Carnet de voyage : trois semaines au Togo – 1e partie

Cet article est assez différent de ce que je vous propose d’habitude. Il s’agit des notes, issus de mon carnet de voyage, très légèrement modifiées pour rendre l’ensemble plus compréhensible. Ce ne sont que des tranches de vie. Je suis partie en juillet 2007 passer presque un mois dans le nord du Togo comme volontaire bénévole pour animer des cours de soutien scolaire. Nous étions 7 bénévoles, 4 françaises, 1 togolaise et 2 togolais.

togo jus15 juillet : au pied de notre avion, notre « escorte » se présente à nous. Il s’agit de Christian, frère de notre hôte, il travaille à l’aéroport. Après avoir récupéré nos bagages, Christian nous retrouve et on quitte enfin l’aéroport pour prendre un taxi. Bref aperçu de Lomé… magique.
Attente à côté du bus avant de pouvoir monter dans l’ordre et uniquement quand on nous appelle. 7h30 de bus au milieu d’un paysage vert magnifique. Pour s’occuper : clips de chansons évangélistes, le film Transporteur 2 et divers clips locaux.
[…nous arrivons à destination et nous installons]
A 18h30 il fait nuit noir. Je me décide à prendre ma première douche togolaise avec un seau et ma lampe torche. Le plus dur est de renverser sur soi le premier broc d’eau, le tout dans le noir. La journée passe vite et je suis contente d’aller me coucher.

Le collège où nous travallions
Le collège où nous travaillions
Le marché de Kara vu du dessus
Le marché de Kara vu du dessus
Dans les allées du marché de Kara
Dans les allées du marché de Kara

17 juillet : nous sommes invités chez deux iraniens qui travaillent dans la région. Mais nous découvrons que seules les 4 volontaires blanches sont invitées. On décide d’y aller quand même en expliquant que nous ne sommes pas au Togo pour ça et que nous sommes un groupe. Sur place nous sommes reçus comme des princesses : chocolat, jus de pommes, gin, morceaux d’ananas, springles. Le tout dans des canapés très confortable et avec la climatisation.

20 juillet : je suis encore une fois la 2e à me lever et je remarque qu’en fait je fais ma toilette en même temps que les hommes de la famille voisine. Va falloir que j’essaye de m’organiser différemment.

Dans les rues de Kara
Dans les rues de Kara

22 juillet : Trois motos conduisent T., J., K. et moi à Sarakawa pour voir l’épave de l’avion du président qui s’est écrasé il y a une trentaine d’année. Autour d’elle une sorte de mémorial a été construit et l’ensemble est gardé par des militaires.
L’un des chauffeurs suggère d’aller ensuite à la réserve privé présidentielle mais les militaires sont catégoriques, on ne nous laissera pas entre même contre un bakchich.
On tente quand même notre chance par l’arrière, auprès des gardes forestiers. On nous réclame dans une premier temps un prix exorbitant. On négocie et nous obtenons d’entrer. Nous nous répartissons sur quatre motos et on en prend plein les yeux : antilopes, zèbres, buffles et gnous sont présents. Un troupeau d’antilopes coupe même la route juste devant nous. C’est hallucinant et irréaliste d’être là, ridicule et minuscule sur nos motos.

24 juillet : pendant que le déjeuner cuit, Ataké (notre chauffeur local) vient nous chercher pour nous montrer un « truc ». Nous le suivons deux par deux pour voir des jeunes filles se préparer pour akpéma (rituel initiatique des jeunes filles). Nous arrivons au coeur de quelques maisons où la musique est à fond, où tout le monde chante et danse. Les jeunes filles sont assises dans une pièce, nues, jambes tendues, appuyées contre le mur, les yeux fermés. Elles gardent les yeux fermés pendant toute la cérémonie pour ne pas sentir gênées en reconnaissant leurs amis, nous explique-t-on.
Nous rentrons déjeuner puis Ataké revient chercher ceux qui souhaitent être au coeur des préparatifs avant le départ des jeunes filles. En trente secondes nous nous retrouvons dans un autre monde sur de minuscules chemins entre deux champs de maïs, avec des tombes à même le sol, des poules et canards partout…
Partout les gens dansent, chantent, se bousculent. Il fait vraiment chaud. Les pères de famille sont fiers de nous laisser voir leurs filles. On nous offre du tchouk (de la bière de mil) un peu partout. Au bout de quelques minutes, j’ai l’impression d’être soûle de chaleur, de cris, de foule.
Lorsque les jeunes filles commencent à prendre le chemin de la montagne, nous quittons la procession. Nous nous posons au bord de la route pour voir passer une foule en délire. Puis nous nous rendons à côté de l’église pour voir les evalou se battre (l’aspect masculin de ce rite).

Photo prise discrètement (on m'avait conseillé de ne pas montrer mon appareil photo) dans la procession conduisant les jeunes filles célébrant akpéma
Photo prise discrètement (on m’avait conseillé de ne pas montrer mon appareil photo) dans la procession conduisant les jeunes filles célébrant akpéma
Les jeunes evalou s'affrontent pendant akpéma
Les jeunes evalou s’affrontent pendant akpéma

Je cesse les souvenirs ici pour ne pas vous assommer d’un trop long texte. Dites moi si ça vous intéresse de découvrir la suite. Et je vous aurai bien mis une description de l’école où je travaillais, mais mon carnet était très factuel.

12 commentaires Ajoutez les votres
  1. Oh oui ça nous intéresse !!! Je ne suis jamais allée en Afrique, et j’adore voyager par la pensée grâce aux carnets de voyage des autres. Merci pour ce beau récit (et perso tu ne me soûles pas du tout, l’article aurait pu être 10 fois plus long !).

    1. Merci.
      C’est toujours délicat quand on est passionné par quelque chose de savoir quand s’arrêter pour ne pas épuiser les non-passionnés.

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