Voyageurs : 2 adultes + 2 ados + 1 tour du monde

En ce moment le stress commence à monter concernant notre départ plus si lointain. Réussirons-nous à vendre un maximum de nos affaires (pour financer nos premières semaines), à trouver un logement, à avoir suffisamment de ressources tout en voyageant, à faire nos sacs de façon intelligente, etc. Je commence aussi à entendre murmurer les détracteurs.
Alors pour me rassurer et aussi pour vous montrer que si on parle souvent des voyageurs solo, d’une vingtaine d’années, nous sommes assez nombreux à voyager avec nos enfants, voici le premier portrait d’une nouvelle série. Régulièrement je vous présenterai une famille de voyageurs de diverses nationalités.

Et pour commencer, un projet de tour du monde en 6 à 10 ans… Les réponses aux questions sont collectives, mais ce sont les parents qui les ont rédigées.

6 ans bis
Pourriez-vous présenter les différents membres de la famille ?
Nous avons un site internet où chacun à son propre blog et sa rubrique (cliquez sur les prénoms pour y accéder) !

Greg, 42 ans, nomade dans l’âme et passionné par l’ornithologie et la photo, j’essaie de transmettre ma passion aux autres mais surtout à ma famille. Instigateur de ce voyage au long court, je pense y être en parti arrivé vu que tout le monde est de plus en plus enthousiaste à chaque nouveau départ !

Magali, 42 ans dans quelque jour, ancienne sédentaire, j’ai découvert la vie nomade et la nature au fil des années. Pour rien au monde je retournerai à une vie dite normale. Le voyage apporte tellement en découverte et rencontre qu’il serait dur de retourner à un rythme métro, boulot, dodo. Passionné par les cultures, les us et coutumes, et tout ce qui touche au compte et légende, j’apprécie particulièrement les échanges dans ce sens et la découverte de ceux-ci.

Natasha, 15 ans, je suis passionné par le dessin depuis toute petite et rêve de devenir Manga Ka, je profite de ce voyage pour créer un carnet de voyage et une bande dessinée sur les français en voyage que j’aimerai un jour publié.

Anastasia, 13 ans, j’aime ce voyage pour la liberté qu’il m’apporte en me laissant libre d’organiser mes journées comme je veux, surtout pour le CNED. Passionné par la cuisine, je récupère les recettes que j’ai l’occasion de découvrir dans les pays que je traverse, et que je partage sur mon blog.

Comment tout a commencé ? 
Tout a commencé en octobre 2005 après les émeutes générales en France. Nous avons choisi de quitter la métropole pour découvrir autre chose. 6 mois plus tard, nous décollions pour le continent Australien, où nous avons passé un an à visiter la moitié Est de ce pays et plus particulièrement les coins natures. A la fin de notre visa nous sommes partis visiter la Nouvelle-Zélande pour trois mois et une opportunité à fait que nous y sommes restés deux ans. Toute la famille adorait ce pays mais la crise est passée par là et nous a forcés à le quitter. Ne voulant pas retourner en France nous avons choisi l’alternative d’aller en Nouvelle-Calédonie ou nous sommes restés trois ans. C’est un pays merveilleux mais petit et l’envie de repartir à la découverte d’autres contrées fut plus forte. Nous avons donc créé ce que nous avons appelé le premier tour du monde interactif et l’avons débuté en Février 2012 par une terre que nous connaissions en partie, l’Australie. Nous y sommes restés un an et avons visité la partie Ouest demeurée inconnue lors de notre premier séjour en 2006. Nous sommes actuellement en train de visiter l’Asie du Sud Est à pied et en sac à dos avec nos tentes.

En tant que famille, quels enrichissements vous apporte votre périple ?
Au départ ce fut assez difficile de voir l’enrichissement que nous apportait cette aventure en famille. Mais au bout de quelques mois lorsque les traits de caractères de chacun s’adaptèrent à ceux des autres, il fut plus facile d’apprécier l’ampleur de l’enrichissement personnel et familial. Le fait d’être constamment ensemble nous apporte une complicité qui n’existait pas avant et nous a permis de développer une certaine complémentarité quel que soit les taches a effectuer. Le grand plus de ce voyage au long court nous permet à chacun d’apprécier ce que nous offrent la nature et les relations avec les gens d’autres peuples que nous ne connaissions pas. Un des plus grands enseignements du voyage est d’avoir appris à connaître la juste valeur des choses et au final de n’avoir besoin que du strict nécessaire pour vivre heureux.

