Visiter Cefalu

Voici une dizaine de bonnes raisons de venir visiter Cefalu, d’y passer une journée lors d’un tour de la Sicile ou même d’y séjourner pour une semaine.

Nous n’avons pas volontairement choisi de venir fêter Noël à Cefalu, cette ville s’est imposée d’elle-même grâce à la possibilité de louer un appartement dans une ville côtière tout en restant dans notre budget. Le même appartement aurait été du côté de Syracuse, nous y serions allés avec le même enthousiasme. Un très bon choix, d’ailleurs une phrase revient au fil des discussions avec des siciliens, Cefalu est probablement l’une des plus belles villes de Sicile. Rien de moins !

Une ville médiévale normande
Un centre ville qui tient dans un mouchoir de poche et qui compte 7 églises, une chapelle et une cathédrale. Cette dernière a été construite par le premier roi Normand de Sicile, Roger II. Une appellation qui me laisse toujours perplexe car je ne peux m’empêcher de visualiser notre Normandie et son vent froid. Enfin je n’ai pas totalement tord, car ces Normands étaient installés en Normandie donc, dans l’actuelle Angleterre, dans le Sud de l’Italie et un petit bout de Turquie.
Difficile de faire le lien entre des régions si différentes quand on entre dans la cathédrale que l’on nous présente comme un bijou d’architecture normande. Enfin difficile pour les néophytes comme moi. Mais pas besoin d’avoir fait histoire de l’art pour apprécier le Christ Pantocrator. On peut même se faire une excursion spéciale Christ Pantocrator sicilien en admirant celui de Montreal (oui il y a en Sicile une ville qui s’appelle Montréal, sans poutine dedans) et celui de Palerme. Bien entendu les gens de Cefalu considèrent avoir le plus beau.

La ville est dominée par un château tout aussi normand, mais en ruine. Au sommet du « rocher », au cœur d’un petit parc naturel, il est accessible dans le cadre d’une belle heure de promenade, voir plus puisque des tables de pique-nique invitent à prendre son temps. La vue est surtout magnifique.

Dernière halte, étape préférée de Nine (26 mois), le lavoir médiéval. Rien à voir avec nos lavoirs français dans son organisation. Chaque lessiveuse avait son propre bassin, pour ne pas mélanger ses torchons avec ceux de la voisine. Une visite qui demande un certain self-contrôle si vous la faites en même temps que des touristes chinois, qui vont à tour de rôle faire semblant de laver leur linge pour la traditionnelle photo souvenir.

Une ville en bord de mer
L’organisation de la ville permet de profiter du bord de mer de trois façons différentes.
En première place, la grande plage où l’on peut bronzer, se baigner ou faire des châteaux de sable. Enfin on ne peut pas se baigner toute l’année. Mais j’ai croisé des personnes en maillot de bain en janvier et un baigneur en décembre.
La seconde plage, au niveau de la Porta Pescara, est le point de départ et d’arrivée de certains pêcheurs. Les nombreux bancs accueillent les amoureux qui peuvent s’embrasser en tournant le dos au monde entier. Les vieux siciliens se racontent les dernières nouvelles. Les touristes prennent deux photos et repartent aussitôt. La plage est plutôt sale et il est difficile de faire un château sans tomber sur des déchets divers et variés. C’est pourtant l’endroit que je préfère dans Cefalu.
Enfin une grande partie de la ville médiévale n’est pas bordée par de la plage mais par des rochers. Un sentier a été installé et on peut aller de la marina aux plages par ce passage, coupé de la ville par les murailles, entouré des sifflements et des grondements des vagues.

Une ville pour francophone
C’est étrange de vouloir parler de la place du français à Cefalu, mais c’est une ville originale par rapport à tous les autres endroits que j’ai pu visiter de part le monde.
Pendant longtemps le français était la seule langue enseignée à l’école et les lycéens pouvaient passer le bac français en même temps que le bac italien. Ce n’est plus la cas aujourd’hui, mais pour encore une bonne dizaine d’année, cela joue en faveur des touristes français. Si vous ne parlez pas italien, inutile de vous raccrocher à l’anglais, les vendeurs des boutiques vont blanchir à l’idée de devoir dire deux mots dans la langue de Shakespeare. A l’inverse, dès que vous aurez été identifié comme français, tout le monde sera ravi de discuter avec vous, de vérifier un point de vocabulaire, de vous offrir de belles phrases bien tournées.
Extrêmement frustrant pour moi qui apprend l’italien, particulièrement utile pour mon namoureux. Et très probablement rassurant pour les français qui n’osent voyager loin de peur de ne pouvoir communiquer. A noter tout de même qu’il existe deux écoles d’italien, donc à défaut de parler anglais, vous pourriez en profiter pour vous lancer dans une nouvelle langue étrangère.

Une ville pour les familles
Cefalu n’est pas une ville spécialement équipée pour accueillir les enfants et je pense plutôt que c’est l’Italie qui est faite pour eux.
Combien de parents ai-je entendu se plaindre que leur enfant refusait de manger quoique ce soit d’autres que des pâtes ? Ici nous sommes au paradis des pâtes, du riz (sous la forme des arancini) et des pizzas. Le tout sans pour autant priver les parents de plats variés et succulents.
J’avais lu sur le net avant notre arrivée que tout le centre historique était piéton. C’était le cas il y a une vingtaine d’année mais aujourd’hui les voitures ont repris leur droit sur ces petites rues. Un peu dangereux, même si la circulation est tout de même très limitée, surtout en soirée (à partir de 16h30), les carabinieri vérifiant chaque voiture souhaitant s’y rendre.
Et puis les jours de pluie (très rares même en hiver), vous pourrez tous vous réfugier au Musée Mandralisca, musée fourre-tout avec entre autre des animaux empaillés, des coquillages et des œuvres d’art.

Pratique
Cefalu est à 40km de Palerme. Il est possible de s’y rendre en train, le trajet prend environ 50minutes. Nous faisons tout en transport en commun, mais la location d’une voiture, d’un scooter ou de vélo pourrait être un plus pour découvrir le parc naturel des Madonies.
La plupart des établissements sont fermés pendant l’hiver (de décembre à février/mars), mais cela rend la ville encore plus agréable à découvrir en cette saison, surtout si cela permet de fuir les températures glaciales du nord de l’Europe.
L’office de tourisme est ouvert toute l’année et propose en plus du plan de la ville, des conseils sur la région et les horaires de bus. Mais je pense que la majorité des établissements hôteliers sont également à même de vous fournir de bons conseils comme c’était le cas pour nous. A noter tout de même qu’il n’y a pas d’hôtels dans le centre historique mais de très nombreux appartements meublés pour court séjour.

Alors, conquis ?

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