Prochain départ

Lorsque j’ai reçu un mail m’annonçant que ma candidature avait été retenue pour un poste de prof de FLE en université, j’ai eu envie de le crier sur les toits. Cela fait pas mal de semaines que nous galérons. Nous sommes une famille et on me dit en entretien pour l’Equateur que « mon chéri va s’ennuyer ». Même discours pour mon namoureux a qui on annonce clairement que la Guyane n’est pas une destination pour les familles.

Et justement, nous avons eu plusieurs fausses joies. L’offre d’emploi qui annonce 20h de boulot mais 40h de présence sur place. La directrice nous recrute et puis finalement change d’avis. Donc on a entrepris de se lancer dans l’incroyable folie administrative en restant discret, mais pas trop.

L’entretien a eu lieu le 31 juillet au matin. J’ai été recruté le 31 juillet au soir. On me demandait alors d’arriver sur place le 25 août. Petite fourmi, j’ai collecté tous les documents nécessaires, fait une prise de sang, une radio des poumons, téléphoné, scanné, envoyé. Ouf je pouvais respirer.
Cinq jours plus tard, nouveau mail de l’université : il manque des papiers (jamais réclamés auparavant) pour ma fille et mon conjoint, incluant toute la batterie d’examens médicaux. 24h plus tard, j’apprends que ma fille n’est pas concernée (après avoir trouvé la demande suspecte et re-posé la question). Nous sommes le 11 août, il n’y a plus aucune chance que nous arrivions le 25 août. Heureusement la vraie rentrée est le 1er septembre, tout n’est pas perdu.

Nous nous activons, téléphonons, supplions et obtenons de nouveau tout ce qu’il faut plus rapidement que prévu. On respire, je pourrai faire la rentrée le jour J.

C’était compter sans le machiavélisme d’une administration. Deux jours plus tard, un nouveau papier m’est demandé. Du genre compliqué, demandant soit un ou deux jours à Paris, soit une semaine d’échange de courrier papier. Ou alors je rejoins l’université seule avec ma fille et mon namoureux nous retrouve plus tard, après (mais quand…).

Mon premier réflexe a été de dire j’abandonne. Vraiment, est-ce que j’ai tant envie que ça de ça ?

Oui, j’en ai envie, mais pas toute seule.

Alors je leur ai dit que, puisqu’ils évoquaient comme possible une arrivée après la rentrée, je serai là après la rentrée. Que nous serons trois dans l’avion ou que nous ne viendrons pas (j’ai un côté suicidaire, du genre à tout foutre en l’air). Et que pour obtenir le papier j’avais quand même besoin de savoir dans quelle langue ils le souhaitaient…

Peut-être partirons-nous pour une belle destination exotique dans trois semaines. Peut-être pas. Pour l’instant, pessimiste de nature, je n’arrive pas à croire que tout va finir par s’arranger.

PS : vague superstition, je n’ai pas envie de nommer la destination tant que je n’aurai pas un visa ou un billet d’avion en main.

18 commentaires Ajoutez les votres
  1. Pense au panorama derrière la montagne (administratives, de merdes, d’imprévus, de tout ce que tu veux) ! Le jeu en vaut surement la chandelle ! Bon courage 🙂
    PS : partez avec des valises légères et très peu chargées, c’est mon conseil.

    1. En fait, on va partir chargé de livres en français pour ma fille (on en a vraiment manqué pendant l’année qui vient de passer) et de livres pour mon boulot. Mais on espère ne prendre que trois sacs/valises, avec rien que l’on souhaite vraiment garder sur du long terme (pour éventuellement jeter à la fin).

  2. Aie, c’est toujours tellement compliqué l’administration! Moi je commence à bosser en septembre, mais je compte bien voyager pendant les vacances. Tiens moi au courant quand tu reviens a paris. 🙂

    1. Tu es sur Paris en ce moment ? Si je fais un aller-retour (pour le fameux papier qui me manque là tout de suite maintenant), je t’envoie un mail.

  3. Je cherche en ce moment à partir avec mon mari (et mon chat aussi de préférence mais bon) et je me demande si ça va le faire avec les organismes, les visas, etc.
    J’ai hâte d’entendre la suite à propos de ce possible départ, du coup…

    1. Le plus dur est de t’avoir à faire à des écoles qui n’en ont rien à faire de ta vie et ne décideront pas à ta place ce qui vaut mieux pour toi et se contenteront de regarder ton expérience professionnelle.
      Bon courage à toi aussi.

  4. Et bien on va supposer sur tout est bien qui finit bien et que c’est donc une bonne nouvelle (si si, j’y crois 🙂 ).
    Par contre, comme Coccinelle, j’ai l’impression qu’il y a une bourde côté superstition, car j’ai moi aussi lu une histoire de Guyane 😉

    1. Non non, ma formulation était mauvaise, car ce n’est pas la Guyane. En fait ce serait beaucoup plus simple puisque nous resterions en France en Guyane.

  5. Bon courage ! Ça me rappelle des galères de papier de mariage… Avec des traductions à faire faire… Un dernier papier qui aurait nécessité un voyage au Kazakhstan si l’ambassade n’avait pas accepté de le faire gracieusement moyennant 60€ … en liquide ! Plus récemment les renouvellements de titre de séjour… C’est dur, c’est usant, mais quand tu auras fini et passé cette épreuve, ce sera un souvenir déjà écrit que tu raconteras à Ni ne !

    1. Là, je crois que j’aimerai bien donner 60€ en espère pour régler le problème, mais nous n’en sommes qu’à l’étape préliminaire où l’université s’occupe de tout.

    1. Merci beaucoup. Il semblerait à la lecture du dernier mail que finalement ce papier n’est peut-être pas indispensable tout de suite, mais à prévoir dans nos bagages. Enfin peut-être ou peut-être pas…

  6. Je croise les doigts pour vous! C’est sur que quand on a choisi FLE, on a pas choisi la solution la plus facile!
    Quant à moi, je vais bientot entamer les recherches dans ma propre destination exotique, mais je sens deja que ca va etre bien galère, surtout avec le visa…

    1. Tu as une destination en tête ?
      J’ai fait plusieurs entretiens pour des destinations où les visas sont simples. Mais dès qu’il y a une famille, ça complique toujours tout.

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