Quelle place a l’éducation pendant que vous voyagez ? 
L’éducation est l’une des priorités de notre aventure, qu’elle nous soit destinée ou qu’elle le soit pour les autres. Tous les jours nous apprenons quelque chose quel que soit le domaine et dès que nous pouvons nous transmettons le savoir que nous avons acquis par l’intermédiaire de notre site sous différentes formes. De notre côté nous enseignons aux gens que nous croisons comment purifier l’eau collectée dans la nature grâce à un système gratuit utilisant les UV, c’est la partie humanitaire de notre voyage. Sans oublier la place énorme en poids (fascicule, livre, ect.) et en temps, que prends l’éducation théorique de nos filles pour leurs études en plus de celles de la vie de tous les jours.

6ans
Quels sont vos projets pour les prochaines semaines, les prochains mois ?
Dans 2 semaines nous quitterons la péninsule de Malaisie pour visiter sa partie Est sur l’île de Bornéo réputée plus nature et sauvage. Nous en profiterons pour passer à Brunei dans les 3 états qui compose la Malaisie de ce côté. Ensuite nous retournerons en Malaisie où nous avons trouvé un pied à terre pour que nos filles puissent continuer leur cours du CNED. Puis nous ressortirons un autre mois en septembre pour leur faire une pause et visiter l’île de Sumatra en Indonésie.
A long terme et suivant finance, nous devrions récupérer notre véhicule laissé en Australie pour pouvoir continuer vers la Chine et la Mongolie en passant par la Thaïlande, le Laos, le Cambodge et le Vietnam.
Pour la suite c’est plus vague, mais nous devrions continuer sur notre route théorique visible sur notre site à moins d’être détourné par une proposition de lieu à visiter par un internaute.

Y-a-t-il une question que l’on ne vous pose jamais et à laquelle vous aimeriez pourtant pouvoir répondre ? Pourquoi cette question ? 
« Ce voyage n’est-il pas de temps en temps difficile ? »
Si, il l’est bien souvent ! Les gens ne le voient pas et ne se rende pas compte des sacrifices que nous faisons, des moments difficiles que nous traversons et des manques que nous avons. Les personnes qui lirons ces phrases, diront « ils ont choisis ce mode de vie » et c’est vrai, mais cela ne veut pas dire pour autant que tout est rose et nous aimerions qu’ils s’en rendent compte, car au-delà de ce qu’ils peuvent lire à travers nos récits quotidiens, voir sur nos photos mis en ligne, il existe aussi des moments difficiles qui n’apparaissent pas. Ces moments prennent différentes formes ou apparaissent sous différents aspects, ça peut être anodin pour certain mais au bout d’une longue période ou une trop grande répétition, le petit rien peu devenir, pour certain, un énorme malaise. Derrière notre aventure se cache beaucoup de tracas, d’ordre administratif, financier, alimentaire ou de santé. De temps en temps remonte un besoin, une envie, un regret d’avant, bien souvent fugitifs mais de fois persistant que le groupe essaye de faire passer en passant à autre chose. Vous vous direz mais qu’est ce qui peu à ce point nous manquer ou nous préoccuper pour entacher notre aventure ! Pour vous donner quelques exemples, nos filles en pleine adolescence aimeraient pouvoir avoir une connexion internet plus régulièrement pour chatter avec leurs copines ou traîner sur Facebook, aimeraient avoir plus de deux shorts et trois tee-shirts en guise de garde-robe, aller faire du lèche-vitrine plutôt que de porter leur énorme sac à dos à travers les villes et les campagnes, se déplacer avec notre voiture plutôt qu’à pied à cause du manque de sponsors qui ne nous a pas permis de continuer avec. Dans les grands manques que nous avons, il y a le goût de la nourriture française, et oui, tous les jours c’est exotique ou ça se résume aux nouilles sautée et au riz, et là le régime est moins apprécié ! Le manque de la baguette ou du fromage tout simplement, vous me direz c’est bien français ! Mais ça pourrait être autre chose si on était originaire d’un autre pays ! Ce n’est pas non plus le mal du pays mais plutôt du goût ! Le touriste qui part un mois vers une destination lointaine ne peut pas se rendre compte de ce que l’on vit, car il retourne trop rapidement vers ses habitudes alors que nous, c’est notre quotidien, et c’est totalement différent.
Ne voyez pas par-là que l’on se plaint, mais n’ayez pas l’impression que nous vivons dans une carte postale, dites-vous que partout il y a des nuages gris qui entachent le paysage !
Pourquoi cette question est important ? Parce que tout le monde en lisant nos blogs ou ceux d’autres voyageurs, bien assis devant leur ordinateur et ne manquant de rien, ont l’impression que nous menons une vie de rêve, où tout est beau et où tout se passe bien tous les jours, ce qui est rarement le cas. Mais cela est de notre faute, nous ne parlons que très rarement de ces moments qui, si ils apparaissaient sur le blog, ennuieraient certainement le lecteur. Mais bientôt nous mettrons en ligne un post sur un de nos plus grands manques communs, à suivre …

Je les remercie tous les quatre d’avoir pris le temps de répondre à mes questions.

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