé en vain à un très grand nombre d’employé sur place, alors même que l’une de ses extrémités donne sur l’intérieur du centre commercial !

L’une des tours Pétronas au milieu des toits et immeubles de KL (photo prise depuis une station de métro).

Ensuite, il faut savoir que qui dit shopping à KL dit centre commercial. Et vous ne savez pas ce qu’est un centre commercial tant que vous n’avez pas mis les pieds dans l’un d’entre eux à KL ou aux États-Unis. Même à Tokyo ils étaient moins impressionnants. Les petits centres, pour le Malaisien moyen qui a besoin d’une nouvelle paire de tongs, comptent environ neuf étages (dont trois minimum en sous-sol pour le parking). Tout est fait pour que vous n’en sortiez pas ! On y fait son shopping, mais également des soins de beauté et on peut y manger (tout et n’importe quoi).

Lors de notre aventure dans Bukit Bintang, nous n’avons vu qu’un seul centre commercial, Pavilion, qui imite les Champs Elysées à lui tout seul. Et quelque part à l’intérieur nous y avons trouvé une rue japonaise…

Entrée principale du centre commercial Pavilion, déjà aux couleurs de Noël (photo prise le 11 nov. 2017)
Street-art par Changy sur le côté de l’entrée principale du Pavilion

Ce n’est que trois heures plus tard (dont seulement 20 minutes de véritable marche) que nous avons finalement rejoint le parc qui entoure les Petronas Towers. Il a alors commencé à pleuvoir, nous étions tous épuisés, alors nous nous sommes engouffrés dans le premier centre commercial pour rejoindre le métro.

Le lendemain, j’aurai du tirer des leçons de cette première journée pour mieux organiser notre temps. Mais cette fois-ci en plus de la folie des rues de KL, j’avais à prendre en compte le rythme de vie de mes beaux-parents (pour faire court, c’était notre dernier jour de voyage, Nine voulait absolument passer cette journée avec papy et mamie). Lorsque nous avons réussi à partir en direction du centre de KL, le programme initial comprenait 1h30 de balade dans Brickfields, dit également Little India puis 1h30 dans le quartier historique.

A l’extrémité du quartier indien la ville semble avoir cédé la place à la jungle…

Disons qu’il a fallu sortir de KL Sentral (gare, station de métro et centre commercial), avaler un déjeuner rapide, trouver Brickfields, s’y perdre alors que la grande majorité des magasins était fermée, puis marcher le long d’une quatre-voie pour retrouver KL Sentral. Je n’ai jamais réussi à atteindre le quartier historique !

La gare, monument historique que j’ai simplement aperçu depuis le métro aérien

Et autant dire que de la même façon que Paris n’est pas la France, Kuala Lumpur n’est pas la Malaisie. Il faut choisir de faire un tour de la Malaisie pour avoir vaguement une idée des identités plurielles qui y vivent. Il suffit de faire halte à Penang, Malacca et Kuala Lumpur pour avoir l’impression d’être dans trois pays différents. Et puis le monde change, vite. Il y a neuf ans, j’avais été saisie par le nombre de femmes intégralement voilées qui se déplaçaient dans la ville. Cette année, je n’en ai vu aucune, alors même que je venais juste de lire un article sur les conversions opportunistes de certains en faveur de l’Islam.

Dans KL, toute cette folie urbaine a captivé mon amoureux qui avait la sensation d’être dans un monde futuriste. Moi, elle m’a rendu folle et, tout comme à l’issu de mon premier voyage, je pense ne jamais y retourner.

PS : un des moments forts de mon voyage en Malaisie il y a neuf ans était le mariage indien où nous étions invités. N’hésitez pas à lire cet article pour une vision tout aussi inattendue de la vie à Kuala Lumpur…

12 commentaires Ajoutez les votres
  1. J’étais en Malaisie récemment et j’avais trouvé que la mixité de culture était fantastique. Mais comme tu dis KL n’est pas vraiment la Malaisie, j’avais préféré Malacca ou encore Penang !

    1. Malacca est fantastique. Ce que j’avais adoré il y a 9 ans (et que je n’ai pas eu le temps de retester cette année) c’est la cuisine. Les cuisiniers prennent vraiment le meilleur de chaque culture qui vit sur place.

  2. Merci pour le partage 🙂
    J’ai été à Kuala Lumpur mais… en transit donc je n’ai visité que l’aéroport ! Je l’avais trouvé très propre, accueillant et avec de belles boutiques.

    1. J’adore l’aéroport de Kuala Lumpur, avec son monorail pour passer d’un secteur à un autre. Il est immense par contre, mais vraiment agréable et propre comme tu le dis.

  3. Kuala Lumpur ne m’avait pas convaincue non plus lors de mon séjour de 2012. Le trafic routier, la non-adaptation aux piétons… et puis ces giga centres commerciaux, rigolos la première fois, et puis très vite inintéressants. Les Petronas Towers par contre m’ont laissé un bon souvenir… je les ai trouvées majestueuses.

    1. Entre 2009 et 2017, la ville n’a cessé de se construire mais je n’ai pas trouvé cela flagrant car il n’y a pas de nouveautés (tant dans l’architecture que dans la réflexion sur l’urbanisme). Par contre les Petronas Towers ont toujours la même classe et à leurs pieds se trouvent toujours ce superbe parc avec des statues de dauphin sautant dans l’eau.

  4. Hello Mathilde,

    Je ne savais pas que tu avais déjà visité cette ville, ça me rappelle des souvenirs, je l’avais survolé durant ma visite par manque de temps. Il faudrait que j’y retourne 🙂

    1. J’avais déjà visité Kuala Lumpur et d’autres villes du pays, y étant resté un mois entier.
      Par contre malgré le nom du blog, moi ce n’est pas Mathilde, mais Tiphanya.

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